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Le ruck avant l’ouvrage

Par ZANARDI Nicolas
  • Manquant d’organisation et d’agressivité sur tous les points de rencontre, les Bleus ont permis aux Écossais de les mettre sous pression, à l’image ci-dessus de Ramos et Raka, symboles d’un fond de terrain en difficulté. Pour s’éviter pareille déconvenue face à l’Italie, les Bleus auront tout intérêt de rectifier le curseur dans l’engagement et le jeu au sol. Photo Icon Sport
    Manquant d’organisation et d’agressivité sur tous les points de rencontre, les Bleus ont permis aux Écossais de les mettre sous pression, à l’image ci-dessus de Ramos et Raka, symboles d’un fond de terrain en difficulté. Pour s’éviter pareille déconvenue face à l’Italie, les Bleus auront tout intérêt de rectifier le curseur dans l’engagement et le jeu au sol. Photo Icon Sport
  • Le ruck avant l’ouvrage
    Le ruck avant l’ouvrage
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Inefficaces dans le jeu au sol en Écosse, les Bleus devront rectifier le tir contre l’Italie, s’ils souhaitent terminer leur préparation sur une note probante. À condition toutefois de mettre leur engagement dans le combat au service de leur projet de jeu.

C’est l’éternelle interrogation de l’œuf et de la poule, version rugby. À savoir, les Bleus ont-ils perdu trente ballons contre l’Écosse parce qu’ils ne parvenaient jamais à avancer, ou ne sont-ils jamais parvenu à avancer parce qu’ils ont perdu trente ballons ? La réponse ne peut évidemment pas être binaire, qui relève en revanche d’un postulat de départ clair comme de l’eau de roche : les Bleus ont failli samedi dernier quant aux bases de ce jeu, à savoir l’engagement dans le jeu au sol (neuf ballons perdus). Parce que les esprits des avants étaient encore embrumés de la belle victoire de Nice, et ont laissé s’instiller l’idée coupable de "croquer" sur certains ballons plutôt que de réaliser le travail de l’ombre ? Parce que la mésaventure de Paul Gabrillagues, cité pour s’être engagé plus que de raison, en a refroidi plus d’un ? Parce que l’équilibre du pack semblait moins évident, ou tout simplement parce que les Écossais étaient bien meilleurs que lors du match aller ? Il y a fatalement un peu de tout ça, malheureusement, associé à l’inconsciente volonté de "marquer des points" et de ne pas se blesser si près du Japon. Bref, un cocktail idéal pour réaliser un bon match de m…, et réaliser la sinistre prophétie balancée par Gaël Fickou du côté de Monaco : "C’est bien beau d’être prêt physiquement et d’être bon à la course, mais si c’est pour laisser tomber tous les ballons ou les perdre au contact, ça ne sert à rien… "

Réajustements et concurrence

Voilà pourquoi, face à l’Italie, c’est en premier lieu le degré d’engagement des avants tricolores qui sera scruté de près. Car le seul avantage avec le manque d’engagement, c’est qu’il est facile à corriger, à condition de bien le vouloir… Et à ce tire, on serait bien étonné que les Bleus passent encore à côté, après la soufflante maison jouée par le staff, accompagnée de nombreux changements. Ainsi de la promotion d’Iturria en deuxième ligne, qui ouvre une porte à une convocation de dernière minute à François Cros, et insufflera une pression supplémentaire sur les épaules des flankers Wenceslas Lauret et Yacouba Camara, qui n‘auront pas le droit de se trouer contre l’Italie.

Des systèmes à respecter

Toutefois, en partant du principe que l’engagement constitue rien moins que le Smic du rugby c’est évidemment au-delà de cette simple "valeur combat" qu’on attendra les Bleus au tournant. Il est en effet évident que cet engagement sera vain s’il ne (re)découle par sur un semblant d’organisation collective en attaque, que les Bleus avaient manifestement oublié du côté de Nice. Ce qui passera par des attitudes plus conquérantes au contact (le retour de Picamoles au poste de numéro 8 constituera à ce titre un des enjeux du match), et surtout un respect beaucoup plus strict du plan de jeu… Car c’est en effet (aussi) pour s’être laissés aller à des improvisations coupables, notamment au moment de sortir de leur camp, que les Tricolores ont laissé échapper la victoire la semaine dernière, à l’image de la malheureuse initiative de Romain Ntamack sur son premier ballon du match. "On voit que les courses ne sont pas encore parfaites et que tout le monde ne connaît pas encore son job à 100 %, pointait le centre Wesley Fofana. Or, si on veut s’éclater dans ce système, il faut que tout le monde maîtrise parfaitement ce qu’il doit faire et soit pile au bon endroit au bon moment." De fait, pour cet ultime match de préparation, c’est avant tout du combat et du respect des systèmes que le staff attendra de ses hommes, plutôt que sa propension à sortir du cadre, qui demeure l’apanage des équipes bien en place. Un état d’esprit de base que le XV de France ne peut plus prendre à la légère, sous peine de tomber de très haut le 21 septembre.

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