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Robert Ebersohn "Les Springboks veulent tirer parti de la vitesse de leurs ailiers"

Par Simon Valzer
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    Robert Ebersohn "Les Springboks veulent tirer parti de la vitesse de leurs ailiers"
Publié le Mis à jour
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A quelques jours de France-Afrique du Sud, le centre sud-africain du Castres Olympique décrypte la faculté des Springboks à jouer dans le dos des défenseurs.

Pourquoi les Springboks, avec des joueurs comme Willie Le Roux ou Faf de Klerk ont plutôt tendance à taper au pied après un turnover plutôt que de jouer à la main ?

C’est drôle que vous me parliez de Willie car j’ai joué avec lui depuis l’âge de 14 ans. Je le connais très bien et c’est certainement l’un des joueurs les plus talentueux que je connaisse. Ce qu’il fait ne fait partie d’aucun plan de jeu préprogrammé, Willie fait les choses naturellement, et trouve l’espace là où il se trouve. Car c’est tout l’enjeu du rugby : trouver l’espace. On dit toujours qu’il y a un espace libre. La marque des grands joueurs comme Willie est de le trouver. Parfois il se trouve entre les adversaires car la défense est étirée. Parfois, c’est au large car elle est resserrée. Et parfois, c’est dans le champ profond le long de la touche. Si l’on n’en trouve pas dans ces endroits, alors il y a de l’espace en l’air. Willie et Faf ne font donc qu’obéir à ce principe, de trouver l’espace. Sur les ballons de turnovers, le champ profond est généralement dégarni, c’est donc une zone qu’il faut attaquer rapidement.

Cela vient aussi des profils des ailiers sud-africains ?

Absolument. Nkosi, Dyantyi et Kolbe sont incroyablement rapides, et les Boks veulent tirer parti de leur vitesse. Ces mecs sont impossibles à rattraper quand ils sont lancés à pleine vitesse, donc autant vous dire que c’est mission impossible quand un adversaire doit en plus se retourner avant de lancer sa course.

Comment s’organiser entre le joueur qui tape et celui qui chasse ?

Les choses vont tellement vite que tout doit être naturel. Dès qu’il y a un turnover, l’équipe doit réagir, et surtout les ailiers qui vont aller chasser derrière le rideau.

Qui doit l’annoncer ? Le joueur qui tape ou celui qui chasse ?

Je vois où vous voulez en venir. En théorie, on pourrait dire qu’il s’agit toujours du joueur qui a le plus de recul sur l’action qui indique aux autres où l’espace se trouve. Mais en réalité, c’est vraiment différent car les choses vont tellement vite que l’on a plus le temps de formaliser les choses. À très haut niveau, il faut que cela devienne un feeling, une communication non-verbale entre les joueurs. Pour cela, il faut avoir du vécu. À force de jouer avec Benjamin Urdapilleta, je suis maintenant capable de savoir ce qu’il va faire à l’avance. C’est de cette connexion que je parle. Au niveau international, je trouve que l’Irlande est celle qui joue le mieux sur un plan collectif. On dirait qu’elle joue comme un seul homme. Je ne dis pas que les joueurs ne doivent pas communiquer entre eux, bien au contraire. Je dis simplement que les grandes équipes sont celles qui réagissent le plus vite, et ce qu’elles font sur les turnovers est le plus révélateur car ce sont les situations les plus inattendues.

Comment défendre ce genre de situation ?

C’est très difficile. Un turnover signifie que vous étiez en train d’attaquer. Vous ne pensiez même pas à défendre. On a aucune structure de défense sous la main. C’est pour cela qu’on dit que la contre-attaque est la meilleure attaque. Donc dans ces cas-là, il faut basculer en mode "défense désorganisée", avec par exemple un ailier à côté d’un pilier, mais ce n’est pas grave. Il faut parer au plus urgent, et retrouver au plus vite une structure défensive. C’est plus facile à dire qu’à faire, car il n’est jamais aisé de défendre un turnover. Et de toute façon, on ne peut pas laisser un joueur au fond du terrain en cas de turnover. C’est déjà tellement difficile d’attaquer à 15, alors imaginez à 14… À mon sens, c’est au triangle arrière et au numéro huit d’être les plus réactifs en cas de turnover.

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