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Au défi du rythme...

Par Arnaud Beurdeley
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Publié le Mis à jour
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Depuis le début du Tournoi, le XV de France peine à soutenir la comparaison dès lors que les longues séquences de jeu s’enchaînent. L’enjeu du « crunch » sera justement de réussir à gérer le rythme du match par une stratégie adaptée. Explications.

Le XV de France a-t-il les moyens de soutenir la comparaison du rythme avec les Anglais ? De la réponse apportée à cette question dépendra probablement le sort de cette rencontre. à tout dire, les doutes sont légitimes si l’on s’en tient aux deux premiers matchs des Bleus face à l’Irlande et à l’écosse. D’abord, parce que les joueurs de Jacques Brunel ont donné d’inquiétants signes de faiblesse dès lors que leurs adversaires ont enchaîné les temps de jeu. On a d’abord cru à une défaillance physique. Las, à Murrayfield, les premières difficultés à soutenir l’intensité et les longueurs des attaques écossaises sont apparues avant le premier quart d’heure de jeu, notamment sur le premier essai signé Maitland (12e).

Pour Guirado et ses partenaires, il s’agira, au sein d’une organisation défensive collective performante, de surtout mieux supporter la répétition des actions à haute intensité. « C’est vrai, reconnaît le pilier Jefferson Poirot. Les Anglais arrivent à enchaîner les temps de jeu et se présentent toujours avec les bons angles de course. Ils ont souvent cette capacité à se mettre dans l’avancée et derrière, mettre l’adversaire en difficulté sur des décalages. Quand on recule contre une telle équipe, c’est très compliqué d’arrêter l’hémorragie. »

Philippe Saint-André, l’ancien sélectionneur aujourd’hui consultant pour SFR sport, ajoute : « Les joueurs ne sont pas habitués dans le Top 14 à enchaîner les actions longues car il y a beaucoup de temps de récupération. J’ai encore l’image du talonneur écossais qui court pour aller jouer les touches, justement pour tenter d’asphyxier les Bleus. Aujourd’hui, nos adversaires cherchent tous à faire ça. Et, c’est ce que les Anglais vont faire. » Force est donc de s’interroger : les Bleus auront-ils intérêt à jouer sur le même rythme ? « à mon sens, l’équipe de France devra surtout chercher à maîtriser le tempo du match. Nous ne sommes pas capables aujourd’hui de jouer au rythme des Anglais sur quatre-vingts minutes. Il faudra savoir sortir le ballon de l’aire de jeu quand ce sera nécessaire, parfois garder le ballon dans le petit périmètre pour casser le rythme mais surtout essayer au maximum d’avoir la possession du ballon. »

Plus de 50 % de rucks rapides contre l’Italie

La possession, justement parlons-en. Si les Anglais ont tout intérêt à emballer la rencontre, quid de la stratégie française ? Depuis le début du Tournoi, les Bleus peinent à enchaîner les mouvements, faute de vitesse notamment dans les zones de combat au sol. En clair ? Même si la progression sur ces trois premiers matchs est significative, les libérations de balle sont trop lentes. « Contre l’Italie, on a eu plus de 50 % de rucks rapides, souligne tout de même Poirot. Ce qui nous permet d’accélérer le jeu. » Sauf que. Pour ce même secteur de jeu, la fourchette se situait entre 20 et 30 % contre l’Irlande et entre 40 et 50 % face à l’écosse. Des chiffres insuffisants pour prétendre prendre à revers les défenses adverses. Et « ma sensation, reprend Jefferson Poirot, c’est que nos adversaires nous attaquent là-dessus. Forcément, les équipes nous ont pistés dans ce secteur et vont essayer de nous embêter dans nos libérations. » Objectif, contraindre les Bleus à se débarrasser du ballon. « Or, c’est ce qu’il faut éviter, jure Philippe Saint-André. Notre dernière victoire contre l’Angleterre, lors de la préparation de la Coupe du monde (25-20), nous l’avions construite justement parce que nous avions su conserver le ballon et imposer le tempo du match durant au moins une heure. » Avant d’abandonner la possession et de souffrir le martyre durant les vingt dernières minutes…

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