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Travers : "L’insoutenable légèreté de l’être"

Par TRAVERS Laurent
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    "L’insoutenable légèreté de l’être"
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Quatre jours plus tard, le sentiment est plus ou moins le même qu’après la victoire face aux États-Unis. À savoir que si les critiques au sujet du contenu sont nombreuses et légitimes, il s’agit avant tout de valoriser un constat pur et simple : en trois matchs, l’objectif de la qualification pour les quarts de finale est atteint. Quand on sait d’où ce XV de France vient, ce n’est pas anodin. Avec ses qualités et ses défauts, cette équipe construit son histoire et, à partir de maintenant, sera libérée de la crainte d’être le premier XV de France de l’histoire à ne pas sortir des poules.

À partir de maintenant, les Bleus vont jouer libérés et ça, c’est tout sauf anodin. Désormais, nous n’aurons plus la crainte de ne pas y arriver face à des nations soi-disant plus faibles. Que ce soit contre l’Angleterre ou en quarts de finale, l’étiquette de favori sera sur les épaules de notre adversaire et au travers de l’histoire du XV de France en Coupe du monde, c’est celle qui nous a toujours le mieux réussi.

Après, quant à l’analyse du match, que dire ? L’évidence est qu’il y a chez ces Bleus des individualités de très haut niveau, qui n’y évoluent pas toujours, et encore moins ensemble. En voyant le match, j’ai songé à l’"Insoutenable légèreté de l’être", le roman de Milan Kundera. L’exemple de Damian Penaud est à l’image de l’équipe, qui se fait surprendre par une passe au pied sur le dernier essai du Tonga, avant de se rattraper une minute plus tard en allant chercher le dernier renvoi pour assurer la victoire… Notre équipe a joué sur la réserve et s’est contentée d’accélérer pour assurer l’essentiel. Mais je reste confiant : sur tous les ballons de turnover que notre conquête ou notre défense nous permettent d’exploiter, il y a évidemment matière à se dire que l’équipe aura de quoi être très performante lorsque nos individualités parviendront à jouer ensemble.

C’est au sujet de ce liant qu’il nous faut progresser, de notre organisation sur les ballons portés jusqu’aux connexions plus complexes entre avants et trois-quarts. Pourquoi, de ce point de vue, le contenu a-t-il été si faible dimanche ? Le contexte des deux matchs en quatre jours a joué, bien sûr, tout comme les blessures qui ont obligé le staff à bricoler une composition d’équipe sans trop de repères communs. Mais je crois surtout qu’en bons Latins, nous ne parviendrons à trouver vraiment notre degré optimal de concentration que lorsque nous jouerons contre présumés plus forts que nous. Qu’il s’agisse de nos soutiens dans les rucks ou tout simplement de notre qualité de passe - bref, de tout ce qui permet de donner du liant entre partenaires - c’est toujours cette part de peur qui nous permet de transcender notre jeu. C’est pourquoi, contrairement à beaucoup, je suis persuadé qu’une bonne surprise est peut-être à venir…

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