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Montpellier : Atout et dix de "der"

Par Julien Louis
  • À la 56e minute, le repositionnement d’Anthony Bouthier de 15 à 10 a mis un coup de fouet à l’attaque des Cistes. Photo Icon Sport
    À la 56e minute, le repositionnement d’Anthony Bouthier de 15 à 10 a mis un coup de fouet à l’attaque des Cistes. Photo Icon Sport
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Inexistants en première mi-temps, les Héraultais ont retrouvé leur jeu offensif après la pause et s’imposent grâce à une réorganisation tactique payante. Incarnée par le passage à l’ouverture d’Anthony Bouthier, décisif et encore brillant.

"J’ai senti qu’il fallait qu’on impulse et qu’on tente quelque chose, car nous étions à deux à l’heure et on jouait à l’envers." Coup de poker gagnant signé Xavier Garbajosa face à son ancien club. Au retour des vestiaires, le manager lance Arthur Vincent et Enzo Sanga ; en lieu et place de Vincent Martin et Kahn Fotualii dépassés, pour apporter de la vitesse et sortir leur équipe du néant. Huit minutes plus tard, les deux hommes sont impliqués sur le premier essai héraultais, magnifique. Crucial. Et pourtant, ces deux changements précoces ne seront in fine pas les plus importants. C’est le repositionnement en dix du numéro quinze Anthony Bouthier (suite à l’entrée d’Immelman, 56e) ; pour suppléer un Aaron Cruden en difficulté ; qui va faire toute la différence. "J’ai replacé Anthony pour attaquer plus la ligne et trouver des solutions. Il a joué avec ses partenaires face à cette défense en rush et à un moment donné, il a passé le ballon derrière elle pour trouver des espaces", ajoute Garbajosa. Fin des coups de pied à outrance et d’un rugby lent à une passe soporifique. Bouthier met un coup de fouet à l’attaque des Cistes. Déjà auteur de fulgurances à l’arrière en début de match, il se transforme en "furie" à l’ouverture : "J’avais l’impression que dès qu’il touchait le ballon, il perçait !" Le centre Yvan Reilhac n’est pas loin de la vérité, puisque l’ancien Vannetais affiche des statistiques stratosphériques : cent-quatorze mètres parcourus ballons en mains, cinq franchissements, neuf défenseurs battus et deux offloads !

Une prestation trois étoiles qui prend encore plus d’ampleur quand on relève ses actions décisives : passe après-contact en faveur de Vincent (premier essai), même geste pour N’Gandebe sur l’action du carton rochelais, percées rageuses (70e et 74e) et "sautée" encore pour son ailier de poche. Avec qui il réalise un double une deux d’exception sur la troisième réalisation. Son manager explique : "C’est un garçon qui a un porté de ballon intéressant. Et surtout un très bon changement de rythme. Il se sert des soutiens autour pour soit ouvrir soit fermer les espaces et il arrive à trouver des solutions. Il a un bon bagage technique, démontre son talent et ce n’est plus une surprise." L’inconnu, qui découvre à 27 ans le Top 14 cette saison, s’est déjà fait un nom. "On ne le connaissait pas il nous surprend vraiment. Il est très fort, amène du jeu et c’est un élément qui va devenir indiscutable pour nous." Sur son nuage, Anthony Bouthier réussit tout ce qu’il tente.

Inversions de sens gagnantes

Mais sa performance ne peut être résumée à ses exploits. Car, il s’est aussi adapté avec brio en cours de match ; à un poste où il a certes été formée, mais qu’il n’occupait que rarement à Vannes. Inspiré sur sa lecture de jeu et ses choix, il rend hommage à ses coéquipiers : "On savait que nos adversaires montaient fort en défense, surtout leurs centres et qu’autour de leur dix, il y avait plus d’espace. On a su bien les attaquer grâce à nos centres, qui restaient bien en profondeur pour les attirer. Cela m’a ouvert des portes." Autre stratégie gagnante, seulement respectée durant le second acte : les inversions de sens. Reilhac développe : "Sur nos renvois sur lesquels ont perçait beaucoup et aussi sur nos attaques, ils mettaient tous leurs trois-quarts d’un côté. Du coup on faisait un temps ou deux dans le sens un peu larges et on inversait ensuite le sens. Et "Gabi" (N’Gandebe) face à des avants suit à un retour, ça ne pardonne pas. On l’avait vu à la vidéo et travaillé durant la semaine. C’est bien que ça paye en match." À l’instar notamment de cette relance suicidaire des 22 mètres évoquées plus tôt (essai d’Immelman). "C’est suicidaire, oui, mais ça sourit ! C’est comme ça qu’on a pu avancer et il faut continuer ainsi", analyse l’arrière.

Alors, Anthony Bouthier, serait-il prêt à renfiler la tunique du chef d’orchestre à Agen ? "Je préfère être quinze mais c’est le choix des coachs. […] Je ne m’attendais pas du tout à jouer de suite et autant. Malheureusement, des coéquipiers se sont blessés et j’ai su saisir ma chance. Le jeu offensif que propose Xavier me plaît, car avec mon gabarit (1,82 m et 86 kg), je me fais vite "chier" avec du rentre dedans." Nous aussi, comme samedi avant son repositionnement et le coup de poker de l’ancien coach maritime…

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