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Laurence d’Armandie

Par Simon VALZER
  • Le colosse anglais Laurence Pearce, ici balle en main, s’épanouit en terres lot-et-garonnaises. Il est devenu au fil des mois un atout précieux dans le dispositif agenais. Photo Icon Sport
    Le colosse anglais Laurence Pearce, ici balle en main, s’épanouit en terres lot-et-garonnaises. Il est devenu au fil des mois un atout précieux dans le dispositif agenais. Photo Icon Sport Icon Sport
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Arrivé à l’intersaison avec le manager Christophe Laussucq en provenance de Mont-de-Marsan, le numéro 8 anglais Laurence Pearce est un drôle de personnage. Aussi percutant sur le terrain que précieux à l’effectif agenais. Rencontre.

Posons-le d’emblée : s’il veut assurer sa survie dans l’élite, le SU Agen va devoir faire preuve de caractère. De beaucoup de caractère, même. Samedi dernier, le manager Christophe Laussucq a salué celui de son groupe, après la franche victoire (30-16) obtenue sur le terrain d’un concurrent direct au maintien, Brive. Et du caractère, le numéro 8 agenais Laurence Pearce en a à revendre. Samedi dernier, on l’a vu repousser à plusieurs reprises son propre soigneur qui venait s’enquérir d’une vilaine plaie à l’oreille que l’Anglais venait de s’ouvrir après un plaquage en tout début de partie. Une fois, deux fois, trois fois, l’homme de médecine a tenté de faire sortir le colosse du pré pour le soigner. Mais rien n’y a fait. Il était impensable que Laurence Pearce manque la moindre miette de ce match capital pour le maintien de son équipe en Top 14. "Vous savez, on traverse une saison frustrante. Avec mes coéquipiers, on voulait changer cela et il était pour moi hors de question de quitter le terrain. Je l’avoue, j’ai envoyé balader mon soigneur…" confessait timidement le colosse venu de Mont-de-Marsan à l’intersaison, avant d’en rire : "Sur le moment ça va, puis quand l’oreille refroidit ça commence à faire vraiment mal. Le pire c’est le lundi. Une fois, je m’étais endormi du mauvais côté et le sang avait coagulé sur l’oreille. Ça a été sympa pour l’enlever !" se marrait le géant.

Pearce n’est pas du genre à chouiner pour une plaie. Ni pour un état fiévreux. Son capitaine et partenaire de la troisième ligne Romain Briatte raconte : "Je ne suis pas étonné de ce que vous me racontez concernant son oreille. Laurence, c’est un vrai Anglais. Un mec capable de continuer à jouer même s’il s’est cassé l’épaule. J’ai un autre exemple d’ailleurs : durant la semaine précédant la venue de Castres, Laurence avait de la fièvre. Les coachs l’avaient dispensé de la mise en place le dimanche matin mais il avait quand même tenu à venir, car il savait à quel point ce match était important. Il était arrivé à 11 heures pour le match à 12 h 30 et avait tenu toute la rencontre alors qu’il avait 39 de fièvre. Cela montre à quel point on peut compter sur lui."

Briatte : "Il m’a surpris par

ses qualités dans le jeu au sol"

Treiziste de formation (il a joué en Super League avec le prestigieux club de Hull RFC en 2011), Pearce est clairement un dur à cuire. Repéré par les recruteurs, il a franchi le Rubicon du rugby pour jouer à quinze avec le club de Rotherham, avant qu’il ne soit recruté par Leicester puis Sale et Mont-de-Marsan l’année dernière. "Je le connaissais déjà car je l’avais affronté quand je jouais à Aurillac, poursuit Briatte. Quand j’ai appris qu’il venait à Agen, je me suis tout de suite dit que c’était une excellente nouvelle. On avait besoin de joueurs de son gabarit : il fait 1,95 m, et pèse 125 barres. C’est un redoutable porteur de ballon qui mobilise deux voire trois défenseurs quand il charge. Alors forcément, il libère des espaces. Logiquement, il est moins à l’aise pour sauter en touche mais sa puissance et sa taille font de lui un excellent lifteur. Mais je dois reconnaître que ce sont ses qualités dans le jeu au sol qui m’ont surpris. Malgré sa grande taille, il conteste très vite et il nous a déjà sortis de plusieurs situations délicates en grattant des ballons chauds."

Samedi, Pearce devrait disputer son seizième match de Top 14, le quatorzième en tant que titulaire. Ce simple ratio montre à quel point l’Anglais est précieux avec le SUA. Et il le fera avec le sourire : "Fatigué, moi ? Non… jamais ! Je me régale à jouer !" s’exclamait le numéro 8 à la sortie des vestiaires d’Amédée-Domenech, avant de reprendre son sérieux : "Cette victoire nous fait vraiment du bien, car elle montre que nous sommes capables de vaincre des équipes. C’est bête à dire, mais à force de perdre on finit par douter de notre capacité à le faire. La confiance de l’équipe est intacte. On est peut-être un petit groupe mais on se serre les coudes." "Laurence est facile à vivre, toujours de bonne humeur et s’implique dans la vie du groupe, dans les analyses vidéos où il fait l’effort de nous parler en français", ajoute Romain Briatte, avant de conclure : "On doit tous prendre exemple sur lui." Parole de capitaine.

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