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Novès : "Une série de mensonges..."

Par Jérôme Prévot
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    Novès : "Une série de mensonges..."
Publié le Mis à jour
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Guy Novès n’a pas été ménagé par la partie adverse. Mais son avocat avait au préalable durement attaqué Bernard Laporte et Serge Simon. L’ex-patron du XV de France s’est confié après cette dure épreuve qu’il voulait dédier à son honneur professionnel.

Midi Olympique : L’avocat de la FFR a été incisif, il vous a beaucoup reproché votre orgueil. Est-ce que ça vous a touché ?

Guy Novès : Oui, ceux qui me connaissent jugeront. Si j’avais un orgueil démesuré à ce point, je n’aurais pas tenu quarante ans dans ce milieu et franchir certains obstacles avec trois générations de joueurs.

Avez-vous eu du mal à encaisser certaines attaques ?

G.N. : Je retiens qu’on a parlé d’un audit demandé par la FFR à mon sujet mais dont on en a jamais trouvé la trace. Je me dis que dans tout ce qui s’est dit, il y a quand même eu une forme de mensonge. Je ne sais pas s’il fallait tendre l’oreille à tout ce qui a été dit.

Ressentez-vous de la souffrance ?

G.N. : De la souffrance, oui. Une souffrance sportive et professionnelle. J’attendais depuis quatorze mois avec une bâche sur la tête et je sais qu’il faudra encore attendre jusqu’en avril et sûrement plus loin encore dans le temps.

J’ai toujours eu du respect pour lui (Bernard Laporte) tant que je travaillais. Maintenant, ce respect, il est loin, c’est vrai.

Avez-vous pensé aux résultats actuels du XV de France ?

G.N. : Je n’ai pas d’avis là-dessus mais je me dis que quand on me reproche mon management cassant, je me dis qu’en ce moment il paraît qu’il doit y avoir une très bonne ambiance en équipe de France.

L’avocat de la FFR a beaucoup insisté sur une image de vous en train de travailler sur votre canapé, un peu désinvolte, comme pour rabaisser votre fonction. Qu’en pensez-vous ?

G.N. : Je me dis qu’il doit savoir ce que c’est que d’analyser un match. Oui, je l’assume, je préférais envoyer mes collaborateurs parcourir la France du rugby avec des comptes à me rendre après. J’ai une façon de travailler, j’aime voir plusieurs matchs de suite chez moi, c’est vrai. Aujourd’hui, il y a une autre façon de faire. Jugez par vous-même.

On a parlé du combat de votre vie ?

G.N. : Oui, c’est ma fille qui m’a dit ça. C’est le combat de ma vie professionnelle parce que le combat de ma vie tout court, ça reste quand même la santé de ma famille et de mes amis. Ce qui est sûr, c’est que je n’étais pas préparé à ce combat. Ça m’est tombé dessus à 63 ans, ce n’était pas facile et je n’ai pas senti de raison valable de me faire partir. Je l’ai très mal vécu.

On a le sentiment que c’est l’inimitié qui existait.

G.N. : Je ne sais pas. Posez lui la question. J’avais entendu dire qu’il voulait se séparer de moi, puis il a changé d’avis. Et puis il s’est passé ce qui s’est passé (il parle de l’élection fédérale)... Mais moi je m’étais engagé avec eux avec loyauté. J’ai toujours eu du respect pour lui (Bernard Laporte) tant que je travaillais. Maintenant, ce respect, il est loin, c’est vrai.

Peut-on faire confiance à Serge Simon ? J’ai lu récemment qu’il avait été payé plus que ce qu’il méritait et que personne ne s’en était rendu compte. Tout ça me fait sourire.

Ni Bernard Laporte, ni Serge Simon n’étaient là. Qu’en pensez-vous ?

G.N. : Au rendez-vous de conciliation, Maître Aguerra n’était même pas là. Il s’était fait représenter. Nous a-t-il respectés ce jour-là ? Aujourd’hui, les gens dont vous me parlez se sentaient sans doute bien représentés. Mais je crois avoir vu Sébastien Conchy. Je n’ai rien à ajouter. Je crois que les patrons de la FFR ont d’autres sujets à s’occuper.

La FFR avait parlé d’une surprise à l’audience. On ne l’a pas vu.

G.N. : Je ne sais rien de tout ça. Mais les Prud’hommes, c’est sérieux quand même. Annoncer une surprise comme ça, je ne sais pas si c’est respecter cette juridiction. La fameuse faute grave qu’on vous a reprochée a été évoquée... Mon défenseur a été clair. On a parlé de beaucoup de choses, de CCD, de CDI, mais je n’ai pas entendu la démonstration d’une faute grave justifiant mon licenciement. Nous avons amené un dossier avec énormément d’éléments et je laisse le soin à la partie adverse de trouver cette faute grave.

Maître Aguerra a argumenté en disant que vous avez désobéi à la hiérarchie.

G.N. : C’est Serge Simon qui le dit. C’est comme l’histoire du fameux audit annoncé qui n’a jamais eu lieu. Peut-on faire confiance à Serge Simon ? J’ai lu récemment qu’il avait été payé plus que ce qu’il méritait et que personne ne s’en était rendu compte. Tout ça me fait sourire.

Sortez-vous plus blessé du tribunal que vous l’étiez en entrant ?

G.N. : Plus blessé ? Non, car je l’étais déjà énormément ! Ma fille Julie et Maître Nougarolis m’avaient prévenu. Je m’attendais à voir l’avocat de la partie adverse attirer l’attention des juges. Mais entendre une série de mensonges comme ça, ce n’est pas facile. Entendre dire que je suis orgueilleux, que je me rends pour un autre, oui ça me touche. Ce n’est pas facile quand on a donné quarante ans de sa vie au rugby. Oui, effectivement, j’ai gagné avec des collaborateurs beaucoup de titres. Et maître Aguerra en a oublié, les Challenge Béguère, les titres avec les élèves de Pibrac. Je ne prends pas pour un autre et je n’aime pas qu’on me fasse passer pour ce que je ne suis pas.

La partie adverse a beaucoup parlé du fameux premier contrat de quatre mois de l’été 2015 à la fin du Mondial. On avait l’impression qu’elle parlait d’un emploi fictif.

G.N. : Mais Bernard Laporte aussi a donné un contrat à Jacques Brunel qui dépasse la prochaine Coupe du monde pour préparer le travail du sélectionneur suivant. Mais il est normal de travailler en amont, pour préparer les choses. Ça explique cette période transitoire de juillet à novembre 2015. On dit qu‘on ne trouve pas de trace d’activité de ma part dans ces quatre mois, pas de frais par exemple. Mais il n’était pas nécessaire de me déplacer à l’époque pour constituer mon staff et parler à Pierre Camou. 

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