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Puech, solide comme un roc

  • Martin Puech est devenu un cadre de la Section depuis la saison dernière, devenant capitaine lors du premier match à Montpellier, lorsque Julien Fumat s’est blessé à l’échauffement. Un intérim qui pourrait durer.
    Martin Puech est devenu un cadre de la Section depuis la saison dernière, devenant capitaine lors du premier match à Montpellier, lorsque Julien Fumat s’est blessé à l’échauffement. Un intérim qui pourrait durer. Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Meilleur plaqueur du Top 14 la saison dernière, le troisième ligne de la Section, Martin Puech, est devenu capitaine quelques minutes avant le premier match à Montpellier. Rencontre avec un joueur singulier.
 

Il est le premier à se marrer en évoquant le titre de cet article. Il faut dire qu’il a aussi droit aux blagues répétées de ses coéquipiers depuis que le monde d’après impose aux joueurs de faire plusieurs tests PCR par semaine. Martin Puech est connu pour deux choses : son énergie pour plaquer à tour de bras et son nez. C’est un peu court. On pouvait dire… Oh Dieu… bien des choses en somme. « Je me le suis cassé deux fois. La première fois, c’était contre Massy. J’avais pris la tête bien dure d’un pilier géorgien. La deuxième fois, c’était à Albi, j’avais ramassé un marron de la part de Yogane Correa, devant les yeux de l’arbitre de touche. Il n’y avait eu ni carton ni pénalité. C’était une autre époque. Mais je le vis bien. » Il n’a jamais envisagé de passer entre les mains d’un chirurgien esthétique pour redresser tout ça. « Ça ne m’intéresse pas du tout », répond-il tout simplement.

C’est certainement dû à son éducation autour des terrains de rugby à XIII, puisque ses oncles et son père jouaient à Albi XIII. « Mon oncle a été sacré champion de France au Stadium de Toulouse et j’allais souvent voir les matchs de l’équipe de France à XIII. J’ai grandi dans cette culture et je m’en suis beaucoup inspiré. » Un sport dur loin des clichés des sportifs professionnels qui soignent leur image : « Je me fais un malin plaisir à ne pas être sur les réseaux sociaux. Je suis old school. J’aime les journaux papiers et la messe du vingt heures. » Un goût pour l’actualité qu’il fait partager à ses partenaires, bien loin de l’image d’un joueur introverti que l’on pourrait avoir au premier abord. C’est Baptiste Pesenti, son coéquipier en troisième ligne qui dévoile un peu les secrets de vestiaire de la Section : « C’est comme un grand frère pour moi. Il est simple et il sait d’où il vient. Surtout j’aime beaucoup débattre avec lui. Il est plein de bon sens et est très chambreur. Il se lance sur un sujet d’actualité et c’est un sacré polémiste. C’est toujours marrant. J’espère vraiment qu’il va vous parler de politique ou encore du Coronavirus. »

La première fois que j’ai vu Martin, je n’ai pas réussi à savoir quel poste il jouait. Il avait vraiment un corps dégueulasse. Une fois sur le terrain, j’ai vite compris la valeur du joueur et l’homme qu’il était.

La perche était trop belle pour ne pas la saisir et comprendre un peu mieux qui est Martin Puech : « Quand j’ai commencé à Colomiers, il y avait beaucoup d’étudiants et souvent nous avions des débats politiques et sociétaux le midi. Aujourd’hui, nous devons faire avec une nouvelle génération qui est essentiellement concentrée sur le rugby. On commence à se rapprocher du football alors j’essaie d’apporter encore le débat. C’est vrai qu’en ce moment j’aime bien le personnage du professeur Raoult et j’en parle beaucoup à mes coéquipiers (rires). La politique, c’est venu aussi rapidement mais je suis plus un critique qu’un partisan. Le plus important, c’est que nous devons passer beaucoup d’heures ensemble sur une année donc il me paraît intéressant de discuter d’autre chose que seulement du rugby. Ça permet de décompresser. » Un équilibre selon Baptiste Pesenti : « Martin décroche vraiment du rugby quand il n’est pas avec nous. Il est très famille et s’intéresse à l’actualité. Je crois qu’il a raison. »

Martin Puech a une personnalité atypique, bien loin des rugbymen actuels, biberonnés au professionnalisme dès le centre de formation. Il a d’ailleurs débuté à Colomiers avec un contrat amateur après une grave blessure, l’année avant que Bernard Goutta ne prenne en main l’équipe première : « La première fois que je vois Martin, il est en train de passer des examens médicaux. Je n’avais réussi à savoir quel poste il pouvait jouer. Il avait vraiment un corps dégueulasse. Une fois sur le terrain, j’ai vite compris la valeur du joueur et l’homme qu’il était. C’est un combattant qui sait tout faire, d’autant plus qu’il a maintenant progressé dans le jeu aérien mais il est surtout dur sur l’homme. Il était un joueur essentiel de notre équipe qui était en difficulté quand il n’était pas là. » Un personnage qui marque les gens qu’ils croisent. À tel point que le président de Colomiers Alain Carré se laisse aller à la confession : « Ça m’a fait mal au cœur quand il est parti. Je l’appelais le sécateur. C’est un bon gars, passionné, un peu à l’ancienne. Cela a été un véritable crève-cœur pour moi et beaucoup de dirigeants mais j’avoue que je suis devenu un supporter de la Section. C’est toujours mon premier choix sur Rugby +. Je le vois mieux car mes yeux sont fixés sur lui. »

En retour, les parents de Martin sont restés des supporters de Colomiers, capables de faire le déplacement jusqu’à Biarritz pour le match du maintien il y a deux ans. Alain Carré est toujours impressionné : « C’est vrai qu’il ressemble un peu à rien (rires) mais il est toujours là, rarement blessé, avec un esprit positif pour amener tout le monde avec lui. » Baptiste Pesenti est du même avis : « Il est adoré par tout le monde. Il dit toujours ce qu’il pense donc tout le monde a confiance en lui. Qu’il devienne capitaine était une évidence car c’est un capitaine par l’exemple. »

Ce n’est pas un grand manitou des discours bien musclés mais ce n’est pas forcément nécessaire. « C’était la suite logique » pour Bernard Goutta, « C’est le genre de joueur que j’aime. Il parle peu mais il est irréprochable sur le terrain. Pour suivre son évolution avec Nicolas Godignon, je crois que Martin n’a pas fini de nous surprendre. » Pourtant le troisième ligne palois, meilleur plaqueur du Top 14 la saison dernière ne cherche pas les honneurs, encore moins les distinctions : « Je n’étais pas prédestiné à être capitaine mais je suppose que pour les entraîneurs je faisais partie d’un groupe de leaders. Je suis devenu capitaine car j’étais disponible après la blessure de Julien Fumat à l’échauffement à Montpellier et ça s’est plutôt bien passé. » Ou comment franchir un pic, un cap en toute décontraction.

Digest

  • Né le : 14 décembre 1988
  • Mensurations : 1,93m, 105 kg
  • Poste : troisième ligne aile
  • Clubs successifs : Colomiers (2011-2017), Section paloise (depuis 2017)

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Les commentaires (1)
Hussard64 Il y a 3 années Le 23/09/2020 à 18:18

Super joueur et superbe personne. Sur ce coup, on va dire que les recruteurs de la Section ont une inspiration divine!