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Aimé-Giral méritait mieux

  • Malgré des résultats décevants, l'USAP a toujours pu compter sur son fidèle public.
    Malgré des résultats décevants, l'USAP a toujours pu compter sur son fidèle public. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Pour sa « der» à la maison face au Racing 92, l’Usap a subi sa plus sévère défaite du siècle à domicile. un crève-cœur pour les supporters à la fidélité exemplaire.

Samedi, il fallait vraiment aimer son Usap pour venir à Aimé-Giral. La probabilité de voir les Sang et Or perdre une douzième fois de la saison à la maison paraissait des plus élevées, au regard de la supériorité de l’adversaire et de l’absence d’enjeu véritable. Le ciel, très couvert, avec une pluie annoncée pour le milieu de l’après-midi, n’encourageait pas non plus à la sortie. Enfin, la délocalisation historique des Dragons catalans au Camp Nou, le jour même, constituait une distraction tout à fait envisageable. Pourtant, samedi, comme depuis le début de la saison, la barre des 10 000 spectateurs a été franchie. 10 066 comme le veut la tradition locale. Les deux tiers de l’antre paraissaient effectivement garnis pour cette dernière séance.
Samedi, on a encore pu s’étonner d’une telle fidélité vu le contexte. Puis apprécier la ferveur du peuple sang et or, euphorique quand Jean-Bernard Pujol a aplati le premier essai des siens, permettant à l’Usap de revenir à… 28 à 7. Ou encore s’étonner de voir les plus fervents se révolter en toute fin de match pour une pénalité jugée injuste ou un carton rouge éventuellement sévère. Comme si le score ne comptait pas tant que ça, finalement… Cette saison, Perpignan a tout perdu ou presque. Mais jusqu’au bout, ses supporters auront tenu bon. Les joueurs mesurent ce drôle de succès : « C’est notre chance cette année, d’avoir ce public qui est là, qu’importe les résultats, évoque Karl Château. C’est formidable d’être autant soutenu dans la difficulté. » Au stade comme en dehors : « Ça m’a touché, quand nous sommes arrivés le midi, d’avoir été applaudis par les gens à la bodega », raconte Tom Ecochard. L’amour a ses raisons que la raison ignore : « Je pense qu’ils ont essayé de comprendre notre situation », poursuit le demi de mêlée. Son coéquipier souffle : « Il y a peut-être eu un peu de pitié. »

« Les applaudissements se transformeront en sifflets »


Samedi, à l’occasion des au revoir au Top 14 et de la petite fête organisée pour les 10 ans du titre de 2009, Aimé-Giral aurait mérité mieux, sans doute. Mais en défense, comme trop souvent, les Catalans ont été dépassés, submergés de toutes parts. Pour la première fois du siècle, les spectateurs ont vu des visiteurs dépasser la barre des cinquante pions sur leur pelouse. « Le score est lourd, on n’aurait pas dû faire cette prestation, tranche Tom Ecochard. On voulait offrir un meilleur visage. » Même les meilleures intentions n’y peuvent rien. Jonathan Bousquet résume : « On a l’impression de tout donner, c’est ça qui est incroyable. Nous sommes cramés physiquement et mentalement. » L’été va permettre à tout ce petit monde de tourner la page et de vider la carte mémoire.
Quand Karl Château et ses partenaires reviendront sur cette pelouse, en août, le contexte aura changé, du tout au tout. À commencer par le public : « Si l’on ne travaille pas bien lors de l’intersaison, les applaudissements se transforment vite en sifflets, sait le troisième ligne. Il n’y aurait plus de pitié. Et il y aura beaucoup d’attente. » « Forcément, on se sent un peu redevable vis-à-vis de nos supporters », confirme Tom Ecochard. Cette équipe leur doit effectivement une sacrée revanche. 

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