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Gibbes s'assoit dans un fauteuil

Par midi olympique
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    Gibbes s'assoit dans un fauteuil
Publié le Mis à jour
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En remportant leur deuxième succès à l'extérieur en Top 14, les Rochelais ont alimenté une série en cours de 6 victoires consécutives. Le responsable néo-zélandais a pris en charge un groupe en pleine possession de ses moyens.

En sortant de la liste de la série en cours des six succès consécutifs les faire valoir russes de Krasnoïarsk, qui ont alimenté par deux déroutes inutiles à cent cinquante points cette chronique de la période dorée, on retient que les Rochelais viennent de s’imposer une quatrième fois en Top 14 sur une marge inférieure ou égale à quatre points. Comme Clermont (16-12), Toulon (9-13), et Agen (33-29), Paris a donc subi leur loi de la guillotine, qui depuis quelques semaines s’abat précisément, où il faut et juste comme il le faut. Ce dernier succès étant tout particulier, Romain Sazy promettait à la sortie du terrain de laisser à Vincent Merling une addition salée au wagon bar du TGV, puisque son président avait pris soin au petit-déjeuner de rappeler à son groupe, les chiffres peu fameux des sorties ordinaires des années précédentes à Paris. Gagner là où le club ne s’était jamais imposé, c’est une barrière psychologique qui a été franchie. L’empreinte du club sur le Top 14 a gagné en profondeur. La Rochelle encaissait aussi en moyenne dans les gencives trente-huit points à chaque passage à Jean-Bouin depuis cinq ans. Tout ça, c’est du passé, et ce signe des grandes déroutes à Paris a été brisé en pleine semaine sainte, au moment de l’arrivée de Jono Gibbes.

Que pouvait-il lui arriver de mieux, au technicien néo-zélandais ? Il vient de s’asseoir dans un fauteuil pour gérer une situation de réussite, et ceci alors que dans l’effectif les forces vives manquantes qui sont sur le retour, promettent automatiquement un regain supplémentaire de vitalité. Levani Botia en attente dans la chambre de la reprise, et Gabriel Lacroix de retour sur les terrains ce week-end avec les espoirs, ont été devancés cette semaine par Uini Atonio, dont la sortie de sa boîte en tant que remplaçant, a volatilisé de quelques charges durant vingt minutes jusqu’à sa sortie sur blessure - « un pépin musculaire sans gravité », a assuré Xavier Garbajosa - ce qu’il restait dans l’air de ses ennuis judiciaires.

Le déclic de Mayol

Le pilier de l’équipe de France revenu d’une légère blessure au genou, a de nouveau marqué l’actualité de son aptitude sportive, et lui et Vincent Pelo ont produit deux rentrées remarquables qui ont changé la donne et confirmé l’aptitude des Maritimes à gagner ces matchs « où on s’embête comme des rats morts », n’a pas éludé Pierre Aguillon. Le jeu est passé au second plan, dans cette histoire. Cette « traversée de Paris » a été plutôt silencieuse, du point de vue du mouvement général. Kevin Gourdon a compté trois ballons qui lui sont tombés dans les mains, pour cinq fois plus de plaquages. « Mais l’état d’esprit était là, et c’est tout ce qui compte dans ce genre de rencontre où d’habitude, après quinze minutes de jeu, nous savions déjà que nous ne gagnerions pas, a estimé Pierre Aguillon. Je crois que le match de Toulon nous a un peu décomplexés. »

« À Mayol, on pensait souffrir, car les Toulonnais avaient le couteau sous la gorge. Nous avions gagné parce que nous avions craint une déculottée, expliquait Romain Sazy. Nous avons agi de même ici. Les Parisiens étaient diminués par les absences, et nous pensions qu’ils essayeraient de nous bousculer pour les compenser. Il n’y a pas de mystère, quand tu crains ton adversaire, tu te mets en position de l’affronter dans de bonnes conditions. Il faut maintenir cette disposition. » Elle a donc fourni aux Rochelais leur deuxième succès consécutif à l’extérieur et une bonne place dans le wagon des qualifiables en phase finales. Elle a surtout permis à Jono Gibbes de faire son entrée sans avoir à gérer une situation délicate appelant trop rapidement son intervention de chef par des remèdes rapides et superficiels. Le Néo-Zélandais peut garder tranquillement ses distances comme il lui convient, et se fondre sans le bousculer dans son nouvel environnement qui fonctionnait très bien sans lui. Depuis une semaine, ses interventions sont assez peu nombreuses. Il apporte ici ou là ses précisions techniques au cœur d’un travail global dont il n’est encore qu’un observateur. Mais sa présence après des mois d’attente depuis l’annonce de sa signature, a placé les Rochelais en situation d’appétit.

Les joueurs ont ajouté à l’enthousiasme de la reprise leur désir de plaire à leur nouveau responsable. Par cet effet de double ressort, dont avaient si bien profité les Parisiens revigorés au départ du championnat par l’arrivée d’Heineke Meyer, les Rochelais ont frappé là où depuis quatre mois, fleurissaient des graines du renouveau. C’est à leur tour de faire la cueillette.

Par Guillaume Cyprien.

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