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Agressivité et jeu direct

Par Simon Valzer
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Avec seulement quelques semaines pour agir et la pression du résultat, quel jeu Jacques brunel va t-il mettre en place ? éléments de réponse...

Le phénomène est bien connu : quand une équipe se trouve en difficulté, elle se recroqueville sur elle-même. Techniquement, cela signifie qu’elle revoit ses ambitions de jeu à la baisse, qu’elle rapproche ses joueurs, raccourcit ses passes et cherche à prendre le dessus sur son adversaire dans le combat d’avants. Elle n’a pas gagné depuis le mois de mars 2017 (contre le pays de Galles, 20-18) et compte une triste série de six tests sans victoire, le dernier étant le match nul concédé face au Japon au Stade de France. Pour couronner le tout, elle vient de changer la totalité de son staff. Au vu de tous ces éléments, il semble ainsi peu probable que l’équipe de France maintienne le cap pris sous l’ère Novès, avec un jeu résolument tourné vers le mouvement et les extérieurs. Question de contexte bien évidemment, mais aussi de personne.

Car Jacques Brunel non plus n’a pas le temps de révolutionner sa vision du jeu. Nommé à la fin du mois de décembre, le Gersois appliquera donc les principes qui lui sont chers. Et quels sont-ils ? Jérémy Davidson, l’entraîneur des avants qui l’a croisé à l’UBB a sa petite idée sur la question : « Jacques a entraîné pendant vingt ans. Il possède une immense expérience, et connaît tous les domaines du jeu. Il aime le rugby pragmatique, avec une équipe dotée d’un gros pack, performante en conquête, agressive en défense, appliquée dans le jeu au pied d’occupation, et qui est capable de mettre une grande intensité dans sa façon de jouer. »

 La meilleure illustration de ce constat réside dans l’exemple de Bordeaux-Bègles, où Jacques Brunel marqua rapidement le pack au fer rouge. En un peu plus d’un an, le technicien a redonné un véritable coup de fouet au paquet d’avant girondin en le replaçant au centre du projet de jeu bordelo-béglais et en le rendant à nouveau très agressif. En septembre dernier, le manager castrais Christophe Urios nous confiait ceci : « Bordeaux n’a rien de romantique. Ils ont un jeu plus cadré. Ils ont fait un très bon match face à Clermont, très physique, à la limite de la violence, notamment en seconde mi-temps. C’est une équipe qui a montré beaucoup de caractère et qui a fait un recrutement axé sur la puissance et l’agressivité. » Un constat partagé par Davidson : « Jacques a recruté des joueurs de forts gabarits, rugueux et agressifs parce qu’il voulait que le pack de l’UBB soit craint par la France entière. » Il y est parvenu en un temps record en club. Y parviendra-t-il en sélection ? La question est entière. Ceci posé, on peut s’interroger à propos du jeu de ligne. Il faut souligner qu’en dépit d’avoir recentré le projet de jeu girondin sur son pack et le jeu direct, Brunel n’a jamais bridé les velléités offensives de sa formation, bien au contraire. La preuve en est qu’il a toujours opté pour des charnières très dynamiques, composées de joueurs mordants et opportunistes. À l’ouverture, Brunel n’a pas hésité à adouber Matthieu Jalibert, connu pour son goût de l’attaque et son jeu près de la ligne d’avantage. Avec le XV de France, le jeune ouvreur devra toutefois savoir se montrer patient et éviter de s’exposer aux contres assassins des Irlandais…

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