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la leçon irlandaise

Par Nicolas Zanardi
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Publié le Mis à jour
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Portés par la qualité du jeu au pied de leur charnière et leur supériorité dans les duels aériens, les Irlandais ont largement gagné la bataille de l’occupation du terrain, essentielle sous la pluie dyonisienne.

Il est des chiffres qui font mal, raides comme la justice. Lesquels ont parfois le mérite de rationaliser un sentiment d’injustice, après une fin de match aussi profondément insoutenable que celle de ce France-Irlande… Le ratio de 62 à 38 en faveur des Irlandais au sujet de l’occupation du terrain (ainsi que de la possession du ballon) en fait évidemment partie. Au vrai, si les coéquipiers de Jonathan Sexton se sont imposés au Stade de France sans réussir à marquer le moindre essai, c’est tout simplement parce que ces derniers se sont montrés beaucoup plus pragmatiques au moment de sortir de leur camp et de jouer chez leur adversaire. Ce qui leur a permis, évidemment, de bénéficier de pénalités tentables lorsque leurs adversaires se sont mis à la faute, au contraire des Français maintenus très loin de la zone de marque… Cette mauvaise qualité de jeu au pied ? Elle a d’abord été patente sur tous les renvois, à l’image de plusieurs coups de pied bottés trop longs et sans pression par Jalibert, ou trop court par Belleau. Une faiblesse rédhibitoire, renforcée par plusieurs jeux au pied aux faux airs de résignation devant la qualité de la défense irlandaise, à l’image de plusieurs ballons rendus beaucoup trop facilement par Belleau en deuxième période sur les rares initiatives françaises. De quoi trancher avec des Irlandais qui, au contraire, n’ont pas hésité à utiliser le jeu au pied en première intention pour mettre la pression sur les Bleus, dans des zones bien identifiées, afin de jouer dans un deuxième temps.

Iain Henderson et Keith Earls, réceptions décisives

À ce titre? Il faut bien convenir que ce que l’on redoutait s’est globalement produit, à savoir que le troisième rideau français s’est avéré plutôt friable sous la mitraille irlandaise. Sachant que même Geoffey Palis, titularisé au nom de ce point fort, n’est pas parvenu à se montrer totalement rassurant sous les bombes du duo Murray-Sexton, difficile de se montrer plus sévère avec les ailiers Vakatawa et Thomas, copieusement arrosés, et souvent avec succès. Un secteur du jeu aérien où les Bleus ont évidemment souffert de la comparaison avec leurs vis-à-vis…
En effet, même si l’arrière Rob Kearney a réalisé un match très loin des standards auxquels il nous avait habitué par le passé, les ailiers Stockdale et Earls n’en ont pas moins réalisé de leur(s) côté(s) une véritable moisson sous les balles hautes, qui a amplement contribué à la victoire des leurs. Et l’on ne parle pas du deuxième ligne Iain Henderson, purement exceptionnel d’activité sous les renvois… Une domination aérienne qui, dans les instants cruciaux du match, s’est encore avérée décisive. On en veut pour preuve ce renvoi aux 22 mètres capté par Henderson puis cette diagonale bonifiée par Earls sur la dernière séquence du match, tous deux parfaitement bottés par Sexton, à l’image de son drop de la victoire quelques secondes plus tard. Un degré de maîtrise dont les jeunes ouvreurs français se situaient malheureusement à des années-lumière… Ce qui symbolise assez bien, finalement, la différence entre deux rugbys…

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