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Maîtres des airs

Par Jérôme Prévot
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Publié le Mis à jour
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Le LOU s’est imposé pour la cinquième fois à l’extérieur. Il a pris la voie des airs en « piquant » neuf ballons aux Palois en touche. Mais les Lyonnais estimaient qu’ils auraient dû mieux faire.

À la pause, on a cru les Lyonnais partis pour un score fleuve autour d’une touche royale : cinq lancers adverses interceptés et trois beaux essais dans la foulée. Un vrai travail de pensionnaire du top 6 qui aurait pu les amener jusqu’au bonus offensif. Mais visiblement, ils s’en voulaient d’avoir dilapidé cette avance de quatorze points. L’excellent Julien Puricelli, sympathique et brillant analyste du jeu en fit l’essentiel de son propos : « La victoire n’est pas si positive, c’est peut-être dur ce que je dis, mais je trouve qu’on a manqué de respect non pas forcément à l’adversaire, mais à nous-même. Nous avions fait le break, nous réussissions assez rapidement tout ce que nous entreprenions ; et puis, nous n’avons plus assuré la continuité, nous avons lâché des ballons après franchissements. Vrais signes de non-respect du jeu… » 

Le capitaine prenait comme exemple ce contre qui aurait dû être meurtrier vers la 48e, mais que Palisson et Nakaitaci ne purent mener à son terme. « On s’est séparé du ballon et ça pour moi, ce sont des mauvais signes. »Décidément très exigeant, le troisième ligne enfonçait même le clou en qualifiant la deuxième période de « mauvaise » : « Ce genre de match, on doit être en mesure de le gérer à partir de la 60e pour préparer la fin de saison. Là, c’était tout le contraire, on a fini avec trois points d’avance en jouant « petit bras » en serrant les fesses pour ne pas perdre. » 

Puricelli aurait voulu gérer

Ces Lyonnais étaient venus dans la peau d’une « grande équipe », pas comme un commando qui cherche l’exploit coûte que coûte. Ça en dit long sur les ambitions de ce Lou, demi-finaliste l’an passé. Et ça en dit long sur l’esprit de Julien Puricelli qui ne voulait pas se cacher derrière des formules creuses. « Vous me parlez de la touche. Heureusement qu’on a pu s’appuyer offensivement et surtout défensivement sur ce secteur. Mais vous avez vu. Nous encaissons deux essais sur des ballons portés après qu’ils aient réussi à capter leurs lancers. Pas terrible. S’ils avaient eu plus de munitions, on aurait souffert. » Mais si Lyon est si brillant en touche, il ne va pas s’en excuser.

Tout le monde ne prépare pas ses matchs avec un soin et une assurance aussi bluffante : « Pau est une équipe qui n’a plus grand-chose à jouer. On se doutait qu’ils ne proposeraient pas énormément de renouveaux par rapport aux trois ou quatre derniers matchs. On avait identifié un certain nombre de sorties et de set up auxquels on avait trouvé des réponses durant la semaine. Et puis, quand on arrive à voler les deux premiers lancers, on sait que l’adversaire peut perdre le fil. »

Julien Puricelli s’est montré au moins aussi exigeant que son entraîneur, Pierre Mignoni pourtant peu connu pour son laxisme. La preuve, ce dernier expliqua en préambule : « Qui ne ferait pas la fine bouche ? On a quand même vu des bonnes choses, la touche, les offensives de la première période, mais aussi la fin de la rencontre très bien gérée alors que nous étions à quatorze. »

Mignoni pense aux phases finales

Puis, le coach manqua un temps d’arrêt : « Reste à comprendre pourquoi nous sommes sortis du match… Nous avons perdu le contrôle des événements : le contre mal terminé d’Alexis Palisson, un ballon jeté par Noa Nakaitaci qui venait de traverser et surtout trois pénalités subies d’affilée. Pour relancer l’adversaire, c’était la meilleure chose à faire. Aujourd’hui c’est passé. Mais les Palois étaient en dedans en première période, il faut le reconnaître. Dans un match de phase finale, ça ne suffira pas. »

Pierre Mignoni et les Lyonnais étaient impressionnants non pas par leur succès en soi, mais parce qu’ils pensaient déjà aux matchs couperets du mois de mai, sans vantardise et avec une lucidité. « Je veux bien que l’adversaire joue mieux en partir d’un certain moment. Mais pour moi une grande équipe doit savoir subir, sans faire de fautes inutiles, et nous en avons trop été pénalisés alors que l’adversaire retrouvait du sang neuf, il n’y a rien de plus qui m’agace. Défensivement, nous étions en progrès, c’est vrai. Mais nous avons été pris trois ou quatre fois sur la ligne de hors-jeu. Et on savait qu’avec M. Trainini, il valait mieux se laisser dix centimètres de marge que croquer la ligne. Une grande équipe doit savoir s’adapter à l’adversaire et à l’arbitrage. » Travailler en semaine sur les dix centimètres qui séparent l’arbitre X de l’arbitre Y, franchement, là chapeau. Le Lou est une équipe séduisante aussi bien sur le terrain qu’en coulisse. Mieux, c’est une équipe sympathique. 

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