Galthié, l’élection et des questions

  • France head coach Fabien Galthie arrives for the Guinness Six Nations match at BT Murrayfield Stadium, Edinburgh. 

Photo by Icon Sport - Fabien GALTHIE - Hampden Park - Glasgow (Ecosse)
    France head coach Fabien Galthie arrives for the Guinness Six Nations match at BT Murrayfield Stadium, Edinburgh. Photo by Icon Sport - Fabien GALTHIE - Hampden Park - Glasgow (Ecosse) PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
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L'édito d'Emmanuel Massicard... Fabien Galthié a -en partie- surpris son monde vendredi dernier, en déclarant dans Midol que son destin était lié depuis vingt ans à celui de Bernard Laporte. Entre les lignes, une idée pointe : en cas de défaite de l’homme de Gaillac, Galthié pourrait tourner les talons. Il ne l’affirme pas aussi directement mais il a touché sa cible : l’info devient un petit caillou jalonnant le chemin de la campagne pour la présidence de la FFR. Un atout pour Laporte, pas pour Grill. à trois semaines de l’élection, tout compte..

Faut-il croire Fabien ? Pourquoi pas. L’ancien columérin est un homme de principes à la carrière riche en contre-pieds, parfois soudains. Il est capable de reprendre cette liberté si chère à ses yeux... Mais, d’un autre côté, il nous paraît avoir trop de choses à perdre pour tourner les talons si froidement. Il tirerait un trait sur le plus grand défi de sa vie d’entraîneur : mener les Bleus au sacre en 2023 et passer à la postérité, aux côtés des Jacquet, Onesta, Constantini ou autres Deschamps. Là où ne figure aucun technicien rugby, faute de titre Mondial majeur.

Avait-il à entrer dans la mêlée politique ? Chacun est libre de son opinion. Galthié fait preuve de fidélité, difficile de lui en vouloir sur ce point. Mais il apporte aussi de l’eau au moulin de ceux qui jugent trop poreuses les frontières entre les vestiaires et la tribune présidentielle. Cela n’a rien d’une nouveauté, de tous temps les sélectionneurs ont été placés sous la « protection » de leurs présidents. Certains comme Lapasset et Camou ont pu se tenir éloignés du terrain pour laisser le champ libre aux spécialistes qu’ils n’étaient pas ; ils n’en furent pas moins proches de leurs entraîneurs. Et ceux-ci, d’ailleurs, ont toujours été les meilleurs ambassadeurs de la politique fédérale. Sur ce point, Galthié n’invente rien : il suit cette destinée. Et se prémunit au passage d’un possible destin à la Novès...

Une troisième question s’impose alors, à propos du rythme des élections : faut-il coller au cycle des JO plutôt que d’aligner notre planète sur le calendrier des Coupes du monde, qui commandent tous les grands projets ? C’est bien en fonction que la fédération choisit son sélectionneur et lui impose dès la mi-mandat le risque d’avoir à vivre en cohabitation avec un président qui ne l’aurait pas choisi... On l’a vu, cela peut faire des étincelles. Et même de profonds dégâts sportifs ou humains. 

Ne nous leurrons pas, les règles de l’olympisme -qu’a épousé le rugby à 7 en 2016- nous offrent une universalité inespérée, mais elles sont aussi lourdes à porter comme en témoigne ce calendrier électoral dévolu à la seule flamme olympique. Il faudra bien, un jour, qu’il soit revu, pour coller à la réalité de sports davantage accrochés à leurs Coupes du monde. 

Nous aurions tant à gagner. Au nom de l’intérêt sportif, loin des crises de nerfs et de la prégnance des conflits politiques.

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