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Le Grand Rassemblement

Par Nicolas Augot
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La photo de famille est prévue à 14h30. Les présidents Bernard Laporte et Paul Goze côte à côte, entourés du nouveau staff de l’équipe de France et des managers des quatorze équipes du Top 14.

Seul Vern Cotter manquera à l’appel, représenté par un membre de son staff, mais l’ancien sélectionneur de l’Ecosse s’est entretenu avec Jacques Brunel par téléphone. Le Néo-Zélandais s’est excusé et l’ancien manager de l’UBB a pris le temps d’expliquer la démarche de cette réunion extraordinaire à Marcoussis. 

Une famille du rugby que l’on ne pensait jamais voir être réunie autour d’une table pour discuter de l’avenir de l’équipe de France. C’était pourtant une des volontés de Bernard Laporte qui a réussi ce pari, avec l’adhésion de son homologue Paul Goze. Alors, cette photo collective, même si certains sourires seront crispés pour ne pas dire de façade car il n’est pas certain que tout le monde ait envie de se serrer la main au regard de certaines tensions aperçues au bord des pelouses du Top14, est une première victoire dans cette nouvelle aventure qui démarre en ce début d’année, moins de deux ans avant la prochaine Coupe du monde au Japon. Bernard Laporte rappelait vendredi dernier dans nos colonnes l’importance de cette première réunion plénière de la commission de suivi des internationaux, avec la volonté que les managers du Top 14 se sentent investis vis-à-vis du XV de France. Il n’est donc pas question pour Jacques Brunel de partir dans un grand oral devant ses anciens confrères. La démarche se veut fédératrice, collégiale. « C’est plutôt une discussion, annonce le nouveau sélectionneur. Avec plusieurs axes en particulier, à savoir chercher ensemble un dispositif pour suivre au mieux les joueurs et qu’il y ait une relation privilégiée entre les clubs et l’équipe France. Nous allons aussi évoquer l’intersaison pour que l’on puisse la gérer de manière différente.» Le système mis en place l’été dernier et imposé aux clubs n’a pas convaincu. «Nous avons les retours et, globalement, on sait que ce n’est pas bon, donc il faut faire autrement. Donc, comment fait-on autrement ? Il faudra aussi s’entretenir un peu plus tard avec les préparateurs physiques.» 

Reste à savoir comment la discussion va se dérouler. Tous les managers du Top 14 n’ont pas manifesté le même entrain à l’idée de passer leur lundi après-midi au CNRde Linas-Marcoussis, certains évoquant plus une convocation qu’une invitation à débattre, une manipulation politique plutôt qu’une main tendue. Quelques réticences toujours inhérentes à la mise en place de choses nouvelles ou d’une nouvelle manière de faire. «On a renversé la table, prévenait Bernard Laporte vendredi dernier, C’est une révolution culturelle qui est en marche. Ce lundi, c’est le premier pas.» Jacques Brunel est aussi confiant quant à la qualité des débats : «Tout le monde est venu, c’est déjà un bon point. Tout le monde a senti le besoin de venir discuter. Ce rassemblement autour de l’équipe de France est le plus important. C’est un très bon départ. Ce n’est pas moi qui ait fait l’audit, donc ce n’est pas moi qui le dit mais il en ressort que la relation n’était pas assez étroite, pas assez précise, pas assez régulière entre l’équipe de France et les clubs. On va essayer de trouver des solutions. » Une démarche collective pour que les intérêts personnels disparaissent derrière celui des joueurs internationaux, de leurs performances sous le maillot tricolore mais aussi en club. Réfléchir sur un système gagnant-gagnant permettant ainsi à cette réunion de se tenir sans amertume ni retenue. « On a une communauté d’intérêts. On a tous besoin que cela fonctionne. Le joueur, est au milieu, en travaillant momentanément pendant quinze semaines en équipe de France et trente semaines en club. Mais c’est le même joueur, donc si tout fonctionne bien en continuité, le joueur sera plus performant sur la globalité.» Un vaste projet qui doit permettre aux Bleus de retrouver au plus vite des résultats. Reste que les maux des derniers mois vont nécessiter bien plus qu’une réunion de quelques heures, d’autant plus quand autant de personnes se retrouvent autour de la même table. Aucune formule magique ne sortira de cette grande première.«Le but est d’engager une conversation, un processus autour des joueurs internationaux, rappelle Jacques Brunel, Pour que tout ça fonctionne mieux. Les solutions, on va les trouver ensemble. Mais pour être depuis un bout de temps dans le milieu, je sais bien que ce n’est jamais un consensus parfait. Mais si on arrive déjà à avoir 80% de gens satisfaits ca sera déjà très bien.» Un bon début pour tenter de convaincre les derniers refractaires.

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