Cros : « Shaun Edwards nous transmet sa rage »

Par Propos recueillis par Marc Duzan
  • Tournoi des 6 Nations 2020 - François Cros (France) contre l'Angleterre
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Publié le Mis à jour
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À quelques jours de défier les Gallois au Millennium, le troisième ligne toulousain évoque la méthode de l'entraîneur anglais de la défense des Bleus, justement ancien mentor du secteur auprès du XV du poireau.

Les entraîneurs parlent beaucoup de l'intensité des entraînements qu'ils vous proposent. Est-ce vraiment supérieur à ce que vous connaissez en club ?

Oui, tout de même. C'est très intense. Ce qui change surtout par rapport à nos habitudes de club, ce sont les contacts. En club, il y en a moins aux entraînements. Là, il y a de l'intensité, des contacts et c'est donc plus long de récupérer des entraînements.

Vos coéquipiers disent aussi qu'il y a une forme d'accoutumance, que ces entraînements sont aujourd'hui moins durs à encaisser que lors du premier stage à Nice...

C'est le but de ces préparations, de pousser les organismes et de les habituer à ce type d'efforts. Qu'il y ait un effet rebond, pour qu'on en profite en situation de compétition. Après, à Nice, c'était vraiment dur et intense. On a remis ça la semaine dernière, avec le week-end sans match. Ensuite, il y a eu une petite relâche. Si on avait continué à s'entraîner aussi dur en semaine de match, on ne pourrait pas être performants, le week-end venu. On manquerait d'énergie.

L'exigence et l'intensité, ce sont deux qualificatifs qui collent à la réputation de Shaun Edwards. Cela se vérifie-t-il sur le terrain ?

C'est quelqu’un de sûr de ce qu'il fait, qui met énormément de convictions dans ses entraînements. Il nous demande des choses très précises. Si on les fait, ça va. Si on ne les fait pas, en revanche... Shaun a un gros caractère. Mais c'est un avantage pour nous. La défense, c'est de la rigueur et un état d'esprit. Il nous transmet sa rage d'avancer, de gagner. Je crois que cela s'est vu, notamment sur le premier match.

S'exprime-t-il en français ?

Oui, il prend des cours et il fait énormément d'efforts sur ce point. Il prépare aussi beaucoup ses prises de parole. On le voit en séances vidéo, par exemple : au début, on ne comprenait pas toujours ce qu'il voulait nous dire ; aujourd'hui, on le comprend sans trop de problèmes.

Sentez-vous chez lui une tension particulière, cette semaine, à quelques jours de retrouver le pays de Galles comme adversaire ?

Pas forcément. Il s'implique beaucoup depuis le début et c'est toujours le cas. Je crois qu'il a hâte.

Est-ce un plus de l'avoir dans vos rangs, au moment d'affronter les Gallois ?

Oui, c'est une chance. Il connaît cette équipe par cœur et essaie de nous transmettre à la fois leur façon de jouer et les clés pour les battre.

A-t-il fait un copier-coller du système défensif qu'il avait mis en place au pays de Galles ?

Il y a beaucoup de similitudes, bien sûr. Mais je note aussi quelques petites différences entre ce qu'on met en place et ce qu'on analyse des Gallois. Shaun donne son point de vue, le reste du staff aussi. C'est un bon mélange, constructif.

Tous les deux ans avant d'aller à Cardiff, le sujet du Millennium revient sur la table. Peut-on vraiment se préparer à l'ambiance si particulière qui règne dans ce stade ?

Fabien (Galthié) communique beaucoup là-dessus, de manière à ce qu'on ne soit pas surpris. On s'y entraînera aussi la veille du match. Mais ce n'est pas déterminant. Nous avons tous l'habitude de jouer dans de grands stades. Nous avons tous du vécu. Peut-être pas exactement l'ambiance du Millennium, certes, mais nous avons une certaine expérience.

Ce match sera-t-il le tournant de votre Tournoi ?

Premier match à l'extérieur et un gros test, c'est sûr. Depuis le début, on dit qu'on veut avancer pas à pas mais il est clair qu'une victoire au pays de Galles serait une performance marquante pour le collectif et nous laisserait entrevoir de belles ambitions pour le résultat final dans le Tournoi.

L'expression « Grand Chelem » est pour l'instant prohibée à Marcoussis ?

On a le droit d'être ambitieux, c'est même une bonne chose. Mais il ne faut pas brûler les étapes non plus.

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