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Pour un rugby durable

Par Emmanuel Massicard
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Publié le Mis à jour
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Certains, parfaits adeptes de la méthode Coué, peuvent encore fermer les yeux et dénoncer les sujets « anxiogènes » qui nuisent à l’image du rugby, notre discipline n’en traverse pas moins une mauvaise passe.

Elle est clairement secouée par les affaires, fragilisée par les mauvais résultats du XV de France, minée par les commotions cérébrales et la dimension physique toujours plus forte d’un jeu que l’on peine à réinventer. Résultat, la FFR compte ses licenciés quand les clubs, eux, regardent avec inquiétude baisser leurs affluences. Et tous jonglent avec les craintes suscitées par une économie en berne malgré l’apport de mécènes qui « dopent » les budgets et faussent l’analyse des bilans.

L’histoire étant présentée comme un éternel recommencement, l’organisation du Mondial 2023 pourrait tout changer demain si l’on en croit l’héritage de la Coupe du monde 2007 qui avait placé le rugby français sur orbite. Mais, très franchement, comment rester les bras et les doigts croisés à attendre une embellie incertaine, qui dépendra on le sait bien des résultats du XV de France ? Comment compter sur un élan populaire incertain et sur des lendemains qui chantent quand les voyants passent au rouge ?

La situation mérite que l’on prenne les choses en mains. à tous points de vue. Et d’avancer ensemble. Solidaires. à ce titre, le message de Laurent Cardona doit être entendu. Et surtout compris. Dans ce journal, l’arbitre de Perpignan-Paris dit s’être trompé, samedi dernier, en expulsant Sergio Parisse. C’est tout à son honneur mais ce n’est pas ce qu’il faut retenir.

Derrière son mea culpa, suinte la problématique de la santé des joueurs qui nous préoccupe tant, liée à la violence des impacts, aux plaquages hauts et aux mauvais comportements. Face aux dangers, les arbitres sont en première ligne, avec leur responsabilité engagée. Sauf qu’ils ne pourront pas tout résoudre, et surtout pas seuls.

Il appartient à tout le monde -joueurs, entraîneurs et dirigeants regroupés- de faire corps avec eux. Et, tous, de s’engager sur la voie du changement, en quête d’un rugby différent, durable, plus sûr, moins rude et certainement plus créatif.

Ce serait au grand dam de quelques anciens joueurs devenus vociférateurs pour prétendre que l’on allait ainsi dénaturer leur sport de combat, et seulement de combat… Ceux-là n’ont pas compris que c’était aussi un jeu. Et, qu’à force d’immobilisme, il pouvait être menacé.

N’en doutez pas, il est urgent d’agir. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la FFR a bouleversé son programme de rentrée avec un comité directeur/séminaire organisé à Lourdes pour lancer le train des réformes. Nous ne croyons pas aux miracles, et il faudra rapidement aller plus loin que les premières mesures dévoilées. Mais, en toute honnêteté, nous avons trop regretté certains silences et l’inertie générale pour ne pas apprécier de voir Bernard Laporte se lever.

Et là encore, face au risque, il serait bon que notre monde progresse d’un même pas. Ensemble. En faisant fi des luttes de pouvoir et des ambitions politiques. Après avoir signé la paix avec la Ligue, Laporte aurait d’ailleurs tant à gagner en se posant tel un rassembleur, président-fédérateur plutôt que fédéraste. Qu’il écoute, associe les compétences au lieu de s’opposer pour des questions de principes et de futurs intérêts électoraux.

Le président pourrait, par exemple, tendre la main à l’un de ses opposants au comité directeur, Florian Grill. Le président de la Ligue Ile-de-France est l’auteur d’une trentaine de propositions fortes pour l‘avenir -entre autres sur les formes de jeu, la détection et la formation- qui nous semblent également en mesure d’enrichir le débat.

C’est à ce prix que le climat du rugby changera véritablement. Et durablement.

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