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Le chou et le homard

  • Beauden Barrett sous le maillot des All Blacks en Novembre 2018
    Beauden Barrett sous le maillot des All Blacks en Novembre 2018 Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito de Léo Faure... Ce n’est pas vendeur, voyez-vous. Le recrutement d’un jeune français, un espoir, un pari sur l’avenir, ça ne fait que rarement la Une des journaux. Nous en sommes certainement les premiers responsables. Vous aussi, remarquez. Vous, lecteurs qui, comme nous, défendez l’idée d’un rugby français aimant ses jeunes et les laissant grandir mais qui, à chaque rumeur d’un All Black sur le marché, espérez secrètement qu’il choisira votre club...

Les grands noms ont défilé. Particulièrement cette année, c’est de tradition en année pré-Coupe du monde : la fédération néo-zélandaise se projette sur les quatre années suivantes, construit un groupe rajeuni et laisse filer ses gloires les plus âgées. Les stars, elles, peuvent bénéficier d’un bon de sortie, d’une ou deux années. Lyon et Paris se sont positionnés sur Beauden Barrett, le Racing a voulu Ryan Crotty et Kieran Read, tout le monde a posé un œil marketing sur Sonny Bill Williams et Toulon, orphelin de l’attelage Botha-Williams, a louché vers Sam Whitelock. Aucun de ces noms ne viendra. Et vous savez quoi ? C’est tant mieux.

Dans son édition de lundi, Midi Olympique vous dressait ce tableau : la fin des galactiques. Chez les stars à l’arrivage, on ne comptera l’an prochain qu’Eben Etzebeth (Toulon) et Ben Smith, engagé pour une seule pige de six mois à Pau. Revient alors cette confidence de Steve Tew, le président de la Fédération néo-zélandaise que nous avions rencontré en juin, à Wellington. Et son éclat de rire, quand nous lui avions demandé si le départ de Julian Savea vers Toulon était une mauvaise nouvelle pour les All Blacks. « Vous êtes sérieux ? Mais c’est une mauvaise nouvelle pour vous, les Français ! Julian est un grand joueur, bien que ses meilleures années sont sûrement derrière lui. Toutefois, en venant à Toulon, il va prendre la place d’un jeune Français qui, lui, ne jouera pas ! »

Au rayon des bonnes nouvelles, on notera donc que Toulon infléchit sa politique récente de galactiques et fait, enfin, jouer quelques jeunes de sa formation. Qu’importent les résultats immédiats, c’est un cap à maintenir. Il paiera. On appréciera que Clermont et le Stade toulousain n’aient signé aucun grand nom et préféré promouvoir une petite dizaine de jeunes du cru auprès du groupe professionnel. On se régale de voir que le nom de Daniel Carter a disparu des écrans épileptiques de la U Arena.

Désolé Dan, rien de personnel. Mais le Racing 92 écrit, en moins clinquant, son avenir avec le jeune Joris Segonds à l’ouverture. Tant mieux et bravo. Le salut du rugby français est dans sa jeunesse et nulle part ailleurs. Ce que le chef étoilé Guy Savoy disait, de manière plus poétique, concernant son art culinaire : « Il y a plus de noblesse dans un chou fraîchement cueilli que dans un homard surgelé. » Parions que quelques choux du rugby français deviendront, demain, de superbes homards.

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