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Le temps des promesses

Par Emmanuel Massicard
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C’est un marronnier, comme on dit dans notre jargon. Un sujet récurent mais quasi incontournable pour sa propension à meubler l’actualité. Sur la ligne de départ, l’occasion est donc belle de céder au jeu des pronostics et de savoir qui brillera dix mois plus tard. Ou, au contraire, qui chutera.

Si le vote (anonyme) des techniciens engage à peu de choses, il n’est pourtant pas aussi anodin qu’il pourrait y paraître au premier abord. À ce titre, le statut de favori pesant certainement plus lourd en France qu’ailleurs autour du globe, nous pouvons parier notre chemise qu’il y a ici ou là un entraîneur pour avoir donné sa voix à un de ses concurrents directs, histoire de mieux le déstabiliser. Personne n’est dupe.

Surtout, saison après saison, ces pronostics servent inlassablement à motiver les troupes. Face aux promesses d’échecs, Castres a ainsi trouvé l’an dernier un supplément d’âme pour aller décrocher son cinquième Bouclier de Brennus. Relégués sur le papier avant même d’avoir joué, les Agenais y ont également trouvé une incroyable force collective pour décrocher un brillant maintien. L’histoire repassera-t-elle les plats alors que le SUA est encore une fois promis à la relégation ? C’est évidemment tout ce que l’on souhaite aux hommes de Reggiardo.

Au temps des promesses, ce nouveau Top 14 s’annonce plus dense et disputé que jamais. Ouvert et incertain, même si Montpellier et le Racing font toujours figure d’épouvantails. Ils ne sont pourtant pas les favoris des techniciens dans la course au titre : notre sondage annonce le réveil clermontois après une saison totalement ratée. D’autres promesses ? Toulouse et Lyon devraient confirmer les belles intentions affichées l’an dernier. Soyez aussi sûrs que Toulon et La Rochelle vont tout faire pour redorer leur blason quand le quatuor Pau-Bordeaux-Paris-Castres cherchera à déjouer les pronostics.

Par-delà cette lutte acharnée et les enjeux qui président à la folle course à l’armement du Top 14, cette saison 2018-2019 s’annonce comme un tournant pour le rugby français tout entier. À un an du Mondial japonais, le XV de France doit sortir du néant, relever la tête et justifier tous les efforts consentis par les clubs, la Ligue et, évidemment, la Fédé. Une nouvelle saison noire foulerait aux pieds toutes nos espérances et réduirait à néant l’image d’un sport qui se débat avec les difficultés, aujourd’hui miné par les affaires, les échecs sportifs, les commotions et le caractère toujours plus physique de sa pratique. À ce titre, l’éclosion annoncée de la jeune génération portée par nos champions du monde des moins de 20 ans est une aubaine.

Pour le reste, ne rêvons pas. Le carton bleu, la valse des remplacements temporaires et les autres mesures d’accompagnements décidées par les instances ne suffiront jamais à nous prémunir du danger. La prise de conscience collective doit se concrétiser par des changements directs dans l’approche de ce jeu, du plus jeune âge jusqu’aux professionnels. Avec une évolution des règles, ou au moins dans un premier temps une application stricte de celles-ci pour éradiquer les charges destructrices avec les coudes en avant, les « nettoyages » derrière les rucks et les plaquages irréguliers.

Il faut ainsi croire que le poids des responsabilités qui va peser sur les épaules des arbitres sera cette saison plus lourd que celui qui pèse sur les Clermontois, Racingmen ou Montpelliérains, grandissimes favoris selon les sondages et désormais contraints à une forme d’excellence.

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