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Au banquet de Thor

Par Jérôme Prévot
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Publié le Mis à jour
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Jacques Du Plessis a survolé la rencontre. Après presque un an d’absence, le Sud-Africain repositionné en numéro 8 a facilement remplacé Picamoles et Galletier.

Montpellier s’est imposé sans vraiment souffrir à Agen. Mais si l’on doit garder une image marquante de cette froide soirée, ce serait la sidérante prestation de Jacques Du Plessis au poste, rare pour lui, de numéro 8. « Lui, si Panini édite son image, je vais la garder pour la coller dans mon bureau », a plaisanté Mauricio Reggiardo.

C’est à se demander si ce joueur de 25 ans ne devrait pas postuler auprès du XV de France, si les sélectionneurs de son pays persistent à ne pas l’appeler. Il est vrai qu’il revient tout juste d’une absence de onze mois suite à sa ruptutre d’un tendon d’Achille à la veille de noël. Mais savoir que ce colosse chevelu, tout droit sorti des récits de la mythologie scandinave, n’a jamais fréquenté le circuit international laisse songeur. Dans le vestiaire montpelliérain, on le surnomme d’ailleurs « Thor », du nom du dieu du Tonnerre dans la mythologie nordique ou d’un super-héros de la galaxie Marvel. Il a rendu indolore les absences des internationaux Louis Picamoles et Kélian Galletier. Le plus impressionnant c’est qu’il est d’abord considéré comme un deuxième ligne de métier. En plus, il a souvent été éclipsé médiatiquement par ses homonymes Jeannie et Bismark multi-sélectionnés chez les Springboks.

Casse-brique et passeur décisif

Les spectateurs d’Armandie ont d’abord été sidérés par les charges dévastatrices de l’ancien international sud-africain des moins de 20 ans. David Darricarrère, ex-entraîneur du SUALG nous a aussi alerté sur sa profusion de plaquages. Un deuxième visionnage des essais a montré qu’il fut à chaque fois passeur au départ de l’action, passeur décisif pour Pienaar derrière sa mêlée, passeur aussi sur le premier, conclu par Steyn.

« Il a fait un match énorme. Je le voyais jusqu’ici plutôt troisième ligne aile, mais je l’ai essayé au centre car il est adroit et il peut porter le ballon aussi bien en courant tout droit qu’en faisant des passes. Je l’ai trouvé très bon ballon en main et bien sûr fort à l’impact. Aujourd’hui, je sais que je peux l’utiliser en numéro 8. Je peux aussi le faire remonter en deuxième ligne où il nous apportera sa mobilité et en plus, ça permettra de faire souffler Paul et Nicolas (Willemse et Van Rensburg, N.D.L.R.) ». Vern Cotter préférait replacer cette performance hors-norme dans un contexte collectif. La polyvalence confrimée de Du Plessis était pour lui comme un ballon d’oxygène qu’il associait à la promesse du retour de Yacouba Camara pour renforcer son pack.

Vern Cotter se plaisait aussi à comparer les exploits du viking Du Plessis à la performance d’Arthur Vincent, le jeune centre de 18 ans, pur produit de la formation héraultaise. Avec Yvan Reilhac, autre jeune pousse locale, il contrait le cliché qui voudrait que le MHR ne fasse confiance qu’à des mercenaires venus de loin.

Vincent fut mis en valeur sur le premier essai, avec sa longue percée après que Cruden l’ait mis délicatement dans un espace libre. Il faisait partie du groupe des moins de 20 ans champions du monde en juin dernier et il a démontré dans son style plutôt créatif que Montpellier savait aussi marquer des essais en se passant le ballon devant la défense : « C’était une combinaison travaillée à l’entraînement, mais avec plusieurs sorties possibles. Je fais une course rentrante, Aaron lit bien le coup et me la met super bien dans l’intervalle juste au bon moment et ensuite, François vient à ma hauteur lui aussi dans le timing parfait », confiait le jeune centre, originaire de Mauguio, depuis les cadets au MHR.

Il ne lui a pas échappé qu’au début de l’action, il y avait encore Jacques Du Plessis, auteur cette fois d’une jolie passe en pivot pour Cruden, comme quoi, « Thor » n’est pas qu’un casse-brique. Mais l’homme est assez insondable, il est difficile de recueillir ses confidences et la langue de Molière n’est pas son fort. Mieux vaut parler de lui à ses coéquipiers comme Arthur Vincent justement : « C’est une machine de guerre sur le plan physique. Il n’avait pas joué pendant un an quasiment et pour sa rentrée, il a joué 80 minutes contre le Racing. Cet été, je l’ai vu travailler et encore travailler alors qu’il ne pouvait pas encore reprendre l’entraînement. Mais il n’est pas que dans le défi, il sait aussi manipuler le ballon. »

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