"J’ai joué blessé pendant des mois..."

Par DUZAN Marc
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Sergio Parisse - Numéro 8 du Stade français Le grand Sergio, 14 ans de club, revient pour nous sur un contexte parisien des plus brûlant. Le clash face à l’ASMCA, l’éviction de Dupuy, celle du docteur Savigny : Parisse n’élude aucun sujet d’actualité...

Quelle opinion avez-vous de Clermont, votre adversaire ce week-end ?

Déjà, cette équipe est bien meilleure que l’année dernière : elle est capable de produire l’un des plus beaux jeux du Top 14 et, surtout, elle est portée par des individualités exceptionnelles, comme Raka ou Penaud. Malgré les blessures qui frappent un club tout au long d’une saison, le XV de départ de Clermont est exceptionnel tous les week-ends. Nous sommes donc tous conscients de la difficulté de la tâche. Si nous voulons gagner, il faudra sortir le match parfait.

Comment sentez-vous le groupe, avant cette rencontre décisive ?

Très concerné. Nous avons prouvé contre Agen, il y a quinze jours, que ce groupe ne cherchait pas d’excuses et serait prêt à laisser ses tripes sur le terrain pour le seul bien du club. Il y a de la fierté, du caractère au Stade français. Nous n’avons jamais eu l’intention de lâcher et maintenant, nous considérons chaque match comme une finale.

Quand on y repense, le scénario de cette victoire contre Agen fut improbable…

Je n’avais jamais connu un tel scénario. Gagner ce match après avoir reçu deux cartons rouges et perdu nos deux arrières sur K.-O. (Ensor et Hamdaoui), c’était juste incroyable. À Jean-Bouin, Agen a joué un peu à l’envers et de notre côté, nous étions surmotivés. Parfois, j’avais l’impression que nous étions en supériorité numérique…

Il y eut aussi, au cours de ce match, votre passe décisive au pied pour Julien Arias. Un coup de chance ?

Non, même pas… Quand je m’extrais du trou, je me dis tout de suite : "Je n’ai pas les cannes pour y aller seul." J’ai alors aperçu Julien (Arias) sur l’aile gauche, il était tout seul. J’ai croisé le jeu au pied, ça a bien fonctionné, tant mieux !

On a longtemps dit que vous étiez le meilleur numéro 8 de la planète. Et aujourd’hui, à 35 ans, où en êtes-vous ?

Je suis mieux que l’an passé, déjà. Pour tout vous dire, la saison dernière a été la pire de ma carrière. La situation au club était compliquée, on a joué la descente jusqu’à la dernière journée. Parallèlement à ça, je souffrais d’une hernie abdominale, j’ai joué blessé pendant des mois pour ne pas lâcher le club et finalement, tout ça ne m’a pas rendu service. Mon Tournoi des 6 Nations a été médiocre, ma fin de saison mauvaise. Aujourd’hui, je suis donc très heureux de pouvoir enchaîner. Petit à petit, je reviens à mon meilleur niveau.

Vous avez parfois été remplaçant, cette saison. Cela a-t-il été dur à vivre ?

Non. C’était programmé avec l’entraîneur (Heyneke Meyer). J’ai eu des soucis au mollet en début de saison : le tendon plantaire grêle avait lâché. J’ai donc demandé au staff de revenir à la compétition progressivement, sans attaquer titulaire trop vite.

Vous êtes sous contrat avec le Stade français jusqu’en juin 2020. Il a pourtant été question, à mi-saison, que vous intégriez le staff parisien dès la saison prochaine. Qu’allez-vous faire ?

Je terminerai comme joueur et cela a toujours été très clair dans mon esprit. En cours de saison, le club a décidé de me proposer une option différente, à savoir intégrer le staff après la Coupe du monde. Mais je n’étais pas chaud. J’ai expliqué mon choix à mes dirigeants et ils l’ont respecté.

Votre meilleur ami Julien Dupuy a été démis de ses fonctions en cours de saison. Cela a-t-il été difficile à vivre ?

Oui. Avoir vu Julien se faire virer du club m’a fait mal. Mais je vis dans un milieu où il faut savoir accepter les décisions des autres, qu’elles soient cohérentes ou pas. Malgré son caractère compliqué, Julien Dupuy est quelqu’un de compétent. Il a fait énormément de travail pour le club, a fait venir au Stade français Lester Etien, Kylian Hamdaoui, Alex Arrate ou encore Julien Delbouis. Le club a décidé de le faire partir et c’est dommage.

Lundi, nous expliquions dans Midi Olympique qu’accompagné de Jonathan Danty, Gaël Fickou et Yoann Maestri, vous aviez demandé au manager Heyneke Meyer et Fabien Grobon, le directeur général, de revenir en arrière sur le départ annoncé du docteur Savigny. Pourquoi ce combat vous semblait-il juste ?

Je ne veux pas rentrer dans les détails de notre conversation, qui doivent rester en interne. La situation du docteur est particulière : nous, joueurs, mettons notre santé en danger tous les week-ends et il nous semble donc important d’avoir à nos côtés un professionnel compétent. Son départ, on l’a appris dans la presse. Sur ce cas précis, on ne nous a pas demandé notre avis. Pourtant, un docteur soigne les joueurs, pas les dirigeants, que je sache…

"Avoir vu Julien Dupuy se faire virer du club m’a fait mal. [...] Le Club a décidé de le faire partir et c’est dommage..."

Sergio PARISSE

Numéro 8 du stade français

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