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Alldritt : « Au pays de Galles, ce sera un calvaire de 80 minutes »

  • Gregory Alldritt (France) contre l'Italie
    Gregory Alldritt (France) contre l'Italie Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Auteur du troisième essai français et d’une prestation aussi constante que solide, le troisième ligne centre des Bleus, Grégory Alldritt, savourait la première place du Tournoi tout en se projetant sur le prochain déplacement au pays de Galles, où il sera question de revanchepar rapport à la dernière Coupe du monde…

Si le contenu de la deuxième période a eu de quoi frustrer, on imagine qu’à chaud, votre premier sentiment doit être celui du devoir accompli, avec cette première place du Tournoi au bout de deux journées.

(il acquiesce) On vient d’enchaîner deux victoires, on est à la première place du Tournoi, je ne crois pas que cela soit arrivé à l’équipe de France depuis un bon moment. Alors oui, le sentiment du devoir accompli est bien présent. Maintenant, on va simplement prendre le temps de savourer et de couper un peu pendant les trois jours de repos qui nous ont été accordés par le staff. Pour l’instant, le job est fait, et c’est très intéressant avant d’aller défier le pays de Galles sur ses terres, pour ce qui sera le premier gros test à l’extérieur pour notre équipe.

Quand vous dites que "le job est fait", faut-il y voir une forme de soulagement ?

Bien sûr que c’est un soulagement, car on savait qu’on jouait gros sur ces deux réceptions d’entrée de Tournoi.

À titre personnel, vous ressortez de cette rencontre avec le titre honorifique d’homme du match, une semaine après avoir déjà été très en vue contre l’Angleterre. Avez-vous le sentiment d’avoir franchi un cap depuis la dernière Coupe du monde ?

Je ne me prends pas la tête avec ça. Tout ce que je sais, c’est que je me sens à l’aise dans ce groupe. Tout le monde prend du plaisir et je me retrouve bien là-dedans.

Vous êtes surtout un des rares tricolores à avoir fait preuve de constance, en vous signalant de la première à la dernière minute…

Pourtant, je vous assure que je suis bien fatigué ! (rires) Comme toujours avec les Italiens, nous sommes tombés sur une équipe qui n’a rien lâché pendant 80 minutes.

Contrairement aux Bleus, en somme. Beaucoup plus talentueux mais aussi plus inconstants, avec de gros trous d’air qui ont coûté tout de même trois essais…

Oui, il faut qu’on arrive à rester plus réguliers et investis pendant 80 minutes. On l’avait déjà vu contre l’Angleterre, où nous avions baissé d’intensité sur nos collisions autour de la 55e, 60e. Là, cela a été à peu près la même chose.

Est-ce préoccupant en vue des échéances à venir ?

Je crois qu’on est un groupe, staff et joueurs compris, qui est constitué de personnes très humbles. Après chaque rencontre, il y a une véritable remise en question qui est effectuée, il ne s’agit pas de simples discours. J’espère donc que l’on parviendra à corriger tout ça dans quinze jours au pays de Galles, parce qu’on sait très bien que là-bas, une baisse de régime après la 50e nous coûtera beaucoup plus cher.

À ce sujet, le fait de n’avoir eu que six jours pour préparer ce match est-il un argument recevable ?

C’est sûr que nous étions moins frais que contre l’Angleterre la semaine dernière. On s’entraîne très dur pour s’habituer à ce niveau d’exigence et que cela paie sur le long terme mais pour l’heure, on y laisse forcément un peu de jus. Alors, avec seulement six jours entre les deux matchs…

La frustration, au terme de ce match contre l’Italie, n’est-elle pas que vos adversaires ne se sont finalement nourris que d’une multitude d’erreurs individuelles ?

Oui et c’est bien cela qu’il s’agit de gommer, parce que cela ne passe que par des attitudes personnelles. Il s’agit juste de garder un niveau de concentration optimal. Un coup c’est un lift, un coup un mauvais timing, une autre fois un lancer, un plaquage manqué. Sauf que si tout le monde fait ça petite erreur, cela en fait beaucoup au final. Chacun doit réussir à hausser son niveau d’exigence. C’est à la fois simple et difficile à corriger…

Les points d’amélioration sont nombreux…

(il coupe) On est vraiment dans la démarche d’y aller étape par étape, avec l’idée de constater une progression à chaque match en fonction des objectifs qui nous sont fixés par le staff. Malgré les défauts qu’on peut apercevoir, il me semble que l’on renvoie une belle image depuis deux rencontres. Il y a beaucoup de points d’amélioration en perspective, bien sûr, mais même dans le jeu des All Blacks il y a toujours quelque chose à améliorer ! Cela ne situe que mieux notre marge de progression.

Vous évoquiez tout à l’heure le déplacement au pays de Galles, qui constituera le véritable tournant de votre Tournoi. Que redoutez-vous de cette équipe, en difficulté en Irlande ?

Nous avions déjà très bien étudié le pays de Galles pendant la Coupe du monde. Je ne suis pas sûr qu’on en apprenne beaucoup plus. On sait déjà très bien que les Gallois ne lâchent rien, bataillent dans tous les rucks, avec une défense très haute et oppressante. Mais j’ai confiance en notre groupe pour trouver les solutions pour les contourner. On n’était pas si loin en quarts de finale de la Coupe du monde, me semble-t-il.

Vous vous déplacerez donc avec une idée derrière la tête…

On y va avec une idée derrière la tête, bien sûr, sinon ce n’est pas la peine de se déplacer. Mais on y va aussi en toute lucidité. À Cardiff, on sait très bien qu’on va être confrontés à un calvaire pendant 80 minutes. Mais j’espère qu’au bout, nous arriverons à décrocher un petit quelque chose.

Avez-vous le sentiment que vous serez confronté à votre clone au Millennium, avec un système défensif archi-similaire au vôtre, bâti pendant des années par votre actuel entraîneur ?

Le système défensif, si on veut vraiment être pointu, ça n’est pas vraiment le même. Il y a quelques différences… Après, bien sûr qu’on va essayer de se servir de Shaun Edwards pour nous apporter des solutions. Mais au-delà de ça, il ne faut surtout pas se poser 6 000 questions et rentrer sur le terrain pour faire la guerre pendant 80 minutes.

Vous parliez tout à l’heure du quart de finale de la Coupe du monde. Peut-on parler de petite revanche à prendre, même dans un contexte différent ?

Tous les joueurs qui ont disputé ce quart de finale l’ont toujours en mémoire, bien sûr. Chaque fois que l’on voit jouer les Gallois depuis, c’est quand même particulier. On est quinze ou seize à l’avoir connu, ce n’est évidemment pas anodin dans un groupe. Alors oui, j’espère bien que l’on parviendra à prendre notre revanche…

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