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Bleus de chauffe

Par Léo Faure
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Les joueurs présents lors de la tournée en Nouvele-Zélande, en juin dernier, ont repris cette semaine le chemin de l’entraînement. Avant, comme l’an dernier, un programme d’été adapté. Cette fois, les clubs seront en première ligne.

À chaque saison, sa nouvelle convention. Ainsi va le rugby français. Et, dans l’écume de ces négociations institutionnelles longues et souvent conflictuelles, des joueurs internationaux qui se voient ballottés, encore et toujours, entre le club et la sélection. L’exercice 2018-2019 qui se profile ne fera pas exception à la règle. À commencer par la préparation estivale, qui a commencé ce lundi pour tous les joueurs de la liste XV de France ayant participé à la dernière tournée en Nouvelle-Zélande. Ils sont vingt-sept dans ce cas et ne pourront fouler, à nouveau, une pelouse de rugby qu’à l’occasion de la deuxième journée de Top 14, début septembre. Avant ? Rien, pendant dix semaines (les quatre semaines de vacances qui viennent de s’écouler et les six semaines de préparation à venir). Seulement de la régénération et de la préparation physique. Pas même un match amical.

Sur ce point, la gestion des internationaux reste inchangée par rapport à la saison dernière et ce, malgré une nouvelle convention FFR-LNR signée fin mai. Pour ceux qui ont raté la tournée, le plus souvent en raison de blessures, c’est également une période de dix semaines sans match qui a dû être observée, depuis leur dernière rencontre de la saison 2017-2018. Avec une date de reprise fixée au cas par cas, donc. 

Nouvelle convention : La règle, c’est l’exception

Voilà pour ce qui est le plus simple ou, en tout cas, le plus lisible. Mais cela ne tient que jusqu’à la lecture plus minutieuse de l’annexe 1 de la dernière convention. Celle qui, justement, pose le cadre de la gestion des joueurs internationaux. L’annexe 1, donc, introduit une multitude d’exceptions à la règle. « Des situations particulières susceptibles de justifier une reprise anticipée d’un joueur de la liste XV de France en compétition officielle avant le terme de la période de 10 semaines sont susceptibles de se présenter. » Cela se justifie notamment par les temps de jeu des derniers mois. Et quelques joueurs initialement concernés pourraient alors échapper à la règle des dix semaines, pour retrouver les terrains plus tôt dans l’été.

Autre exception, concernant la liste XV de France elle-même : « à titre exceptionnel et d’un commun accord entre l’encadrement technique du XV de France et l’encadrement du club concerné, les conditions particulières de suivi des joueurs pourront être étendues au cours de la saison à des joueurs ne figurant pas sur la liste XV de France. » En clair, la liste XV de France est à géométrie variable, s’il le faut en cours de saison. Tout ceci étant établi jusqu’en 2023. Simple ? Trop simple. La saison qui vient fera figure d’exception parmi les exceptions. L’annexe 1 précise encore : « la FFR et la LNR conviennent à titre exceptionnel et expérimental de la mise en place d’un dispositif de gestion concertée des joueurs de la liste XV de France lors de la saison 2018-2019. » Ce dispositif exceptionnel doit permettre d’alléger les temps de jeu des joueurs internationaux en année de Coupe du monde, en limitant leur nombre de matchs.

Tout ceci, évidemment, va dans le bon sens pour un XV de France encore trop handicapé par la longueur et l’exigence physique de son championnat. À chaque fois, pourtant, on parle de décisions prises en concertation entre les entraîneurs de clubs et ceux du XV de France*. Lesquels font face des impératifs souvent divergents, parfois franchement antagonistes. On voit déjà se profiler les problèmes. 

Préparation d’été : les clubs en première ligne

La véritable innovation de la saison qui se profile, pour les internationaux, réside finalement dans la construction du programme de préparation physique estival. Pensé entre les seules grilles de Marcoussis, sans concertation avec les clubs qui en avaient seulement été informés fin juillet mais qui devaient en assurer le suivi, le programme de préparation 2017 porté par le duo Serge Simon — Julien Deloire a vécu. Cible d’une grogne massive et unanime du côté des clubs, il avait surtout débouché sur une cascade de blessures, bien plus qu’une équipe de France en plein pic de forme en novembre. Pour cette saison 2018-2019, la nouvelle convention a donc remis les clubs en première ligne. « La préparation au cours de l’intersaison des joueurs de la liste XV de France se déroulera au sein du club et sera mise en œuvre par celui-ci, selon un programme individualisé et un processus d’échange d’informations établis de façon concertée entre l’encadrement du XV de France et l’encadrement du club », dit encore l’annexe 1.

Une évolution aux intérêts multiples. Aux mains des clubs toute la saison et seulement quinze semaines par an à la disposition des Bleus, les joueurs internationaux bénéficieront d’un suivi affiné et, in fine, d’un programme individualisé (quand ils étaient répartis en trois groupes la saison dernière). Autre volonté : alors qu’ils s’entraînaient à part l’an dernier, ils sont cette fois intégrés au collectif de leur club dès leur reprise, pour éviter un effet d’isolement dont ils s’étaient plaints en grande majorité.

Une évolution du contexte d’entraînement, donc, bien plus qu’une révolution. Des retombées en sont toutefois espérées rapidement. Avec un révélateur exigeant sur le plan physique : pour leur prochain match, les Bleus affronteront l’Afrique du Sud, en ouverture des test-matchs de novembre. C’est demain.

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