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La furia argentine

Par Jérémy Fadat
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Publié le Mis à jour
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Si notre classement des ouvreurs est dominé par cinq joueurs étrangers, ce qui est évidemment révélateur, c’est logiquement le castrais benjamin Urdapilleta qui se retrouve tout en haut de l’affiche. grâce à son tempérament de feu, il a réalisé une fin de saison absolument exceptionnelle.

Avec 2 186 minutes de jeu, Benjamin Urdapilleta est le joueur le plus utilisé du dernier Top 14. Cela démontre à quel point il est indispensable au sein du dispositif castrais. Cela prouve, aussi, sa faculté à enchaîner. Son entraîneur Christophe Urios se montrait admiratif récemment : « Il m’impressionne. Par sa clairvoyance, son engagement alors qu’il joue tous les matchs… Il m’étonne encore. Il s’approprie littéralement le jeu. Il était en manque de réussite mais il a gardé le cap malgré les critiques. » Référence à une première partie de saison frustrante pour l’ouvreur argentin, durant laquelle il ne retrouvait pas sa précision habituelle. Lui n’a jamais douté. Il a travaillé, cravaché, jusqu’à revenir à son meilleur niveau. Paradoxalement, c’est quand le collectif du CO a déraillé que le Puma s’est montré le plus efficace. Lui maintenant parfois la tête hors de l’eau. Jusqu’à un final en apothéose. Dans la dernière ligne droite, Urdapilleta a tout simplement été stratosphérique.

Exceptionnel de justesse, de maîtrise et de lucidité. Avec son compère de la charnière Rory Kockott (ces deux-là ont parfois eu du mal à cohabiter dans le jeu, ce qui a permis à Ludovic Radosavljevic de s’imposer dans un premier temps, avant que le tandem se montre redoutable en fin d’exercice), ils sont deux des hommes forts du titre de champion de France. « Moi, je suis encore plus fou que Rory », en rigole Urdapilleta. Difficile de lui donner tort. « Urda », tel qu’on le surnomme, c’est d’abord un tempérament de feu. 

« J’aime les gars qui donnent tout »

L’image qui résume le mieux son caractère bien trempé, c’est sûrement celle de son visage marqué, en sang, à la sortie du barrage à Toulouse. Ce jour-là, il avait effectué près de vingt plaquages. Un chiffre incroyable pour un joueur de son poste. Mais il est comme ça l’ouvreur castrais. Le don de soi fait partie de sa philosophie, ce qui en fait un guerrier hors pair. Voilà pourquoi il colle tant à l’environnement tarnais : « Ici, le groupe est très uni et généreux. On n’a pas de star et, le principal, c’est l’agressivité et l’intensité que tu mets sur le terrain. » Le genre de discours qui plaît à Urios, lequel connaît l’Argentin depuis de nombreuses années pour l’avoir déjà eu sous ses ordres à Oyonnax. La confiance entre les deux hommes est inébranlable. « Depuis que je suis arrivé en France, je travaille avec lui, raconte le joueur. Si je reste, c’est parce que j’aime sa méthode. Son principe, c’est que nous sommes dans un sport collectif, pas individuel. Il y pense en permanence et il veut que son équipe donne tout sur le terrain. Moi j’aime ça, j’aime les gars qui donnent tout et Christophe le demande à ses mecs. » Il est donc un pion essentiel du système mis en place par le technicien. Tant dans la stratégie globale que sur l’état d’esprit général des troupes. Définitivement, Urdapilleta est à classer dans la catégorie de ceux qui savent se sublimer et emmener les autres dans son sillage.

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