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Petit succès, grandes leçons

Par Vincent Bissonnet
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Publié le Mis à jour
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Après dix défaites à Aimé-Giral, l’Usap a offert à son public une victoire à l’arraché, face à Grenoble, samedi soir. focus sur les petits plus qui ont enfin permis aux catalans de l’emporter.

Au milieu d’un si long chemin de croix, cette soirée du 23 mars restera un moment de rare bonheur : samedi, l’Usap a décroché sa deuxième victoire en championnat, sa première à la maison. Un mini-événement.Et pourtant, « nous n’avons pas fait un grand match », reconnaissait Jonathan Bousquet. « Ce n’est pas le plus beau qu’on ait fait ici mais le seul gagné », poursuivait Patrick Arlettaz. Grâce à un peu de talent, de la conviction et du caractère. Explications.

L’appel de Bousquet entendu

Depuis août dernier, Aimé-Giral a attendu une entame de feu. Trop souvent, le doute s’était invité d’entrée. Les joueurs les premiers s’interrogeaient à propos de ce mal récurrent. Samedi, les Sang et Or ont réalisé dix premières minutes positives, avec de la conviction et de l’allant, menant 10 à 0 à la 8e. L’appel du capitaine du jour Jonathan Bousquet a visiblement été entendu : « J’ai insisté sur le sujet dans le vestiaire. Il fallait bien lancer notre rencontre. L’équipe fait l’entame parfaite. Même s’il y a des erreurs derrière, le match n’est plus pareil quand tu débutes de cette manière. » Si cet avantage a été dilapidé, il n’en a pas moins placé les Catalans dans de meilleures dispositions : « Comme à Montpellier, rappelle l’ailier. Au final, les deux meilleures entames ont amené nos deux victoires. » Tout sauf un hasard.

Le bonbon d’Arlettaz

Après plus de 2 700 passes, si souvent infructueuses, Patrick Arlettaz a enfin vu ses hommes exaucer son vœu le plus pieux : un essai en première main. Et quel essai ! À la 8e minute, un mouvement d’école avec croisée et retour intérieur a envoyé Jonathan Bousquet, arrivé à pleine vitesse depuis son aile droite, derrière l’en-but. Un véritable bonbon sans suite dans cette rencontre. Mais un aboutissement en soi pour le technicien : « Sincèrement, il me tardait. C’est le premier de l’année. Le dernier, c’était contre Grenoble, en finale. Je commençais à me trouver un peu nul là-dessus. » Cette fois, le technicien et ses joueurs ont tout bien pensé, tout bien exécuté. « Le lundi, nous avions décidé de tenter cette combinaison car Grenoble fait l’effort en mêlée avec un troisième ligne qui ne se détache pas », explique Jonathan Bousquet. Patrick Arlettaz savoure : « Les gars se sont enfin lâchés et tous les timings étaient bons. C’est une belle satisfaction. Il faut qu’on se paye, ce n’est pas que souffrance, ce travail. »

La résistance s’est organisée

À dix minutes de la fin, un frisson a parcouru Aimé-Giral. Une désagréable sensation de déjà-vu pour les supporters. Grenoble intensifiait sa pression et paraissait sur le point de prendre l’ascendant. Mais pour la première fois à domicile, les Sang et Or ont su résister jusqu’au bout avec un retour miraculeux sur la percée de Bastien Guillemain, des interceptions salvatrices de Jonathan Bousquet et Paddy Jackson ou encore ces deux pénaltouches contrariées dans les vingt-deux mètres. « L’équipe a subi sur les quinze dernières minutes mais s’est accrochée. Ce que je retiens, c’est cet état d’esprit irréprochable », loue Jonathan Bousquet. « Patrick nous le répète souvent : « Il faut savoir rattraper les causes perdues. » », sourit Enzo Selponi. Samedi soir, à l’image d’un Enzo Forletta jouant quatre-vingts minutes avec le dos bloqué, l’Usap était résolue à plier mais ne pas rompre. « Il y avait quelque chose à perdre qui était plus important que le match, il y avait notre honneur en jeu », résume Patrick Arlettaz.

Selponi, le symbole ultime

Enzo Selponi aura été un des acteurs majeurs des deux succès perpignanais cette saison. Face à son ancien club, Montpellier, et son futur, Grenoble. Auteur de dix-sept points samedi, l’arrière a su répondre présent dans un contexte sensible : « Vous savez que je jouerai à Grenoble l’an prochain mais mon cœur est catalan aujourd’hui, explique l’intéressé. Ça me tenait à cœur de faire un bon match. J’ai travaillé avec Benjamin Domenech, un préparateur mental, pour me calmer car j’étais stressé. C’était une échéance à fort enjeu pour moi. C’était quelque part mon avenir que je jouais. Mais je donnerai tout à l’Usap jusqu’au bout. » Ses actes parlent pour lui avec un précieux 6 sur 8 dans les tirs au but, malgré une pénalité réussie après la limite de temps impartie. Patrick Arlettaz lui tire un coup de chapeau : « Enzo fait une grosse performance sur ce match délicat. On s’est gratté la tête un petit peu mais nous avons toute confiance en nos mecs. Pour l’anecdote, il a pris une très grosse béquille mardi et a tout fait pour revenir. Il aurait très bien pu laisser courir et dire qu’il était juste. Mais il a tout fait pour l’honorer. Ça montre l’homme qu’il y a, derrière le rugbyman. » Enzo Selponi ou le symbole  d’un groupe déterminé à se battre jusqu’au bout, coûte que coûte.

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