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Virtuoses sans orchestre

Par Rugbyrama
  • Stade Rochelais v RC Toulon - Top 14 Semi Final
    Stade Rochelais v RC Toulon - Top 14 Semi Final Icon Sport - Alexandre Dimou
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Les deux ailiers de poche ont tout tenté pour dynamiter l’attaque rochelaise, souvent avec succès, mais ils étaient bien trop seuls pour que cela suffise.

Dans un collectif brouillon, ils sont deux à avoir tiré leur épingle du jeu. Vincent Rattez et Arthur Retière, les deux ailiers rochelais, ont sans cesse tenté de mettre le feu dans une attaque rochelaise bien trop prévisible. À l’instar d’une équipe qui se cherche, l’impression laissée fut simple mais cruelle : les Rochelais s’appuient trop souvent sur les exploits individuels des deux flèches françaises. Pourtant, à côté d’eux, il n’y a pas n’importe qui. Geoffrey Doumayrou, autre international tricolore, n’est pas né de la dernière pluie. Levani Botia, international fidjien revenu au centre, a longtemps donné des sueurs froides à ses adversaires sur toutes les pelouses. Ihaia West, l’un des meilleurs demis d’ouverture de la saison passée, sans parler des Victor Vito ou Gregory Alldritt. Oui mais voilà, outre deux actions (l’essai refusé à Rattez et la réalisation de Doumayrou au retour des vestiaires) bien construites, les Maritimes n’ont pas franchement réussi à se trouver. Si en face, le système de jeu est chirurgical, la variation entre jeu sur les extérieurs et travail des avants dans l’axe parfaitement exécutée, les Français donnent l’impression de balbutier leurs gammes et de se raccrocher trop fréquemment aux exploits de Rattez et Retière. Compréhensible d’un côté, tant les deux impressionnent avec leurs crochets, leur vitesse et leur capacité à casser des plaquages. Mais trop simpliste pour venir à bout d’Anglais qui se connaissent sur le bout des doigts et récitent une partition avec classe et talent. "Lorsque nous sommes arrivés dans la compétition il y a quelques années, nous n’étions pas assez préparés. On alternait entre le bon et le mauvais. Aujourd’hui, l’intensité de jeu était vraiment très bonne, et on a réussi à jouer notre rugby", expliquait le manager Rob Baxter.

Marge de progression importante

Sous l’ère Collazo-Garbajosa, le jeu rochelais était clair : s’appuyer sur un pack dominateur, souvent maître dans l’axe du terrain pour ensuite mettre sur orbite des trois-quarts au profil léger et rapide. L’ambition de jeu était connue, la philosophie somme toute définie. Il apparaît plus difficile d’en dire autant cette année. Le staff a changé dans les grandes largeurs avec l’arrivée de Jono Gibbes puis Ronan O’Gara et le groupe n’a que peu évolué. Si la saison est encore longue et qu’une transition doit s’opérer, logiquement, il est encore trop tôt pour apercevoir l’évolution dans le système de jeu maritime. Les joueurs tentent de reproduire ce qu’ils savaient faire il y a quelques mois, et le manque de précision est symptomatique d’une incompréhension majeure. Jeu moins ambitieux mais chirurgical ? Pragmatisme ? C’est sans doute ce que souhaite mettre en place le nouveau staff. Face à une équipe à maturité, la différence s’est vue.

Pour nuancer, La Rochelle reste un club en construction, en évolution constante. L’exigence du très haut niveau demande des résultats immédiats et la réalité du moment est tout autre. Le nouveau projet du Stade doit s’édifier, et pas grave si les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. "Si je dis que je suis rassuré alors qu’on vient d’en prendre 30 à la maison, je ne suis pas un super mec. On n’est pas sereins mais ce n’est pas la crise, ce n’est rien du tout, ce n’est que le premier match de la campagne européenne et on ne va pas s’enterrer. Mon sentiment est mitigé car sur l’ensemble du match, on y est. J’ai vraiment l’impression que ça peut venir dans les prochaines semaines." Dans la difficulté, force est de reconnaître que le collectif rochelais, a défaut de briller encore sur le terrain, est soudé et insubmersible. C’est déjà ça. P. A.

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