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Les filles ont montré l’exemple

Par Emmanuel Massicard
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    Les filles ont montré l’exemple
Publié le Mis à jour
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La réussite ne tient parfois qu’à un fil. Ou, plus exactement, à un point quand il s’agit du XV de France, battu par le plus minuscule des écarts en ouverture et en conclusion du Tournoi 2018.

Un point qui nous plonge à la quatrième place du Tournoi quand nous espérions tous un exploit au pays de Galles pour terminer au deuxième rang, derrière les Irlandais… C’est donc raté et le rugby français reste à sa place, désormais suspendu à la terrible tournée en Nouvelle-Zélande pour présenter un premier bilan convenable.
S’il y a une forme de logique, la froide lecture des bilans comptables nous laisse quand même un goût amer et donne à penser que l’opération sauvetage entamée début janvier autour de Brunel n’a pas porté ses fruits. Pire, à neuf matchs du Mondial, le XV de France n’aurait même pas avancé d’un iota, stagnant dans les profondeurs du classement malgré le coup d’éclat réalisé il y a dix jours face à l’Angleterre.
Le constat devient inquiétant quand on dresse la longue liste de fautes en tous genres commises par cette équipe généreuse à l’excès et incapable de se maîtriser totalement. Les grossières erreurs de Beauxis (contre l’Angleterre) ou Trinh-Duc (face aux Gallois) en sont, hélas, la parfaite l’illustration. Et, comme toujours dans l’histoire de notre rugby, les ouvreurs seront tenus responsables des manquements collectifs, en plus d’errements individuels qui corsent sacrément l’addition.
Mais, ne vous y trompez pas, ils ne sont finalement que le reflet des excès -logiques- d’un XV de France post Novès qui a basé sa rédemption sur les vertus de l’engagement individuel, du combat et d’une défense acharnée. Au vrai, cette équipe, ses hommes et ses performances ressemblent trait pour trait au portrait-robot du rugby qu’a toujours vanté Bernard Laporte. On ne jurerait pas qu’elle se dirige, après-demain, sur le chemin du Mondial 2023, vers un jeu toujours plus direct, basé sur la dimension physique et la solidité de sa défense pour dégoûter ses adversaires.
Nous ne sommes pas certains qu’une telle recette, gagnante au temps présent puisqu’elle a relancé les Bleus et redoré en partie leur blason, permette à la sélection de rivaliser avec les meilleurs à l’aune des défis toujours plus offensifs imposés à chaque Coupe du monde. Il faudra être sacrément gaillard pour contrer les Blacks.
On ne jurerait pas, non plus, que ce rugby d’étouffements soit la meilleure façon de répondre aux exigences présidentielles, avec Laporte qui veut ramener les gamins dans les écoles de rugby et leurs parents les tribunes. Pour autant qu’elle soit sympathique, généreuse -on l’a dit- et solidaire en diable, cette équipe a le plaisir encore trop chiche pour être totalement partagé. La faute à un manque de victoires, évidemment, mais aussi à un jeu souffrant d’imprécisions, de liant et parfois même d’ambitions.
Alors oui, les Bleus devront voir plus grand à l’avenir s’ils entendent tenir leurs promesses des premiers jours et répondre au défi de rivaliser avec les meilleurs en 2023. On ne jurerait pas qu’avec du temps et toujours autant de détermination, ils parviennent à trouver le bon équilibre. En suivant l’exemple des Fickou, Tauleigne, Camara et autres Grosso, si prompts à briller dans les espaces. En suivant, surtout, l’exemple des filles qui décrochent le cinquième de Grand Chelem de leur histoire… Dans le sillage des Trémoulière, Drouin, Bourdon et autres Sochat, qui ont marqué face aux Galloises, les Bleues furent éclatantes de bout en bout. Messieurs, suivez les guides.

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