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Coup de tonnerre dans un ciel serein

Par Jérôme Prévot
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    Coup de tonnerre dans un ciel serein
Publié le Mis à jour
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Castres - Tout semblait rouler pour le CO jusqu’à ce qu’on apprenne la blessure sérieuse de Benjamin Urdapilleta, au seul poste où Urios ne faisait pas trop de rotation.

La semaine s’annonçait tranquille. Le CO avait un objectif simple, "sauter" son adversaire du jour, le Stade français, et pourquoi pas pointer à la deuxième place dimanche soir, juste avant la trêve européenne. Christophe Urios ne voulait pas déroger pas à sa ligne de conduite : la rotation permanente d’un effectif particulièrement homogène. "Homogène vers le haut, avec pas mal de polyvalence. Nous essayons de changer entre six et huit éléments à chaque match." Ce n’est pas l’exploit de la semaine dernière qui le fera changer d’avis. Le coach tarnais tient une bonne martingale, inverse d’ailleurs à celle de son vis-à-vis Heyneke Meyer qui est resté sur une équipe-type pendant six matchs. Et puis, patatras ! On a appris mercredi soir la blessure de deux éléments majeurs, Anthony Jelonch et surtout Benjamin Urdapilleta, blessé à un doigt et indisponible pour deux mois. Il s’est fait opérer mercredi.

Dumora plutôt que Le Bourhis

Jelonch s’est fait opérer d’une épaule, c’est fâcheux mais, c’est notre avis, le CO a les moyens de pallier cette absence estimée à trois mois. En revanche, celle d’Urdapilleta, l’ouvreur argentin, constitue une vraie tuile, presque un coup de poignard du destin. Ce poste de demi d’ouverture est précisément le seul où Christophe Urios ne pratique pas la rotation. Depuis trois ans, l’ancien Puma (10 sélections) a joué cinquante-neuf matchs sur soixante-deux possibles, dont cinquante-trois titularisations. La saison dernière, il a joué 2 155 minutes, record du Top 14. ça revient à dire qu’il a joué les vingt-neuf matchs de la saison, dont vingt-huit comme titulaire et vingt-deux en intégralité. Et cette saison, il avait débuté six matchs sur six sans jamais se faire remplacer. Difficile de trouver une clé de voûte plus solide dans une équipe du Top 14. Qui va donc remplacer le métronome de Buenos Aires, l’homme qui avait suivi Christophe Urios de Oyonnax à Castres en 2015 ? Deux noms émergent : Yohan Le Bourhis et Julien Dumora

La saison passée, c’est Yohan Le Bourhis qui avait débuté à sa place à Lyon (seul match que n’avait pas commencé Urdapilleta). Il avait été aussi titulaire à deux reprises en Coupe d’Europe à Leicester et au Racing. Yohan Le Bourhis, 24 ans, a très peu de vécu en Top 14. Il est arrivé à Castres en août 2017 avec 70matchs de Pro D2 dans les jambes sous les couleurs de Biarritz. Depuis son arrivée, il a été très peu utilisé, même s’il travaille très bien à l’entraînement et s’il passe pour un buteur fiable.

A l’inverse, Julien Dumora, 30 ans, est un vieux briscard du rugby de haut niveau. Pourquoi le cacher ? Nous l’avons souvent cité parmi les meilleurs "non internationaux" français. La saison dernière, il fut "monstrueux" au poste d’arrière, au point d’être titulaire vingt-quatre fois et notamment lors de la finale, son chef d’œuvre. Depuis son arrivée au CO en 2014, il a joué vingt et une fois avec le numéro 10, notamment à Limerick face au Munster la saison dernière. Il est rapide et entreprenant sur le plan offensif et peut compter sur un jeu au pied long. Spedding peut le remplacer à l’arrière. Julien Dumora a plusieurs fois confié que le poste d’ouvreur était son préféré. Mais il n’est pas un buteur patenté et devrait laisser cette tâche à Kockott et à Spedding pour les tentatives lointaines.

Dumora est donc le favori dans cette course à la succession provisoire du maestro argentin. Christophe Urios nous l’a clairement confirmé. "Oui, ce sera lui. Il est différent de Benjamin, bien sûr. Mais il est rapide dans ses courses et dans ses passes, entreprenant et son jeu au pied est très long et n’oubliez pas que l’ouverture est son poste de prédilection." Voilà donc le premier écueil de la saison pour Christophe Urios. Avant que la nouvelle des deux blessures soient officialisées, il parlait d’un adversaire parisien "transformé" dans son organisation de jeu. "Une équipe qui sort bien de son camp, qui a un jeu très codé et très organisé et qui sait ne pas faire trop de jeu dans sa moitié de terrain." Bref, le genre d’équipe contre les quelles Urdapilleta semblait indispensable. Joli défi pour le sous-estimé Dumora.

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