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La grande indécision

  • 6 Nations 2019 - Geoffrey Doumayrou, Romain Ntamack et Camille Lopez (France
    6 Nations 2019 - Geoffrey Doumayrou, Romain Ntamack et Camille Lopez (France Icon Sport
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L'édito de Léo Faure... On se prend à rêver. Demain, peut-être, si les dieux du rugby nous sont un chouïa favorables, si le Top 14 joue leur jeu et que des âmes de meneurs d’hommes se lèvent, nous remiserons au placard cet éternel débat : au fait, qui est l’ouvreur du XV de France ? Le vrai, le seul ? Celui qui met tout le monde d’accord, dont le nom reste une évidence même lorsqu’il déçoit, ponctuellement, et qui mettra un bouchon sur l’éternel vide du poste en bleu ?

Pour l’heure, il faut le dire, la question reste ouverte. Et entière. À onze semaines d’une Coupe du monde et de son premier match déjà décisif, face à l’Argentine, le constat a de quoi effrayer. La preuve ? Pour éclairer ces quatre pages qui traitent une énième fois du débat de la hiérarchie en Bleu au poste d’ouvreur, nous avons donc contacté une quinzaine d’anciens titulaires du poste. Certains ont refusé. "Désolé, choix trop compliqué pour moi. Je passe mon tour." Un autre, glorieux, nous a répondu par cette simple boutade : "à ce stade, je crois que j’hésiterais entre Lamaison et Deylaud". La question est délicate parce qu’elle n’appelle pas de réponse évidente. Personne ne s’impose et ne s’avance comme pleinement légitime au poste.

Finalement, neuf "anciens" ont accepté de jouer le jeu. Dans la grande majorité des cas, le choix s’est fait par défaut. Et ce résultat : quatre "voix" pour Romain Ntamack, trois pour Camille Lopez, deux pour Thomas Ramos. L’indécision à paroxysme.

Les deux mois de préparation, qui débuteront pleinement ce week-end, devront répondre à cette interrogation et trancher en faveur de la meilleure solution. Ou la moins mauvaise. Un problème définitivement français, quand tous nos alter ego du Tier 1 ont identifié leur meneur de jeu depuis bien longtemps.

Tout, pourtant, n’est pas noir dans ce tableau. Demain, quand l’épisode japonais trouvera son terme, il y aura de quoi croire en des jours meilleurs. Instable et sinistré depuis longtemps en France, le poste d’ouvreur voit arriver une génération assez exceptionnelle de jeunes joueurs. Des joueurs français, dans le sens qualificatif du terme : offensifs, culottés, créatifs et ambitieux. Romain Ntamack, déjà en Bleu, fait évidemment partie de ceux-là. Louis Carbonel, double champion du monde junior avec le numéro 10 dans le dos, élu meilleur joueur du dernier Mondial moins de 20 ans, le rejoindra très vite. Matthieu Jalibert, déjà international et enfin remis d’une grave blessure à un genou, complétera un trio d’hyper-talents immédiatement suivi de Léo Berdeu, dont la deuxième moitié de saison agenaise ouvre de belles perspectives.

D’un choix par défaut, les Bleus basculeront vers un problème de riches. Ce sera un soulagement pour le rugby français, disons-le franchement. Restera alors un dernier pas franchir : en identifier un pour le faire émerger. Ce devra être le plus en phase avec le niveau international mais aussi avec le choix du rugby à pratiquer. Il faudra l’installer, coûte que coûte et qu’importent les accidents de parcours. Owen Farrell était l’ouvreur du fiasco anglais en 2015 ? Qu’importe. Son potentiel, immense, l’a laissé aux manettes du XV de la Rose. À 27 ans, il cumule 74 sélections et, avec Barrett et Sexton, il se partage le trône de meilleur ouvreur au monde. Une politique sur le long terme, c’est ça. La quête de performance du XV de France ne peut plus s’en affranchir.

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