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Demotte : Un homme de parole

  • William Demotte sous les couleurs de La Rochelle
    William Demotte sous les couleurs de La Rochelle Icon Sport
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Après une saison blanche à La Rochelle, celui qui est devenu international français en juin 2016 souhaite se relancer au pied des Alpes. Rencontre.

L’affaire est passée inaperçue. Reste que c’est bien un international français que le FCG Grenoble a enrôlé en la personne du deuxième ligne William Demotte. Un joueur dont la cape ne remonte en outre pas aux calendes grecques, mais bien au 19 juin 2016 (le même jour que celle d’un certain Xavier Mignot), pour une défaite en Argentine, 30-19. Une nouvelle preuve qu’au haut niveau, la notion de temps qui passe n’est pas la même que pour le commun des mortels. "Comment dire… Oui, j’ai connu le très haut niveau, sourit Demotte. Et puis, deux ou trois années, ça s’est un peu oublié. Après ma sélection, je suis resté un an à Agen malgré notre descente en Pro D2, avant de signer à La Rochelle où je n’ai pas confirmé. " Un choix qui avait, à l’époque, provoqué l’incompréhension complète du sélectionneur Guy Novès et de son staff. Mais que William Demotte explique sans ciller, avec un aplomb sans faille. "Entre partir ou rester à Agen, j’avais le choix, et j’ai dû prendre une décision en très peu de temps. Mais à l’époque, j’avais déjà donné ma parole à une personne que je signerais à La Rochelle après avoir fait une dernière saison à Agen. Alors, j’ai fait le choix de respecter cette parole. "

«Redescendre quelques marches pour mieux rebondir»

Voilà comment une trajectoire de carrière peut changer du tout au tout. Comment, à 25 ans, un joueur fraîchement international peut effectuer le choix de redescendre en Pro D2, au nom du seul respect de la parole donnée. Une hérésie dans un monde professionnel, que Demotte assume pourtant, au nom de valeurs que beaucoup auraient pu oublier à sa place.

«À mes yeux, quand on donne une parole, c’est important de la respecter. Si je devais le refaire, je ferais exactement la même chose, même s’il m’en a coûté au final. Parce que quand je donne ma parole une fois, je ne reviens plus dessus. C’est un acquis. Et puis, je ne pouvais pas savoir que les choses allaient se passer comme ça à La Rochelle.» 

L’an dernier en effet, le deuxième ligne n’a cumulé que quatre feuilles deux matchs pour deux titularisations toutes compétitions confondues, et le total famélique de 142 minutes passées sur les terrains. Une saison blanche, quoi… «Pourtant, ma première saison à La Rochelle s’était plutôt bien passée. Mais avant que débute la deuxième, il y a eu le coup de tonnerre que l’on sait (la rupture avec Patrice Collazo, N.D.L.R.). Cette personne, que j’apprécie beaucoup aussi bien humainement que rugbystiquement, est partie… On va dire que je n’entrais pas forcément dans les plans de son successeur.»

Autant dire dans ce contexte, l’opportunité de rejoindre le FCG était de celles qui ne se refusent pas. Las pour Demotte, le match de barrage à Brive est passé par là, renvoyant le club isérois d’où il venait. «Bien sûr qu’il y a eu un regret de voir le club descendre, comme pour tous les joueurs qui étaient là et n’ont pas réussi à se maintenir. Après leur défaite à Brive, j’étais autant déçu pour eux que pour moi, ainsi que pour les personnes du staff qui m’avaient appelé. Dans ma tête, lorsque j’ai signé, je ne pensais pas que Grenoble descendrait en Pro D2. Mais c’est arrivé et il faut y aller. Et puis, en rugby, il faut savoir redescendre de quelques marches pour mieux rebondir. Ça s’appelle l’humilité.» Une autre valeur sur laquelle Demotte ne transige pas… 

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