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Altrad : « Il existe des liens personnels entre le président de la commission du Salary Cap et la direction de la LNR »

  • Top 14 - Mohed Altrad (Montpellier)
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Publié le Mis à jour
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Faire progresser le système du Salary Cap français et dénoncer son fonctionnement actuel, telles sont les missions du patron héraultais.

La Commission d’appel de la Fédération Française de Rugby a, pour la deuxième année consécutive, mis Montpellier hors de cause concernant un prétendu dépassement du salary cap. Êtes-vous soulagé par cette décision ?

Soulagé non, car nous n’avons jamais été inquiets. Montpellier a toujours respecté scrupuleusement la réglementation du salary cap sur laquelle il y aurait pourtant tant à dire… La décision de la Commission d’appel est une décision logique, dans la droite ligne de ce qui avait déjà été décidé pour la saison précédente.

à l’issue de la condamnation en première instance, la Ligue Nationale de Rugby avait critiqué vos avocats, estimant qu’ils avaient formulé des accusations non fondées à l’encontre des juges qui avaient infligé une amende record de 470 000 euros. De quoi s’agissait-il ?

D’abord, j’observe que les critiques de mes avocats étaient fondées puisque la Commission d’appel de la FFR nous a donné raison. Sur le fond, ce que nous avons dénoncé, et continuerons de dénoncer, est le fait que l’année dernière, l’instance disciplinaire chargée de contrôler le salary cap était dévolue, en première instance, à un organisme indépendant (la DNACG). Non satisfait de la décision qui avait été rendue au bénéfice du MHR, le président de la LNR s’était permis de sermonner les arbitres de cette division indépendante, avant d’imposer un changement de réglementation pour instaurer une nouvelle commission dont il a pu désigner tous les membres et en particulier le président Karaquillo. Or, nous avons appris qu’il existait des liens personnels entre le président de la commission et la direction de la LNR d’une part, ainsi qu’avec le contrôleur salary cap d’autre part. Cette situation n’est pas acceptable, ne serait-ce que sur le fondement de l’impartialité objective.

Quoi d’autre ?

Le salary cap manager (Samuel Gauthier) doit être quelqu’un d’indépendant. Or, ce n’est pas le cas. Nous nous sommes procuré ses bilans et la quasi-totalité des revenus de sa société proviennent de la Ligue. Comment peut-il être indépendant ?

Montpellier est en revanche condamné à 100 000 euros d’amende pour un manque de coopération lors de la procédure de contrôle du salary cap. Faites-vous obstruction aux contrôles ?

Bien sûr que non. Cette année nous avons encore renforcé nos méthodes de suivi pour nous assurer d’apporter au contrôleur tous les éléments. Nous sommes de bonne foi. Il faut savoir que la procédure de contrôle est très lourde pour un club, plusieurs personnes sont mobilisées quasiment à plein temps, c’est excessif. Certains joueurs ont même été déstabilisés. Une équipe n’est pas une entreprise, sa vocation est avant toute chose de jouer au rugby et de donner du plaisir aux supporters.

Le Conseil d’État s’est penché sur un recours que vous avez introduit pour faire constater l’illégalité du salary cap par rapport à la Constitution. Êtes-vous contre le salary cap ?

Même si Montpellier reste un club jeune et relativement bien doté par rapport à d’autres clubs historiques, nous n’avons jamais remis en cause le principe du salary cap. En revanche, j’estime que la réglementation salary cap est perfectible. Le salary cap tel qu’il est pensé aujourd’hui ne favorise pas l’équité sportive et laisse une place trop importante à l’arbitraire dans le cadre du contrôle. Nous avons été mis en cause de manière abusive sur des fondements absurdes et j’ai souhaité initier cette procédure en sachant très bien qu’elle a peu de chance de prospérer, avant tout car je souhaite faire progresser le système. J’accepte les critiques mais je n’abandonnerai pas mon combat.

On a parfois le sentiment que vous vous présentez comme le bouc émissaire du milieu du rugby… Y a-t-il un problème "Altrad" ?

Non. Je me suis investi dans le club de Montpellier en 2011, à un moment où le club était en banqueroute. Je me suis passionné pour ce sport et j’essaie de mettre mes compétences et mon expérience professionnelle au service de cette passion. Je me suis investi à tous les niveaux, à la fois pour l’équipe de France, pour la Fédération, et pour mon club : j’ai toujours cherché à apporter ma pierre à l’édifice pour une meilleure structuration du rugby professionnel, en soutenant toutes les bonnes initiatives.

Vous avez été mis en cause dans l’affaire judiciaire qui vise Bernard Laporte. Ce dernier aurait exercé des pressions en 2017 sur la Commission d’appel de la FFR pour que des sanctions disciplinaires contre Montpellier soient réduites. Où en est l’enquête ?

Je n’ai absolument rien à me reprocher dans ce dossier. Le Comité d’éthique, qui avait été saisi, avait rendu une décision très claire me mettant hors de cause. J’ai demandé plusieurs fois à être entendu par les enquêteurs pour contribuer à la procédure et faire avancer le dossier ; je pense que je serais entendu prochainement. Je suis serein, je n’ai rien à me reprocher. La seule chose que je redoute c’est que certaines personnes malveillantes instrumentalisent cette procédure pour chercher à porter atteinte à mon crédit.

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