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Fanny Horta « La différence, c’est qu’on n’avait plus peur »

Par Jérémy Fadat
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    Fanny Horta « La différence, c’est qu’on n’avait plus peur »
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Mardi, dans le vol retour entre San Francisco et paris, l’expérimentée meneuse des Bleues est revenue pour nous sur le titre de vice-championne du monde décroché aux états-unis et la progression constante de ce groupe à deux ans des JO de Tokyo.

Qu’a changé cette Coupe du monde pour l’équipe de France féminines ?

Beaucoup de choses. Nos victoires contre le Canada et l’Australie ont montré que notre équipe était capable de rivaliser face aux meilleures. On le savait au fond de nous mais on avait besoin que cela se concrétise. Ce n’était jamais arrivé alors que, tout au long de l’année, les occasions de vaincre ces filles-là se sont présentées. Cela se jouait à pas grand-chose mais tournait toujours en notre défaveur. Y parvenir sur la Coupe du monde, pour accéder à une finale, dans un contexte pareil, c’est une énorme satisfaction. Le défi était grand mais on voulait le relever. Maintenant, on le sait : on fait vraiment partie des trois premières mondiales. 

Comment avez-vous abordé ces échéances contre le Canada, votre bête noire, puis l’Australie, championne olympique en titre ?

Contre les Canadiennes, on savait que ce ne serait pas simple car, à Paris, elles nous avaient posé beaucoup de problèmes. On a abordé l’ensemble de la préparation comme le Bac. C’est-à-dire qu’on a misé sur les trois sujets sur lesquels il fallait appuyer. Nous avions parfaitement conscience que le Canada allait se présenter en quart, puis l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Parties de ce principe, on se disait : « Là, il faut s’attendre à ça, puis à ça. » Une fois le quart passé, et donc la qualification pour la prochaine Coupe du monde assurée, le minimum était d’aller chercher le podium. Mais après l’Australie, on avait presque du mal à y croire. À la fois d’être en finale et d’avoir battu les championnes olympiques. 

Pour vous ou Camille Grassineau, qui êtes là depuis longtemps, c’est une récompense de nombreuses années de travail… 

Je me souviens que, lors de la dernière Coupe du monde en 2013, ou même aux jeux Olympiques en 2016, l’Australie était clairement intouchable pour nous. Le dernier match contre elles, on avait l’impression qu’elles n’étaient pas sur le même terrain et qu’elles jouaient à toucher avec nous. Forcément, ce match a accouché de doutes : est-ce qu’on sera un jour en mesure de les battre ? Pour David (Courteix, leur entraîneur, N.D.L.R.), c’était une évidence. Mais pour nous, sur le terrain, il a fallu franchir quelques étapes pour déverrouiller ces craintes. Car on avait peur de mal faire. On pensait qu’on ne pouvait pas totalement se lâcher contre elles car la moindre erreur serait fatale. Finalement, c’était faux. Sur cette demi-finale, on a perdu des touches, on a commis des fautes, le match parfait n’a pas été réalisé mais la victoire est au bout. La différence, c’est qu’on n’avait plus peur. 

Vous parlez de déverrouillage mental. Quand a eu lieu la bascule ? 

J’ai senti cette évolution tout au long de l’année. Accéder enfin à une demi-finale à Kita (l’étape de Kitakyushu au Japon, N.D.L.R.) nous a aidées. Pendant, des années, on échouait en quart. Le quart de finale, c’était la barrière, celle qui symbolisait nos craintes de ne pas y arriver… Même si nous n’avions pas affronté les grosses nations pour y parvenir, notre finale là-bas était gratifiante et a fait sauter des verrous dans les têtes. Sur cette étape, le groupe était composé de nombreuses jeunes, ce n’était pas le même que pour la Coupe du monde. Les nouvelles, arrivées cette année, ont apporté une plus-value, à l’image d’Anne-Cécile (Ciofani) sur cette compétition. Je crois aussi que l’accueil que nous, les plus anciennes, leur avons réservé les a mises dans un contexte propice pour s’exprimer.

Avant le Mondial, une grande confiance se dégageait de votre groupe…. 

Cela a peut-être fait la différence. On sentait qu’il y avait une carte à jouer, que rien n’était dû hasard dans nos résultats de l’année. Puis quand tu as un groupe soudé, tu veux l’amener au bout. Chaque jour, il y avait des signes, des clins d’œil, des filles qui disaient : « On verra ça en finale. »

 

L'intégralité de l'entretien est disponible sur notre édition digitale du site internet

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