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L'exemple Bourg-en-Bresse

Par Léo Faure
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Publié le Mis à jour
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Édito - On a eu beau jeu, longtemps, de critiquer le système des Jiffs. Parfois a raison. Les grands économistes du rugby, ceux-là mêmes qui réclament un Top 16 – oui, vous avez bien lu « Top 16 » – pour assurer des recettes de billetterie supplémentaire, se foutant pas mal de la santé des acteurs, vous expliquent ceci : avec les Jiff, on a créé une bulle spéculative autour de ces joueurs français, en leur donnant une valeur fictive. C’est certainement vrai. Ça l’a évidemment, lorsqu’on tend une oreille vers le marché des transferts où certains émoluments annoncés, pour des joueurs français, interpellent en comparaison de ceux du copain étranger au même poste.

Pour d’autres, le système Jiff serait tout simplement illégal. À voir, tout de même. Pour la majorité des clubs, enfin, le recrutement anticipé à l’étranger a permis d’affaiblir la contrainte. C’est le fameux « Fidjiff », comme on pourrait bientôt stigmatiser le « Bok-Jiff » ou le « Geo-Jiff », pour les Sud-Africains et Géorgiens qui émergent de nos centres de formation et arborent fièrement le statut « formation française ».

Le système Jiff est imparfait, évidement. Mais, sur l’air de cette phrase de Winston Churchill concernant la démocratie - « elle est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres » - le Jiff reste le moins imparfait, dont notre rugby français si complexe. La preuve ? Des jeunes joueurs ont de nouveau leur chance. Des Français, hein, sélectionnables qui plus est. C’était la finalité et n’est-ce pas, finalement, tout ce qui compte ? La coercition n’est plus financière, elle est comptable, appliquée directement sur le classement du Top 14. Elle fait donc peur, enfin. Et, sous sa contrainte, les mentalités changent.

Montpellier, souvent ciblé pour ses absences dans le registre, tient pour l’instant largement ses engagements. Le MHR ne souhaite plus s’arrêter là, puisqu’il travaille à un recrutement majoritairement français. À Paris, Heyneke Meyer jure qu’il en fait de même. De ce qu’on en sait, il dit vrai. Mais l’exemple, le sommet de la pyramide, le nec plus ultra vient désormais du Pro D2. Là où, il n’y a pas si longtemps, la main-d’œuvre étrangère et bon marché était la norme. À Colomiers, Brive, Biarritz, Béziers Aurillac et Aix, on assure désormais plus de deux tiers de Jiffs sur une feuille de match. Bien au-delà des quotas imposés.

La palme revient à Bourg-en-Bresse. Promu, certes. En difficultés sportives ? On verra bien. Mais le club de l’Ain, avec plus de 20 Jiffs par feuille de match depuis le début de la saison, se pose en immense serviteur du rugby français. En exemple, aussi. Il convient de le souligner, et de l’en remercier à sa juste valeur. Avec, demain, des points supplémentaires au classement ? S’il faut en passer par là pour définitivement faire changer les mentalités, l’idée n’est peut-être pas si sotte…

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