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Déjà sous pression

Par Nicolas Zanardi
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Publié le Mis à jour
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Auréolé d’une flatteuse expérience au niveau international, le sélectionneur jouera une partie de sa réputation dans cette opération sauvetage du XV de France.

Autant l’avancer tout de suite: pour les adjoints choisis par Jacques Brunel, la pression du résultat sera toute relative. Pourquoi ? Parce que, bien que l’aspect «intérimaire » de leur fonction puisse apparaître comme une épée de Damoclès, ces derniers ont en réalité tout à gagner. En ce qui concerne l’entraîneur de la mêlée Sébastien Bruno ? Si ce dernier ne parvient pas pendant le Tournoi à «résoudre le problème de la mêlée du XV de France avec les arbitres », il retournera tout simplement dans son club de Lyon vaquer à ses occupations. Au sujet de Julien Bonnaire, désigné responsable de la touche ? Il y a quelques semaines encore, de dernier n’avait aucun plan de carrière dans l’entraînement, si bien qu’un échec serait pour lui tout relatif… «On m’aurait proposé n’importe quel club de Top 14, je n’y serais certainement pas allé, confiait-il récemment sur rugbyrama.fr. Mais l’équipe de France, c’est différent. Pourquoi pas moi, après tout ? Je n’ai rien à perdre. » Un son de cloche finalement similaire pour Jean-Baptiste Elissalde, engagé avec la FFR jusqu’en 2019, et qui conserve d’ores et déjà l’issue de secours des moins de 18 ans si l’aventure ne devait pas fonctionner. «Je pensais juste aller donner un coup de main à la Fédé chez les jeunes, expliquait-il sur les ondes de RMC. Le XV de France, ça reste le Graal. Ce sont des choses, dans ma position, en étant libre, qui ne se refusent pas…» Un constat qui vaut évidemment pour le responsable de la défense Jean-Marc Bédérède ou celui des skills Philippe Doussy, également employés de la FFR, qui n’auront évidemment aucun scrupule à rejoindre le giron fédéral en cas d’échec.

Les partisans de Novès ne passeront rien…

Mais alors, est-ce délesté de toute pression que le staff s’aventurera dans ce Tournoi ? Évidemment non. Sauf que celle-ci reposera essentiellement sur les épaules d’un seul homme, le sélectionneur Jacques Brunel. Parce que celui-ci a endossé, ne lui en déplaise, l’étiquette «d’homme du président » auquel rien ne sera pardonné. Parce que celui-ci a quitté une fonction finalement «pépère» à l’UBB pour se mettre en danger avec le XV de France. Parce que Brunel arrive précédé d’une flatteuse réputation au niveau international, forgée en tant qu’adjoint de Bernard Laporte puis de sélectionneur de l’Italie, qu’il pourrait rapidement perdre au hasard de mauvais résultats. On exagère, vous dites ? Sûrement pas… S’il demeure le personnage le plus titré du rugby français que rien ni personne n’aurait remis en question en club (malgré des dernières années plus que difficiles avec le Stade toulousain), Guy Novès n’a eu besoin que de deux ans à la tête des Bleus pour voir son crédit entamé aux yeux d’une bonne partie du public, qui se cogne comme d’une guigne de comprendre le véritable contexte dans lequel évolue un sélectionneur du XV de France. Au point de subir l’infamie, devant l’histoire, de devenir le premier entraîneur des Bleus licencié avant le terme de son mandat… Un crime de lèse-majesté qui ne risque pas d’arriver à Brunel, nous direz-vous. Reste qu’à côté des quatre Coupes d’Europe et des 12 Brennus de Guy Novès, les deux Challenges européens et l’unique titre de champion de France de Brunel paraissent un paravent bien maigre. Qui pourrait s’avérer insuffisant pour le protéger de l’ire du grand public beaucoup plus rapidement que Novès, dont les partisans sont encore très nombreux, et qui ne passeront rien…

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