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Douches froides

Par Emmanuel Massicard
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Disons-le, les premières joutes du Top 14 disputées au cœur de l’été nous étaient apparues rafraîchissantes. Séduisantes.

Elles furent ainsi riches d’essais et de grands mouvements en lieu et place des sombres affrontements qui président habituellement aux choses de l’élite. Une grande partie du mérite en revient, il nous semble bien, à la jeunesse "Jiff" ambitieuse et insouciante. Au fond, ce n’est rien d’autre que le privilège de l’âge, autorisant l’irrévérence et la remise en cause des privilèges… C’est aussi et surtout le début d’une nouvelle ère pour le rugby français, qui s’accroche à ses Bleuets comme le naufragé à son gilet de sauvetage.

Il fallait s’y attendre : l’embellie n’a pas duré. Certains jeunes ont été renvoyés en tribunes, manière de souffler… Et les tauliers ont repris leur rôle, histoire de justifier leur standing… D’un seul coup, les derniers matchs de septembre ont éveillé en nous une poignée de doutes, pour ne pas dire de très sérieuses inquiétudes tant le niveau de jeu est apparu en chute libre.

Ce week-end, les premières pluies de l’automne ont figuré un brutal retour vers le passé. À Toulouse, Castres ou Pau, entre autres, on s’est ennuyé ferme, principalement à cause d’une météo calamiteuse. Pas de jeu, pas de vitesse et encore moins de rythme… Pas d’inspiration et aussi peu d’organisation… Bref, nous avons assisté à un festival de fautes souvent plus grossières les unes que les autres, avec des mêlées pour succéder aux mêlées… Il n’y eut donc rien à se mettre sous la dent, si ce n’est ces petits traits de bonheur apparus dans les sourires d’Antoine, nommés Dupont (le revenant) et Hastoy (l’émergeant).

Ces deux-là ont en quelque sorte évité le naufrage. Mais ne rêvez pas : le constat reste douloureux et inquiétant à un mois tout juste du premier test de novembre. Dans un mois, donc, le XV de France défiera des Springboks battus d’extrême justesse par les All Blacks dans un match à très haute intensité qui serait à montrer sur tous les écrans publicitaires. Il n’est pas question de magie noire, juste d’ambition, de talent et tout simplement de rugby. Nous en sommes, franchement, très loin. Même le dernier choc de la journée, entre gros bras de Montpellier et Toulon, a accouché d’un sourd combat de lignes, dans un mode d’expression frontal et brutal. Il ne fallait certainement pas s’attendre à autre chose de ce match entre ces deux grands clubs malades, en panne de succès et plus encore de repères.

Chacun y aura trouvé une bonne part de ce qu’il venait chercher dans cet affrontement. Le MHR des points et la confirmation que sa puissance peut être destructrice quand le collectif évolue enfin sur la même gamme. Toulon du temps supplémentaire, une âme et de la confiance. Rien de trop pour les hommes de Patrice Collazo, douzièmes au classement et donc très éloignés du standing habituel de leur club et des ambitions de leur président.

Chacun son plaisir… Le nôtre, malgré la douche froide, est suspendu à l’idée que ce jeu reste le plus merveilleux du monde, pour peu qu’il soit porté par le culot et la soif d’entreprendre, confié au talent et à la vitesse d’une jeunesse qui mérite un peu plus de confiance et de considération…

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