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Par midi olympique
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Si le quart perdu contre les Blacks champions du monde laisse des regrets, le succès majeur contre Australie et la huitième place finale donnent des espoirs. San Francisco ne doit pas rester sans lendemain.

À l’heure de juger le parcours français, il convient de remettre les choses dans le contexte. Les Bleus sortent d’un exercice plus que mitigé, terminé à la treizième place à l’issue du circuit mondial. « En début de saison, l’objectif était d’être dans le top 8, explique Jean-Pascal Barraque. Il a été atteint sur la Coupe du monde. C’est une victoire par rapport au parcours récent et une vraie progression. » Le succès majuscule contre l’Australie a permis d’atteindre le niveau attendu depuis de longs mois. « Avec cette équipe, on avait affiché l’ambition de faire un coup, note le capitaine Manoël Dall’Igna. On a prouvé qu’elle en était capable. Battre l’Australie, rivaliser avec la Nouvelle-Zélande et finir huitième, on aurait signé des deux mains et des deux pieds avant la compétition. » 

Mais le quart perdu contre les futurs champions du monde (7-12) laisse un sentiment paradoxal. Avec trois supériorités numériques et en menant 7-0 à la mi-temps, ce match aurait dû basculer en faveur des hommes de Jérôme Daret. « Nous ne sommes pas passés loin contre les Blacks, souffle Barraque. Il y avait la place pour gagner mais on a peut-être eu peur de les battre. On ne le méritait sûrement pas encore. Ce groupe est un peu jeune sur le circuit et on va garder cette frustration pendant un moment quand on connaît la suite pour eux. » Une frustration que lui et ses coéquipiers ont eu du mal à évacuer le jour suivant, marqué par les revers contre l’Argentine et l’Écosse (après prolongations). « Finir sur trois défaites est une petite déception », reconnaît Dall’Igna même s’il souligne l’aspect encourageant de l’aventure américaine. « Elle est à l’image de notre saison en dents de scie, avec de belles prestations, d’autres poussives, analyse Daret. On doit gagner en maîtrise et en stabilité. »

Barraque : « Il nous faut du vécu »

Le défi est là. Afin de parvenir à la maturité indispensable pour grimper dans la hiérarchie, l’effectif — jusque-là en reconstruction — doit se consolider et travailler dans la continuité. « Un groupe, ça se construit, se façonne », poursuit Daret, arrivé en début de saison. L’espoir de voir Kevin Bly (sous contrat avec Vannes), révélation des derniers mois, poursuivre l’aventure est grand quand Terry Bouhraoua est pressenti pour faire son retour définitif. « La saison prochaine est importante avec la qualification pour les JO, souligne Barraque. La Coupe du monde nous a rassurés et montré qu’on pouvait être une grosse équipe. Nous sommes passés à rien d’être dans le dernier carré. On doit être plus réguliers. Il nous faut un noyau dur, du vécu commun, et deux ou trois bons joueurs du XV qui viennent nous aider. On a accroché les Blacks. Désormais, la marge à combler est en partie mentale. » Dall’Igna poursuit : « Pour progresser sur les matchs importants, on a besoin de prendre confiance et de perfectionner notre jeu, car nous sommes trop déficients sur les rucks et trop friables en défense. » 

Pour que la promesse de San Francisco ne reste pas sans lendemain, à deux ans de Tokyo. C’est une question de philosophie générale et de volonté politique. « En France, le rugby à 7 est moins connu car le XV prend beaucoup de place, raconte Barraque. Nous sommes moins visibles mais on se développe, on a la chance d’être sport olympique. Bernard Laporte l’a dit, on se doit du coup d’être performants dans la discipline. » Alors la Coupe du monde va-t-elle contribuer à la rendre plus populaire ? « L’objectif est atteint mais ça ne reste qu’une huitième place, rétorque lucidement Dall’Igna. De là à espérer un engouement derrière nous, je ne suis pas sûr que ça soit suffisant… » Daret lance un appel : « Chez nous, c’est également un problème de culture car on n’a pas les bases du rugby à 7. Dans cette discipline, rien ne pardonne. On a besoin de ce socle et ça se fabrique. Il faut du temps et vivre les déconvenues que nous avons connues était nécessaire pour grandir. »

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