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Les Bleu(e)s à leurs places

Par Anthony Tallieu
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Publié le Mis à jour
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Les deux équipes de France à sept ont eu des destins bien différents à l'étape de Paris. Les garçons n'ont pas su élever leur niveau tandis que les filles ont frôlé la qualification en finale.

À peu près en même temps que le XV de France achevait son chemin de croix à Auckland (52-11), les cousins du sept ont attaqué l’HSBC Paris Sevens avec des rêves d’exploit plein la tête. Un top 8 à la maison pour boucler une saison des plus chaotiques, l’idée avait de quoi séduire. Les chances d’y parvenir étaient finalement équivalentes à celles de Maestri et consort de s’imposer à l’Eden Park et aucun miracle n’a eu lieu, ni d’un côté du monde, ni de l’autre.

La volonté de bien faire n’a pas suffi aux hommes de Jérôme Daret, trop fragiles pour franchir les obstacles anglais (28-21) et américain (26-12). Reversés en Challenge Trophy, ils ont de nouveau échoué en demi-finale contre le pays de Galles (28-26). « Notre niveau est entre la sixième et la douzième place, analyse, lucide, l’entraîneur français. Aujourd’hui, on est plus proche de la douzième place parce qu’on n’a pas gagné en confiance à des moments clés de la saison. On doit avoir un jeu plus fluide, plus huilé, mais pour cela, il faut du temps et de l’expérience. Et même si je sais que je suis là sur du court terme, du temps, il en faut quand même un peu pour arriver à quelque chose. » L’heure n’était pas encore venue à Jean-Bouin pour ces Bleus, encore loin de rivaliser avec les meilleurs. Ambassadeur HSBC du tournoi, Philippe Saint-André avance un constat pessimiste sur la marge de progression à court et moyen terme de cette équipe de France : « L’économie du rugby en France est telle que les joueurs préfèrent aller jouer en Top 14 ou en Pro D2. L’équipe de France à 7 récupère donc très peu d’éléments parmi les cent meilleurs joueurs de rugby français. Il faudrait que la LNR et la FFR parviennent à trouver des moyens pour installer une vraie identité de rugby à 7 en France car c’est une discipline olympique, que nous accueillons les JO en 2024 et que ce serait bien d’avoir une chance de médaille. » Une perspective qui paraît inaccessible à court terme, cet été à la Coupe du monde aux États-Unis. 

Les filles, porte-étendard du 7 en France

Pour espérer outre-Atlantique, le public français devra plutôt se tourner vers son équipe de France féminine. Une candidate bien plus crédible à une médaille, comme elle l’a encore prouvée à Jean-Bouin, à qui elle a fait vivre sa plus forte émotion du week-end. C’était en quarts de finale du tableau principal, dans un « Crunch » qu’elles ont dévoré avec envie (48-7). Emmenées par une capitaine Fanny Horta exemplaire et co-meilleure marqueuse tricolore avec Marjorie Mayans (4 réalisations), les filles de David Courteix ont été la petite bulle d’oxygène dans un week-end particulièrement nauséabond pour le rugby français.

Il ne s’en est d’ailleurs pas fallu de beaucoup pour que l’histoire soit encore plus belle. Opposées à l’Australie, meilleure nation mondiale en demi-finale, et menées 14-0 à la mi-temps, elles ont trouvé le panache pour renverser la vapeur et passer devant à deux minutes du terme. Emportées par leur enthousiasme, elles ont continué à attaquer à tout-va dans la dernière minute et ont été bêtement punies avec une pénalité concédée à trente secondes de la fin, jouée rapidement par les Aussies et pas tuée dans l’œuf par manque de vice. Privées de finale à domicile sur le buzzer (17-21), les Françaises, forcément déçues, n’ont pas pu se remobiliser pour battre le Canada dans la petite finale (10-17). Elles demeurent toutefois conscientes d’avoir été à la hauteur de l’événement : « En une seconde, notre destin bascule, mais ce sera une leçon pour nous, assure Fanny Horta. Mais je crois qu’on n’a pas à rougir de notre tournoi, qui reste très positif. On est actuellement troisième nation mondiale, c’est super et on doit s’en féliciter. » Quatrièmes de cette dernière étape parisienne à un mois de la Coupe du monde, ces Bleues pourront légitimement viser un peu plus haut à San Francisco.

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