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Puisque Castres l’a fait

Par Léo Faure
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Franchement, qui aurait misé sa ferme sur le Castres olympique, sixième, dernier qualifié et sauvé des eaux au terme d’une dernière journée de Top 14 passée au sulfate ?

Franchement, qui aurait misé sa ferme sur le Castres olympique, sixième, dernier qualifié et sauvé des eaux au terme d’une dernière journée de Top 14 passée au sulfate ? Que les courageux lèvent la main, ils sont tous des menteurs. Sans insulte aux Castrais, aucune. Bien au contraire, un immense respect pour ce qu’ont réalisé les hommes de Pierre-Yves Revol. Mais les voir dominer le Stade toulousain sur ses terres, en barrage, tenait encore. Les voir renverser le Racing 92, tout juste finaliste de la Coupe d’Europe, en demi-finale, demeurait dans les limites de l’acceptable. Mais Montpellier, vraiment ? Les frères Du Plessis, la charnière à deux millions de dollars et l’attaque la plus prolifique du Top 14 culbutés au moment de mettre la main sur le Brennus le plus cher de l’histoire ? Rien. Impossible à prédire. Hormis pour les plus fervents supporters tarnais, l’augure épousait tous les traits de l’impossible.

Les Castrais ne le savaient certainement pas. En tout cas, ils n’y croyaient pas. Donc ils l’ont fait. Gloire à eux, et gloire à ce sport qui peut bien sacrer une équipe du milieu de tableau. Il offre aussi, en même temps que son incohérence, le plus grand des frissons à ceux qui s’en passionnent. C’est le jeu du tout ou rien, sur un match. Castres empoche tout et le fête encore, six jours après. Montpellier se contente du rien, du discours de la « fierté malgré tout » qui ne panse aucune plaie. Rendez-vous la saison prochaine.

La leçon n’est pas sans suite. Elle trouve même un écho immédiat, moins d’une semaine plus tard. Puisque les Castrais l’ont fait, puisqu’une colonie de sans noms peut régler au poteau la plus clinquante des armées, pourquoi les Bleus de Parra ne gagneraient-ils pas en Nouvelle-Zélande, face aux légendaires AllBlacks ? Improbable, hein ? Mais puisque tout est possible, Jacques Brunel s’est présenté, toute la semaine, pour distiller un discours hors du temps. Christophe Urios avait promis qu’il irait au Stade de France non pas pour jouer, mais pour gagner, le sélectionneur fait mieux. à ceux qui lui demandent ce que serait une tournée réussie, il répond inlassablement : « Gagner trois matchs ».

Rien de fou, malgré la folie du propos. C’est l’affirmation d’une ambition. La France ne peut pas, éternellement, vivre sans exploit, s’affalant de défaites encourageantes en victoires avec circonstances atténuantes. Il lui faut croire pour vivre. Pour croire, il faut aussi voir, ne serait-ce que de temps en temps. à Auckland, les Bleus ne joueront évidemment pas leur vie, ni même leur avenir immédiat. Ils joueront une belle partie de leur capacité à croire au lendemain et en chaque exploit qu’il réserve. Et puisque Castres l’a fait, pourquoi pas eux ?

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