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Michalak : « Galthié est parti sans dire au revoir »

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    "Galthié est parti sans dire au revoir"
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Frédéric Michalak, ex-international, recruteur à Lyon Il a pris le temps de la réflexion avant d’accepter l’interview. La pépite du rugby français livre son point de vue sur l’état de notre rugby, sur le XV de France, et sa composition qui l’interroge. Sans concession.

Quelle est précisément votre mission au Lou ?

Je travaille aux côtés du président Yann Roubert et de Pierre Mignoni, le manager, notamment sur le recrutement. Je donne mon avis à Pierre sur, je crois, tous les dossiers qui sont en cours. J’essaye d’accompagner aussi les joueurs qui partent en retraite, sur leur après-carrière.

Intervenez-vous directement sur le recrutement ?

Tout à fait. Il n’y a pas de cellule de recrutement proprement dite. Pierre Mignoni fixe les grandes lignes, les profils des joueurs qu’il souhaite, c’est lui qui a le dernier mot et il me missionne pour que je me renseigne sur les joueurs auprès des agents, pour les observer et donner mon avis notamment sur les trois-quarts. Il m’arrive souvent de les rencontrer aussi. En clair, j’essaye de faciliter la tâche de Pierre, de lui préparer le terrain. Je fais très attention à l’humain ; l’idée est que le joueur qui signe apporte quelque chose au club et ne soit pas simplement de passage. Je me déplace parfois pour aller voir leur famille, leur compagne.

On a du mal à imaginer Frédéric Michalak recruteur ?

Je ne me considère pas comme cela. Je suis conseiller auprès de Pierre Mignoni. Je me dois d’être un facilitateur. Prenons l’exemple du transfert de Bastareaud. Avec Mathieu, on se connaît très bien, cela nous a aidés pour discuter avec lui. Humainement, entre nous, le courant passe bien et cela a été très facile dans la phase de négociation du contrat. C’est sûr que ce n’est pas évident d’aller voir un ancien partenaire et de lui parler finance, mais si tu es droit dans tes baskets, et franc avec la personne, cela se passe bien.

En clair, «Basta» à Lyon, c’est un transfert réussi par Michalak ?

Non, c’est d’abord son choix à lui. Il avait plusieurs offres de clubs à sa disposition. Je me suis contenté de lui présenter le club, lui indiquer comment Pierre comptait l’utiliser dans l’équipe, dans le collectif qui est la force du Lou. Après oui, clairement dans les discussions, le fait que tous les trois Pierre, Mathieu et moi nous nous soyons côtoyés à Toulon, a permis au dossier d’avancer beaucoup plus vite.

Lyon fait souvent, depuis que Pierre Mignoni est le manager, son marché à Toulon. Regardez-vous davantage les joueurs du RCT que ceux des autres clubs ?

Nous avons des affinités avec ce club et ses joueurs. Que ce soit pour Virgile Bruni ou Mikaël Ivaldi, on était partenaire, ça aide. Pierre, qui est dans la construction d’un club ambitieux qui monte de Pro D2, voulait s’appuyer sur des joueurs qu’il connaissait. C’est plus facile de créer une énergie, une cohésion, quand les joueurs se connaissent. Et puis le RCT c’est trois titres de champions d’Europe et un de champion de France plus des finales, il y avait un groupe à Toulon, qui avait l’habitude du très haut niveau. C’était naturel de s’appuyer sur eux…

Le Lou progresse marche après marche mais bute en demi-finale. Que lui manque-t-il pour arriver à jouer une finale ?

Il nous reste encore des étapes à franchir. Pierre livrera en son temps l’objectif de la prochaine saison mais on peut penser que la place de Lyon, c’est de jouer le top 6 chaque année même si cela reste presque un exploit d’être qualifié car quand on voit tous les effectifs des clubs… Alors oui, nous n’avons pas été capables de gagner une demi-finale mais il y a deux ans on avait pris 40 points, cette année un peu moins, nous ne sommes plus très loin. C’est de plus en plus dur de battre le Lou. L’un de nos défis sera de réussir une saison aussi linéaire que celle de l’an dernier, et on ne sera pas très loin du truc…

Pierre Mignoni, l’entraîneur, est souvent comparé à Bernard Laporte, qu’en pensez-vous ?

Ils ont leur propre personnalité. Je crois qu’il est très marqué par son expérience clermontoise. Il les cite souvent en exemple. Son modèle serait plutôt Clermont. Après c’est vrai qu’en tant que manager, on retrouve des traits de Bernard, c’est certain. C’est quelqu’un qui a un très fort caractère, qui est intransigeant envers lui-même. Par exemple vous ne le prendrez jamais en faute sur les horaires, il est toujours en avance. Il s’impose et impose à tout son staff énormément de travail, en plus des sessions sur le terrain. Il dégage, c’est vrai, la même énergie que pouvait avoir Bernard. Et comme lui, il ne peut pas s’empêcher même s’il est manager et qu’il s’appuie sur son staff, d’avoir toujours un ballon dans les mains et superviser et s’investir sur les séances rugby. Ils crient tous les deux autant quand les ballons tombent (rires).

Maestri donne son point de vue et tu le sors du groupe en suivant, c’est lunaire !

Le XV de France est en train de préparer le Mondial au Japon. Comme à chaque fois tous les quatre ans, les joueurs indiquent qu’il s’agit de la préparation la plus dure qu’ils aient connue. En quoi cette phase est importante et gage de réussite d’une Coupe du monde ?

Alors c’est une période où tu vas travailler beaucoup et longtemps. Je comprends le discours des joueurs. En club, surtout pour les internationaux, tu as deux ou trois semaines de préparation et tu bascules sur les matchs amicaux. Avec le XV de France, avant une Coupe du monde, tu bosses pendant deux mois. C’est le seul moment mis à part les phases de blessure où tu peux faire du développement athlétique. Je crois que cette année, ils enchaînent jusqu’à trois séances de terrain par jour, c’est clair que ce n’est pas fun, et que c’est dur.

Pensez-vous que les Bleus vont parvenir à se qualifier pour les quarts de finale ?

Pour la première fois, ils vont aborder la phase de poule en tant qu’outsiders. Je pense que c’est la bonne position, il ne faut pas se mentir. Les joueurs le savent et ils vont tout donner. Je n’ai pas d’infos de l’intérieur alors c’est dur pour moi de me prononcer. Ils travaillent bien physiquement c’est un fait mais pour réussir un Mondial, il faut réussir à créer une cohésion au sein du groupe. La vie de groupe, l’esprit d’équipe, c’est primordial si tu veux aller loin. On peut leur amener tous les entraîneurs, c’est aux joueurs de se créer le truc et de se prendre en mains.

C’est un peu l’échec de 2015, où le XV de France dans son ensemble n’était pas une équipe ?

En 2015, l’état d’esprit n’était pas forcément mauvais, il y avait eu quelques chocs de génération, des petits trucs qui font grincer la machine, mais bon… Il faut mettre des règles dans une vie de groupe, mais tu ne peux pas être derrière chaque mec constamment. Si des joueurs se cachent pour envoyer des textos à table alors que les téléphones ne sont pas autorisés dans ces moments… Ou alors, le joueur qui, le repas terminé, file au plus vite dans sa chambre… Ce n’est pas comme cela que se forge un état d’esprit même si après pour revenir sur 2015, les All Blacks étaient bien meilleurs que nous sur le plan pur du rugby. Mais bon, quand tu es joueur disputant une Coupe du monde, tu es un adulte et plus un enfant ! D’où l’importance de la sélection du groupe au départ.

Est-ce tout ce qu’il manque aux Bleus actuels ?

Réussir une Coupe du monde, c’est aussi et d’abord l’organisation sur le terrain. Là aujourd’hui, ce qu’ils ont l’air de faire sur le terrain, cela fait quatre ans qu’ils ne le faisaient pas. Je ne sais pas si cela va marcher au Japon, je n’en ai aucune idée. Jouer comme le Stade toulousain, cela ne se fait pas de suite. Il y a tout un «process» dans le fonctionnement des Bleus actuellement qu’on a du mal à comprendre de l’extérieur. Sur les deux dernières années, on encaissait énormément d’essais, preuve que notre défense n’était pas en place, et là on demande aux joueurs de jouer d’une façon qui ressemble beaucoup à ce que fait le Stade toulousain, avec énormément de déplacements. Est-ce que les joueurs en sont capables ?

Mais il fallait changer quelque chose, sinon n’allait-on pas droit dans le mur ?

Peut-être ! Surtout quand vous aviez des joueurs qui rentraient en club et se disaient : «non mais je suis content de rentrer car c’était dur au niveau de l’ambiance». C’était une réalité. Tout ce qui se passe en haut, au-dessus depuis quatre ans, ce n’était pas profitable pour les joueurs. Moi pour ce Mondial, j’ai juste envie de leur dire : «Amusez-vous ! Recentrer notre sport sur l’humain, l’amitié, la fraternité !» Après s’ils veulent négocier une hausse des primes de match, ils le peuvent. Mais actuellement, ce n’est pas ça la priorité. Après on a construit une sélection sans Mathieu Bastareaud, Yoann Maestri, ni Morgan Parra. Il y a moins de joueurs qui parlent. Le staff est moins remis en question. Là aussi, j’imagine que la décision a été prise par Jacques Brunel et ses adjoints, mais ce choix soulève des interrogations…

Le Stade toulousain s’était perdu, je crois, à recruter énormément de joueurs venus de l’extérieur ou de l’étranger sans réellement se dire que la force du club c’est sa formation. Avec Didier Lacroix, il a retrouvé son identité.

Pensez-vous qu’ils ont été écartés à cause de leur prétendu fort caractère ?

Il faut des leaders dans un groupe. Avoir du caractère, cela ne veut pas dire remettre tout en question. C’est plutôt se dire les choses, avoir des échanges qui peuvent être vifs mais qui restent dans le vestiaire. Sauf que quand un Maestri donne son point de vue et que tu le sors du groupe en suivant, c’est lunaire ! Cela veut bien dire que la communication n’existe pas comme elle devrait l’être. Même dans les entreprises cela ne fonctionne pas comme cela. La contradiction doit être présente et peut être constructive. Si Morgan Parra dit que l’on ne s’entraîne pas comme on devrait le faire, c’est que c’est une réalité. Morgan, il a quinze ans de haut niveau derrière lui. Il est joueur à Clermont dans un très grand club, il en a vu des joueurs et des entraîneurs, son avis doit compter. Sauf qu’en les virant, tu fais passer quoi comme message aux joueurs ? Surtout ne pas parler ! C’est ça qui me gêne. Un garçon comme Wesley Fofana qui a une super expérience et appartient toujours au groupe, je me demande s’il va oser parler au staff. Pourtant, quand un joueur est mauvais, on le lui dit, non ?

Quel est votre avis sur l’arrivée de Fabien Galthié, entraîneur du XV de France ?

Pffff, je ne l’ai pas eu entraîneur, je n’ai eu que des sons de cloche venus peut-être de personne qui ne jouait pas. Le coéquipier ? J’ai fait une Coupe du monde en 2003 avec lui, c’était un mec exigeant et intransigeant et qui avait envie de réussir sa dernière Coupe du monde. Je me souviens qu’une fois que l’on a perdu la demi-finale, il est parti le lendemain sans dire au revoir (alors que le XV de France devait disputer le match pour la troisième place face aux Blacks quelques jours plus tard, N.D.L.R.). Et depuis, je l’ai croisé une ou deux fois mais… Humainement, je n’ai aucune affinité avec lui, si je le vois je pense que l’on se dira bonjour… Il y a peu de gens comme ça avec qui il ne se passe rien.

Va-t-il réussir à changer le destin du XV de France promis à l’enfer durant le Mondial avec l’Argentine et l’Angleterre ?

J’espère ! Je mettrai toujours un billet sur les petits Bleus dans une Coupe du monde, mais je crois que défensivement, il faut être bien meilleur. Regardez les matchs de l’Afrique du Sud dans le dernier Rugby Championship, et leur montée défensive… C’est fort ! Il faudra au Japon, parvenir à monter très vite dans ces zones, quand tu n’auras pas le ballon, sur cinq ou six temps de jeu. Si le XV de France y parvient, alors avec ses qualités offensives, et le talent des joueurs, je ne me fais pas de soucis. Mais la défense, c’est d’abord et avant tout un état d’esprit, l’envie de se sacrifier pour le partenaire. C’est dur de travailler cela à quelques semaines de la compétition.

Est-ce que le terrain vous manque ?

J’apprécie ma mission actuelle avec le Lou. Le terrain manque à tout joueur de rugby mais je me vois mal être sur la pelouse et effectuer une séance de jeu au pied pour les joueurs et ensuite, me retrouver dans un bureau face à eux et négocier leur éventuelle prolongation de contrat. Il faut faire des choix dans la vie, et j’ai fait celui-là. Dans un an ou deux, on verra bien, si je dois me rapprocher sur le terrain. Ce qui est sûr c’est que j’ai mes diplômes d’entraîneur mais bon, je suis heureux dans ma situation actuelle !

On a du mal à accepter que vous preniez du plaisir dans une mission si loin du côté joueur que vous étiez durant votre carrière…

Ce qui m’intéresse dans mes fonctions actuelles, c’est le côté psychologique ou mental. Arriver à comprendre quel homme est le joueur que nous souhaitons recruter. C’est le dernier domaine où il y a une incertitude. Les qualités rugbystiques des joueurs, tout le monde peut les voir, aujourd’hui nous avons à notre disposition quantité de données, vidéos, stats, etc. Mais l’humain, cela reste un domaine particulier.

Quid de votre engagement avec le Blagnac Rugby dans votre vie, qu’est-ce que cela représente ?

C’est le lien avec ma ville natale, avec mes amis. C’est un investissement personnel, je suis un des actionnaires comme d’autres, je ne suis pas président comme certains pensent. Je suis là pour aider, trouver des ressources pour développer le club. L’idée c’est d’arriver en Pro D2. Mais c’est difficile.

D’autant plus que la grande agglomération toulousaine compte de nombreux clubs et déjà deux avec Colomiers et Montauban en Pro D2. Y a-t-il de la place pour Blagnac ?

Je le pense. Colomiers aurait très bien pu se retrouver en Fédérale 1 cette année. Pour être en Pro D2, il faut d’abord être viable financièrement à ce niveau et c’est difficile pour une structure comme Blagnac, qui n’a pas de mécène mais seulement des PME comme partenaires.

Airbus ne vous aide-t-il pas ?

Pas encore ! Blagnac n’est pas le club d’Airbus. Nous n’avons d’ailleurs pas l’aéronautique avec nous, c’est le but. Il faudrait arriver à rassembler les entreprises de ce secteur autour d’un projet cohérent et structuré. On y travaille mais pour le moment cela n’est pas le cas. Le Stade toulousain est la locomotive et la référence de la région, le plus grand club français. Aujourd’hui nous n’avons à Blagnac Rugby qu’un budget de 1,8 million d’euros face aux armadas de la division qui avoisinent ou dépassent les 4 millions, et pourtant sportivement on est capables d’être performant !

Comment avez-vous perçu le titre de champion de France du Stade toulousain ?

Cela m’a fait plaisir de sentir le nouveau souffle amené par Didier Lacroix. De voir tous ces jeunes du club être performants. Cette année, on n’avait pas l’impression qu’il y avait une équipe première au Stade toulousain mais un groupe de joueurs très performants. C’était impressionnant et cela m’a rappelé quelques souvenirs…

Voir Toulouse gagner avec des joueurs issus du centre de formation, cela n’était pas arrivé depuis longtemps…

Le Stade toulousain s’était perdu, je crois, à recruter énormément de joueurs venus de l’extérieur ou de l’étranger sans réellement se dire que la force du club était sa formation. C’est bien beau de vouloir copier ce qu’a fait le RCT, qui recherchait des résultats à très court terme, mais ce n’est pas l’ADN de Toulouse. Depuis toujours, Toulouse a été performant avec des joueurs issus du club, c’est sa force. Bien sûr il y avait le renfort d’un ou deux joueurs avec une grosse expérience internationale, mais d’abord des joueurs formés au club. Avec Didier Lacroix, Toulouse a retrouvé son identité. Et ce qui est rigolo, c’est que Toulouse est redevenu le modèle à suivre. On le voit avec Toulon qui veut miser sur la formation et ses jeunes issus de la région varoise.

Est-on reparti sur une période de domination toulousaine ?

Je ne sais pas. Toutes les grosses écuries vont vouloir les détrôner. Après s’ils jouent avec cette qualité de jeu qu’ils ont produit… Lyon, quand nous sommes allés à Toulouse, on a pris 60-70 points. Cela passait dans tous les sens, cela allait très vite, avec des trois-quarts capables de courir à 30 kilomètres par heure toute l’après-midi. On sent qu’ils ont un jeu bien en place. Je prends plaisir à voir jouer les Ramos, Bézy, Dupont. Je veux d’ailleurs citer Clem’ (Clément Poitrenaud, N.D.L.R.). Je crois que son passage en Afrique du Sud, où il a rencontré Alan-Basson Zondagh entraîneur en charge des skills, lui a fait beaucoup de bien. D’ailleurs le Stade toulousain l’a recruté. C’est un enfant du club, qui "pue" le rugby. Il va devenir un très, très grand entraîneur, j’en suis 100 % certain.

Un mot sur Bernard Laporte, président de la FFR. Quel est votre avis ?

Je ne sais pas si je suis bien placé pour en parler. Bernard, pour revenir à notre discussion, c’est quelqu’un qui dit toujours les choses, des fois de façon très difficile, et quand tu es joueur, il peut faire mal croyez-moi, mais c’est sa force. Car après, il sait passer à autre chose. Il y a ce que l’on peut se dire sur un sujet, entre hommes, et l’après. C’est ça Bernard. Après je regrette la relation ou plutôt l’absence de relation avec Guy Novès. D’ailleurs je crois que Guy n’a rien contre Bernard, ce sont plus les personnes qui étaient autour. Je n’ai aucun souci avec lui comme la très grande majorité des personnes qui l’ont côtoyé, même si parfois le ton est monté haut. Demandez à Ali Williams, Matt Giteau, Jonny Wilkinson, Delon Armitage, Aurélien Rougerie ou Imanol Harinordoquy. Il a réussi à nous faire tous évoluer au plus haut niveau. Les coups de gueule de Bernard, maintenant cela nous fait rire.

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