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Le dernier voyage d’un mec bien

  • Eric de Cromieres President of Clermont during the Top 14 match between Clermont and Montpellier on May 25, 2019 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Alexandre Dimou/Icon Sport)
    Eric de Cromieres President of Clermont during the Top 14 match between Clermont and Montpellier on May 25, 2019 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Alexandre Dimou/Icon Sport) Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito de Léo Faure... Eric de Cromières cultivait ce paradoxe, auquel il avait d’abord fallu s’habituer mais que tout le rugby français avait fini par aimer. Rond d’un premier abord, extrêmement courtois, de cette belle éducation légèrement vieille France, il maintenait avec ses interlocuteurs une distance de politesse, jamais de défiance. De l’élégance, jamais des coquetteries.

Derrière cet habit de bienséance, le président clermontois savait pourtant se faire entreprenant et direct. Il aimait se faire croire en spectateur naïf de situations dont il tirait en réalité chaque ficelle, dont il maîtrisait chaque ligne. C’était cela, le style Cromières. Une emprise véritable - celle d’un patron - dissimulée dans un gant de bonhomie. Aussi une tendresse réelle pour le rugby, jamais feinte. Ce sport, il l’avait découvert étudiant à Dax avant de porter le brassard de capitaine de HEC Paris. Il en aimait la générosité, les bonnes tables, le partage, la convivialité et toutes ces belles choses que permet encore le rugby, loin des méandres de politique-économique que le président clermontois goûtait nettement moins.

Du rugby, Cromières s’en était éloigné, un temps. Celui d’une grande carrière de dirigeant d’entreprise, nommée Michelin. Et donc Clermont, en pointillé. Cette ville, il en porta avec fierté le certificat d’adoption. Auvergnat d’âme, il ne partirait plus que pour ses escapades personnelles vers cette Bretagne qu’il aimait tout autant.

Devenu président de l’ASMCA en 2013, Eric de Cromières renouait alors avec ses premiers amours. Qu’on se le dise, derrière l’apparat feutré, il nourrissait sans pourtant le clamer un projet ambitieux pour son club. Un projet qu’il mènerait à bien, coûte que coûte.

Sa pugnacité donna à sa présidence une empreinte sur l’histoire de l’ASMCA. Ce n’est pas si courant qu’on veut bien le dire. C’est lui, dès la première saison, qui choisit Franck Azéma comme nouvel homme fort du club et pour succéder à l’icône Vern Cotter. Ce qui tient aujourd’hui de l’évidence avait, à l’époque, soulevé quelques cœurs. Azéma n’était pas assez réputé, pas assez expérimenté ? Droit dans ses bottes comme il le fut tout au long de sa présidence, Cromières n’avait pas vacillé. La suite lui donna raison.

Fort de ce bilan d’homme, de dirigeant et de président, Eric de Cromières s’en est donc allé, ce jeudi. Il restera, aux yeux des supporters auvergnats, le président du titre de 2017. Le second d’un club qui en avait tant manqué et qui, sous sa présidence, trouvait ici la récompense légitime après quatre années de frustrations. Il restera, pour ceux qui l’ont côtoyé, comme un homme de parole et de courtoisie. Un mec bien, en somme. Qui manquera au rugby.

À sa famille, ses proches et son club, Midi Olympique présente ses plus sincères condoléances.

Eric de Cromières cultivait ce paradoxe, auquel il avait d’abord fallu s’habituer mais que tout le rugby français avait fini par aimer. Rond d’un premier abord, extrêmement courtois, de cette belle éducation légèrement vieille France, il maintenait avec ses interlocuteurs une distance de politesse, jamais de défiance. De l’élégance, jamais des coquetteries.

Derrière cet habit de bienséance, le président clermontois savait pourtant être entreprenant et direct. Il aimait se faire croire en spectateur naïf de situations dont il tirait en réalité chaque ficelle, dont il maîtrisait chaque ligne. C’était cela, le style Cromières. Une emprise véritable - celle d’un patron - dissimulée dans un gant de bonhomie. Aussi une tendresse réelle pour le rugby, jamais feinte. Ce sport, il l’avait découvert étudiant à Dax avant de porter le brassard de capitaine de HEC Paris. Il en aimait la générosité, les bonnes tables, le partage, la convivialité et toutes ces belles choses que permet encore le rugby, loin des méandres de politique-économique que le président clermontois goûtait nettement moins.

Du rugby, Cromières s’en était éloigné, un temps. Celui d’une grande carrière de dirigeant d’entreprise, nommée Michelin. Et donc Clermont, en pointillé. Cette ville, il en porta avec fierté le certificat d’adoption. Auvergnat d’âme, il ne partirait plus que pour ses escapades personnelles vers cette Bretagne qu’il aimait tout autant.

Devenu président de l’ASMCA en 2013, Eric de Cromières renouait alors avec ses premiers amours. Qu’on se le dise, derrière l’apparat feutré, il nourrissait sans pourtant le clamer un projet ambitieux pour son club. Un projet qu’il mènerait à bien, coûte que coûte.

Sa pugnacité donna à sa présidence une empreinte sur l’histoire de l’ASMCA. Ce n’est pas si courant qu’on veut bien le dire. C’est lui, dès la première saison, qui choisit Franck Azéma comme nouvel homme fort du club et pour succéder à l’icône Vern Cotter. Ce qui tient aujourd’hui de l’évidence avait, à l’époque, soulevé quelques cœurs. Azéma n’était pas assez réputé, pas assez expérimenté ? Droit dans ses bottes comme il le fut tout au long de sa présidence, Cromières n’avait pas vacillé. La suite lui donna raison.

Fort de ce bilan d’homme, de dirigeant et de président, Eric de Cromières s’en est donc allé, ce jeudi. Il restera, aux yeux des supporters auvergnats, le président du titre de 2017. Le second d’un club qui en avait tant manqué et qui, sous sa présidence, trouvait ici la récompense légitime après quatre années de frustrations. Il restera, pour ceux qui l’ont côtoyé, comme un homme de parole et de courtoisie. Un mec bien, en somme. Qui manquera au rugby.

À sa famille, ses proches et son club, Midi Olympique présente ses plus sincères condoléances.

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