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Mario était en noir

Par Nicolas Zanardi
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    Mario était en noir
Publié le Mis à jour
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Pour sa première comme sélectionneur, c’est un Mario Ledesma fataliste qui n’a pu que constater l’ampleur du chantier qui attend son équipe.

S’il rêvait d’un historique succès pour sa grande première aux commandes des Pumas, le réveil de Mario Ledesma n’en a été que plus douloureux. Certes, ses hommes ne pointaient qu’à six points des Boks à moins d’un quart d’heure du terme (27-21) et auraient pu, sur la dernière action, priver les Sud-Africains de bonus offensif tout en allant chercher un point de consolation. Reste que Super Mario demeure bien trop connaisseur des choses du rugby, et du jeu d’avants en particulier, pour ne pas reconnaître que la victoire des Sud-Africains ne souffrait d’aucune contestation. « Ils ont eu beaucoup plus de ballons de qualité pour produire un jeu dynamique, en particulier à partir des phases de conquête, confiait l’ancien talonneur de Clermont. Contre une équipe comme ça, il faut tenir le ballon. Si on leur laisse la possession et qu’on s’expose à leur jeu direct, ils t’usent, t’usent, et ça devient impossible de gagner. Nous avions des objectifs, mais nous nous sommes heurtés à ça. Même le plus solide des barrages finit par craquer si la pression de l’eau est trop forte, et c’est ce qui s’est passé. Les Springboks demeurent une des meilleures équipes de la planète, et certainement la plus physique du monde. »

« Si leurs avants tombent tous malades… »

Un écart que les Pumas n’ont pu que constater malgré des dispositions certaines pour un jeu de mouvement, ainsi qu’un certain opportunisme au moment de cibler le petit arrière Willie Le Roux sous des chandelles (essai de Sanchez) ou d’exploiter des ballons oubliés par les Boks en sortie de ruck (essai de Matera après une intelligente récupération de Moyano). Des rapines comme autant d’expédients qui ont offert aux Pumas de faire illusion au score pendant un peu plus d’une mi-temps, mais rien de plus. La faute à une conquête en mêlée chahutée, une touche déréglée (5 ballons perdus) et surtout une inefficacité chronique dans les déblayages, qui permit aux Boks de faire valoir leur densité supérieure dans le jeu au sol. « On savait qu’ils avaient nous cibler dans les rucks, en alignant Louw en troisième ligne en plus de Kolisi, sans oublier Marx qui est un excellent gratteur. Tous ces joueurs sont parmi les meilleurs du monde dans ce registre, et nous n’avons pas toujours su les éviter ou les sortir des rucks. » Cette domination se traduisant par huit ballons perdus, et autant de possessions supplémentaires offertes aux Sud-Africains pour réciter le plan de jeu. « On prend six essais parce que nous n’avons pas suffisamment tenu le ballon, et pas parce que notre défense était mauvaise, pointait Ledesma. Notre défense a fait ce qu’elle a pu, seulement face à ce genre d’équipe, c’est impossible de défendre correctement si longtemps. Ce sera notre challenge le week-end prochain à Mendoza. » Le sélectionneur nuançant toutefois ses espoirs de domination par un long soupir. « Mais à moins qu’ils tombent tous malades, soient victimes d’une intoxication alimentaire ou quelque chose comme ça, je vois mal comment nous pourrons être en mesure d’y arriver… »

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