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Les échanges du fond de court

Par Nicolas Augot
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La présence de Teddy Thomas comme seul ailier de métier dans la liste des 31 illustre à la perfection le manque de réservoir du XV de France aux postes du fond de terrain, privé en outre au dernier moment de Raka sur décision fédérale. De quoi obliger Jacques Brunel à bricoler...

C’est un des marqueurs de l’ère Brunel : l’inconstance au moment d’aligner un fond de terrain qui s’inscrive dans la continuité. Parce que le réservoir français au poste d’arrière se trouve considérablement affaibli par les blessures de Brice Dulin et Geoffrey Palis, parce que la majorité des postes d’ailiers en Top 14 se trouve squattée par des Fidjiens… Une situation d’autant plus inextricable que le seul « Fidjiff » en mesure de postuler aux Bleus (Alivereti Raka, faut-il le préciser) en a finalement été privé par une volte-face fédérale, sur fond de respect des promesses de campagne et de communication. La conséquence ? Depuis le tournoi 2018, jamais un triangle arrière n’a été aligné plus de deux fois consécutives sous le maillot du XV de France. Et pas toujours pour des raisons dépendantes de la seule volonté du sélectionneur…

En effet, Jacques Brunel se serait probablement bien passé de la soirée d’Édimbourg au moment de dissoudre le trio Thomas-Palis-Vakatawa, tout comme il aurait sûrement préféré que Rémy Grosso ne se fasse jamais corriger le portrait en Nouvelle-Zélande par Sam Cane et Ofa Tu’ungafasi…

Le dilemme Fickou

Voilà pourquoi, à quinze jours d’affronter l’Afrique du Sud, les paris sont grands ouverts. Seul spécialiste du poste d’ailier à faire partie de la liste des 31, Teddy Thomas semble ainsi partant certain sur son aile droite, tout comme Benjamin Fall à l’arrière, le Montpelliérain s’étant mine de rien installé dans une place de titulaire après des prestations plutôt convaincantes en club, dans la lignée de celles réussies au pays de Galles ou en Nouvelle-Zélande. Reste, désormais, à déterminer l’identité du troisième larron. Le premier sur la ligne de départ ? Il pourrait bien, au nom de la continuité, se nommer Gaël Fickou. En effet, lors des deux derniers matchs de l’été au pays du long nuage blanc, Brunel avait déjà misé sur un triangle Thomas-Fall-Fickou, et pourrait logiquement céder à la tentation de miser sur ses automatismes. Le hic ? Il est que Fickou n’a jamais été utilisé à l’aile du Stade français cette saison, et brille tellement au centre qu’on imagine mal les Bleus l’aligner à un autre poste. D’ailleurs, on imagine facilement que si Raka avait été sélectionné avant le grand chambardement que l’on sait, cela n’aurait sûrement pas été pour cirer le banc. De quoi confirmer, concernant Fickou, la piste d’un recentrage…

Penaud, l’heure du grand test ?

De fait ? Il ne subsisterait plus que deux candidats au deuxième poste d’ailier, à savoir Maxime Médard et Damian Penaud, qui ont le mérite de présenter deux profils différents. Ainsi, le Toulousain affiche plusieurs atouts : une expérience supérieure (50 sélections) pas franchement superflue au sein d’un XV qui en manque globalement, et surtout un pied gauche susceptible d’apporter des alternatives et un équilibre au fond du terrain. Toutefois, partant du principe que Jacques Brunel et Jean-Baptiste Elissalde sont plutôt adeptes d’aligner des puncheurs en bout de ligne, on miserait bien une pièce sur une titularisation de Damian Penaud même si Médard est en grand forme. D’abord parce que le profil des ailiers sud-africains, avec les flèches Dyantyi, Nkosi ou Mpimpi, nécessitera en premier lieu des joueurs susceptibles de rivaliser sur les qualités de duel et de vitesse. Mais surtout parce que le début de saison du Clermontois, étincelant à l’aile sous le maillot jaunard, a forcément fait naître chez les sélectionneurs l’envie de le confronter à ce poste au plus haut niveau.

En effet, vu des tribunes, Penaud a tout pour réussir au niveau international à ce poste, qu’il s’agisse de la vitesse, la capacité à gagner ses duels et conclure les actions, la dextérité dans le jeu aérien, sans oublier que ce déplacement à l’aile lui offre plus de latitude pour « travailler » ses vis-à-vis en défense, où il se montre beaucoup plus efficace qu’au centre. « Je ne sais pas si je suis fait pour jouer à ce poste, mais je m’y plais beaucoup, nous confiait-il voilà quelques semaines. Beaucoup de choses changent au niveau des placements, des timings… J’ai encore beaucoup à apprendre, mais ça commence à venir. » Le test ultime pourrait ainsi arriver très vite, d’autant qu’il offrirait de nouvelles perspectives à Jacques Brunel pour composer son banc…

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