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Chat : « Dès que je fais de la muscu, je gonfle… »

  • "Dès que je fais de la muscu, je gonfle…"
    "Dès que je fais de la muscu, je gonfle…" Patrick Derewiany - Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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Si Alivereti Raka a été élu homme du match par le public de Kumamoto, Camille Chat, talonneur du XV de France, a de son côté signé son match le plus abouti sous le maillot tricolore…

Le XV de France est aujourd’hui qualifié pour les phases finales de la Coupe du monde. À chaud, que ressentez-vous ?

C’est un bonheur immense. Mais je sais aussi qu’il nous faut corriger beaucoup de choses avant d’arriver un jour au niveau des meilleures équipes de la compétition. Entre elles et nous, il subsiste encore un écart assez large.

Les matchs passent et les scénarios se répètent, concernant cette équipe de France. Vous aimez vous faire peur, non ?

Avant le match, nous nous étions pourtant juré de mettre un gros rythme afin d’étouffer les Tonguiens d’entrée de jeu. Nous pensions qu’ils craqueraient à la vingtième minute parce qu’ils étaient beaucoup plus lourds que nous. Mais en fait, pas du tout… (rires) Les petites équipes sont elles aussi très bien préparées pour cette Coupe du monde. Les Tonguiens, ils nous ont fait mal jusqu’au bout.

Avez-vous gambergé, à un moment ou à un autre de la rencontre ?

Oui… Sur la dernière possession, il nous a vraiment fallu être parfaits du coup de pied de renvoi jusqu’au contest dans les airs. Là-dessus, Damian Penaud a très bien joué le coup : il a devancé leurs sauteurs, gagné la balle et c’était gagné…

À Kumamoto, vous avez perdu le fil conducteur, dans cette rencontre. Êtes-vous d’accord avec cette analyse ?

Oui. Nous devons clairement nous améliorer dans la gestion du jeu et respecter le plan de jeu établi par les coachs dans la semaine. Je crois que parfois, nous avons trop tendance à jouer. On a encore trop tendance à sortir du cadre.

Pourtant, les dix premières minutes de jeu avaient été excellentes…

Oui, on avait emmené les Tonguiens dans leur camp, on les avait mis sous pression par du jeu au pied et ils n’étaient vraiment pas au mieux, à ce moment-là. Il aurait fallu poursuivre dans cette voie…

Quel était l’axe de travail, avant cette rencontre face au Tonga ?

Le premier objectif, c’était de gommer l’indiscipline. Nous étions, avant cette rencontre, l’équipe la plus pénalisée de la compétition. Nous avions commis tout un tas de fautes bêtes face à l’Argentine et aux États-Unis : il fallait se reprendre et nous l’avons fait.

Mais ?

Là-aussi, nous sommes encore très loin des meilleures nations du Mondial. L’Angleterre, lors de sa dernière sortie face à l’Argentine, n’a été pénalisée qu’à quatre reprises… Le haut niveau, c’est ça. Mais avec seulement six pénalités contre les Tonga, il y a déjà du mieux par rapport aux matchs précédents.

Vous avez néanmoins écopé de trois pénalités en mêlée fermée. Pourquoi ?

(il soupire) Ouais… Les choix de l’arbitre sont ainsi faits… Je ne suis pas forcément d’accord avec lui mais je les respecte.

Que vous reprochait donc Monsieur Berry ?

Beaucoup de choses… Il disait que nous anticipions la poussée, puis que nous tournions trop la mêlée, puis que nous avancions en crabe... Mais c’est à nous de nous adapter aux arbitres, pas l’inverse.

Est-ce dur à encaisser ?

Oui, ça fait mal. On se pensait fort en mêlée avant la Coupe du monde et au final, on se fait beaucoup pénaliser. Les Tonguiens étaient lourds et sur leur mêlée, il aurait fallu rester en bas, ne pas bouffer l’énergie à vouloir les emporter.

Votre coéquipier Charles Ollivon évoquait le match "le plus violent" de sa carrière. Êtes-vous d’accord avec lui ?

Les Tonguiens sont des filous. Ils étaient souvent à la faute dans les rucks et n’ont pas été sifflés. Mais pas de souci, je respecte là encore le choix du directeur de jeu.

Êtes-vous satisfait de votre performance personnelle ?

Il y a toujours des choses à rectifier mais pour être tout à fait sincère avec vous, je me suis senti beaucoup mieux aujourd’hui que face aux États-Unis : à Fukuoka, je n’avais pas trop de gaz, il faisait chaud et je n’arrivais pas à me déplacer… Là, à Kumamoto, j’ai touché plus de ballons, j’étais beaucoup plus à l’aise. Voilà, j’espère que j’enchaînerai.

C’est-à-dire ?

(il se marre) J’aimerais être titulaire sur les phases finales mais si je ne le suis pas, je ferai le boulot, ne vous inquiétez pas.

Étiez-vous revanchard ?

Oui. Contre les Tonga, j’ai voulu montrer de quoi j’étais capable et je pense que ça a porté ses fruits. Le déplacement, c’est ma qualité principale.

À titre personnel, vous sortez aussi de deux matchs à 100 % de réussite vos lancers en touche. Était-ce un secteur qui vous tenait particulièrement à cœur ?

Bien sûr. C’est clairement le point sur lequel je devais m’améliorer. Désormais, j’essaierai donc de me rapprocher de la barre des 100 % sur tous les matchs.

Vous étiez aux quatre coins du terrain, contre le Tonga. Êtes-vous au sommet de votre forme après cette intense préparation physique ?

On a beaucoup travaillé cet été mais pour tout vous avouer, je me sens un peu lourd sur le terrain. J’ai pris un peu de poids, deux kilos de muscles, et les cuisses tirent parfois… J’espère donc atteindre mon pic de forme dans les jours ou les semaines à venir.

En fait, tout le monde a maigri pendant le stage de préparation, sauf vous…

(il rigole) Et ouais… Dès que je fais de la muscu, je gonfle… Je suis récemment monté à 106 kilos alors que mon poids de forme est à 101.

Vous venez d’enchaîner deux matchs en quatre jours. Avez-vous senti un contre-coup, face au Tonga ?

Je vous avoue que cinq minutes avant de sortir du terrain, j’étais vraiment fatigué. Deux matchs en quatre jours, ça use… La veille de la rencontre à Kumamoto, je me disais : "Putain, c’est déjà le captain run et dans quelques heures, on joue le Tonga…"

Après la rencontre, votre sélectionneur Jacques Brunel a palé d’un "déclic" au sein du groupe France. Etes-vous d’accord ?

Oui. On revient de très loin et on en est tous conscient. Il y a très longtemps que le XV de France n’avait pas enchaîné quatre victoires (Italie, Argentine, États-Unis et Tonga, N.D.L.R.) et dans les têtes, ça fait un bien fou. On le sentait dans le vestiaire : passée la qualification, il y avait du relâchement sur les visages.

Faut-il aborder le dernier match de poule contre l’Angleterre comme une rencontre capitale ou faut-il plutôt le perdre, pour ne pas tomber dans le tableau des Springboks et All Blacks ?

Pour ma part, je vais jouer à 100 % de mes possibilités car je ne sais pas faire autrement. Je ne sais pas faire semblant. […] Samedi, il y aura une revanche à prendre par rapport au dernier Tournoi des 6 Nations : à Twickenham, les Anglais nous avaient marché dessus, j’espère qu’on ne va pas se rater.

Si vous perdez samedi, vous affronteriez alors le pays de Galles ou l’Australie. Avez-vous une préférence ?

L’Australie et le pays de Galles sont deux superbes équipes et dans tous les cas, ce sera très dur.

Vous avez parfois souffert dans la dimension physique, face aux Tonguiens. Est-ce inquiétant avant d’affronter les colosses anglais ?

Déjà, il ne faut pas oublier que les Tonguiens ont le pack le plus lourd de la compétition. Bon… On voulait les mettre à mal physiquement mais on n’a pas trop réussi… Contre les Anglais, ce sera à peu près la même chose sauf que le XV de la Rose, sans faire injure au Tonga, joue beaucoup mieux au rugby…

"Samedi, il y aura une revanche à prendre par rapport au dernier Tournoi des 6 Nations : à Twickenham, les Anglais nous avaient marché dessus, j’espère qu’on ne va pas se rater."

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