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La meute des Saracens est de retour

  • Replacé à l’ouverture, Goode a inscrit la bagatelle de 19 points, concluant l’extrême domination des Sarries. Dans tous les compartiments du jeu les Leinstermen ont semblé dépassés.
    Replacé à l’ouverture, Goode a inscrit la bagatelle de 19 points, concluant l’extrême domination des Sarries. Dans tous les compartiments du jeu les Leinstermen ont semblé dépassés. PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Incroyables de solidarité et d’engagement, les Saracens ont mis un terme à la série de 25 victoires consécutives du Leinster pour s’offrir une demie.

Leur appellation de « Wolfpack » (« meute de loups » en français, choisie pour décrire leur système de défense ultra-agressive créé par Paul Gustard) ne leur a jamais aussi bien sis. On les disait hésitants, on les disait meurtris par les crises, dispersés ou encore affaiblis par rapport à l’équipe qui avait remporté la finale 2019 face à ces mêmes Irlandais du Leinster… Il n’en fut rien. Samedi, on a retrouvé la meute des Saracens. Cette bande de chiens enragés qui fond sur ses proies et ne relâche jamais son étreinte. Samedi, les coéquipiers de Brad Barritt ont littéralement étouffé le grand Leinster qui, pendant presque une heure, n’a eu nulle part où aller. Ni au près, où les George, Itoje, Swinson et autre Rhodes les ont constamment agressés, ni au centre du terrain où Barritt et Taylor régnèrent en maîtres malgré l’éblouissant talent de Garry Ringrose et ni sur les extérieurs où Sean Maitland musela James Lowe. Ce match, dont l’intensité (à la limite de la violence, sur certains plaquages ou déblayages) était celle d’un véritable test international, a laissé pantois Mark McCall « himself », le manager des Sarries : « Mon équipe ne cesse jamais de me surprendre. Nous aurions rêvé d’une telle prestation après une année aussi dure et éprouvante. Ces mecs-là ont traversé tellement d’épreuves entre eux… Je crois qu’aujourd’hui cela s’est vu. Nous avons montré la cohésion et l’unité nécessaires pour sortir de là. Nous devions remporter autant de petites victoires que nous pouvions pour placer nos adversaires dans des positions qu’ils n’ont pas l’habitude d’occuper. »

Vincent Koch au sommet

Il est vrai que la mêlée du Leinster n’a pas l’habitude de se retrouver perchée sur le toit de l’Aviva Stadium… C’est pourtant bien là où elle a fini samedi soir. Pas moins de sept pénalités concédées, alors même que le remplaçant du droitier Tadgh Furlong, Andrew Porter se trouve pourtant dans une forme optimale. Mais il n’y eut rien à faire. Le trio infernal Vunipola-George-Koch a littéralement châtié son homologue irlandais, Healy-Cronin-Porter. À ce titre, il faut saluer l’immense performance du droitier sud-africain Vincent Koch, sacré champion du monde avec les Boks en novembre dernier. Non content d’avoir puni le colosse Cian Healy, il en a fait de même avec son remplaçant Ed Byrne. Et ce jusqu’au coup de sifflet final. Car oui, Vincent Koch n’a jamais été remplacé. Et a terminé la rencontre avec 18 plaquages à son actif, autant que son coéquipier Mako Vunipola. Au rang des performances individuelles, signalons aussi celle d’Andy Goode qui, bien que replacé à l’ouverture, a fait oublier l’absence du banni Owen Farrell en inscrivant un essai, une transformation et quatre pénalités. Citons aussi l’arrière Elliot Daly qui passa une pénalité de 54 mètres qui donna un sacré coup au moral des Irlandais en première mi-temps.

Barritt : « Travail, adversité et résilience »

La rage des Saracens était patente. Sur chaque impact, sur chaque montée, les protégés de Mark McCall se livraient comme si leur vie en dépendait. Alors forcément, au bout d’un moment, ils ont payé cette formidable dépense d’énergie et ont vu revenir sur leurs talons des Leinstermen pugnaces. Pugnaces certes, mais constamment dominés sur la ligne d’avantage : « Cette équipe s’est construite dans le travail, l’adversité et la résilience. Aujourd’hui, l’esprit de corps de cette équipe a brillé de mille feux. Avec ou sans le ballon, nous avons remporté les contacts. Nous voulions repasser une autre semaine ensemble pour préparer un autre match de phase finale. »

À l’issue de la rencontre, le flanker Michael Rhodes en profitait pour saluer les pronostiqueurs : « Il y avait tellement de gens qui ne nous donnaient pas la moindre chance… Venir s’imposer après l’année que nous venons de passer est quelque chose d’exceptionnel. » À les entendre, cette victoire est aussi belle qu’un titre. Ce n’est pas faux, tant le scénario est beau, le contexte difficile, l’adversaire flamboyant. Paul Grayson, l’ancien demi d’ouverture de l’Angleterre qui commentait le match à la télé anglaise n’a d’ailleurs pas hésité à le qualifier « d’épique ». Au point de vous faire vous réconcilier avec cette équipe honnie par tous les autres clubs du championnat anglais : « Peu importe ce que vous pensez des Saracens ou de leurs affaires. Ceci, mesdames et messieurs, est une performance hors du commun. » Et l’on ne peut que lui donner raison.
 

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