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Bayonne apprend à souffrir

Par Edmond Lataillade
  • L’Airon est passé devant les Montpelliérains à la 33e minute grâce à un essai en force de Mat Luamanu. Photo Pablo Ordas
    L’Airon est passé devant les Montpelliérains à la 33e minute grâce à un essai en force de Mat Luamanu. Photo Pablo Ordas
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Quatrième victoire d’affilée pour un aviron qui fait mettre le genou à terre au puissant Montpellier, à la recherche de son premier succès à l’extérieur. Bayonne sait s’adapter à tous les rugbys…

Le défi physique, voilà à quoi ont été confrontés les Bayonnais. Leur palette d’expérimentation du haut niveau s’enrichit. À chaque match sa découverte. À chaque opposition sa différence. Mais l’Aviron s’adapte. Avant le match, Yannick Bru avait déjà fait état de ce qui attendrait ses hommes. La confirmation est arrivée aussitôt. "Honnêtement, j’étais très inquiet avant ce match. Pour ceux qui ont vu Clermont-Montpellier, il y a eu beaucoup de séquences de jeu où Clermont ne s’en sortait pas. Je savais qu’on allait laisser des plumes. Heureusement, l’indiscipline de Montpellier nous a permis de jouer en supériorité numérique. Ce sont des faits de jeu importants, il ne faut pas le nier."

Néanmoins, Bayonne a fait front. Le match le plus rude de ce début de saison au niveau de l’intensité physique. "Pour les avants, oui, confirme Romain Barthélémy. Derrière un peu moins car ça n’a pas beaucoup joué. Le fait d’évoluer en infériorité leur a compliqué la tâche. Ils ont fermé le jeu et nous, nous n’avons pas réussi à accélérer." C’est donc un visage inhabituel de Bayonne qui a été dévoilé face aux Héraultais. De multiples raisons à cela, en plus de celle évoquée par l’ouvreur bayonnais. "On a été frustré, ajoute Yannick Bru. Ce n’était pas le Bayonne qu’on avait envie de voir. Ils nous ont empêchés de mettre de la vitesse dans notre jeu. La raison est que, sur chaque collision, on a été mis en difficulté. Ça a été très, très compliqué." Alors les Basques ont fait appel à leurs vertus étalées depuis le début du championnat. Basiques, certes, mais tellement évidentes. "L’état d’esprit est là, insiste le manager. Les rebonds du destin aussi. On aurait jamais rêvé mieux pour un départ. On met le carburant essentiel de la performance à savoir le travail sans ballon, la détermination, une solidarité importante aussi parce qu’on a été bien malmené."

Scénario différent des autres matchs, configuration autre, mais l’Aviron affirme sa présence. Sa défense, sa discipline, son abnégation dans les taches obscures, sont les garants de ce succès face à un des favoris du championnat, bien décidé à s’offrir sa première victoire à l’extérieur. Bayonne qui, dans son recrutement, avait insisté sur l’apport du physique et de l’expérience, a pu constater les bienfaits de ses nouveaux apports. Les Afatia, Luamanu, Galarza, Monribot, Ruru, sans compter les absents, ont mis l’équipe au niveau. Indispensable dans ce genre de rendez-vous. "On se doutait que devant, ça allait être un combat de boxe, affirme le manager. On avait prévu six avants sur le banc. Ce dernier nous a également beaucoup amené. Chaque match est une bataille, on laisse des gars sur le carreau. J’ai une pensée pour Jean Monribot. André Gorin a aussi été bien touché. Mariano Galarza. On a laissé des forces dans la bataille. C’était un peu prévu."

Objectif maintien

Et durant ce match, l’Aviron n’a pas connu de trou, comme à Agen. Une continuité dans l’effort qui, aujourd’hui, n’en fait plus une équipe surprise. Les Bayonnais se mettent au rang des formations "normales" de ce championnat… pour l’instant. Cinq victoires dont les quatre dernières d’affilée, voilà de quoi bousculer les statistiques pour un promu. Jamais tel départ n’a été aussi bon pour une équipe qui vient de Pro D2. "On n’est plus les outsiders du championnat." C’est Tom Darlet qui parle. Encore un nouvel entrant dans le groupe, formé au club, et qui dispute son deuxième match comme titulaire après Agen, tout en tenant dignement son rang. "Jouer à Jean-Dauger, c’est un rêve qui devient réalité." Et y gagner dans un match important aussi sur le plan du classement. D’ailleurs, ces bonnes performances qui placent Bayonne à la troisième place, ont amené Romain Barthélémy à ne pas se projeter plus haut mais à parler de maintien. Pour la première fois. Ce mot pourtant banni a ressurgi. " Ce qu’on veut, c’est le maintien. On ne va pas se prendre pour d’autres."

La réalité. Mais ce championnat est encore bien long pour prévoir quelque projection que ce soit. En attendant l’Aviron devra apprendre à perdre… "Ça arrivera !", répond Yannick Bru. Avec un sourire qui traduit tout son contentement et aussi un stress contenu. "Je crois que j’ai besoin de plus de récupération que les joueurs…"

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