Laporte : « Ce tirage au sort est le point de départ de France 2023 »

Par Pierre-Laurent GOU
  • Bernard Laporte espère que le Mondial 2023 en France sera une belle fête
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Publié le Mis à jour
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Bernard Laporte, le Président de la Fédération Française de rugby s'est confié avant le tirage au sort des phases de poules de la prochaine Coupe du monde en France. De l'année 2020, il retient aussi le très bon parcours des Bleus dans le Tournoi. Entretien.

Que représente le tirage au sort des poules du Mondial 2023 ?

Quand on est passionné de rugby, de ce jeu et de terrain, on est impatient de connaître les futurs adversaires de l’équipe de France. Le tirage au sort, c’est l’acte fondateur. Beaucoup de choses ont déjà été réalisées autour de la Coupe du monde mais sportivement, cela marque le début de la compétition.

À vos yeux, comment se présente l’organisation « France 2023 » ?

Le projet avance très bien et je tiens à féliciter tout le travail effectué par Claude Atcher et ses équipes. En termes d’organisation, World Rugby l’a reconnu : les bases sont plus que saines et solides. Le comité d’organisation travaille très bien.

France 2023 a choisi de faire du tirage au sort un véritable événement malgré la situation sanitaire...

Il y a une attente forte autour de ce tirage. On s’en rend compte. Déjà avec l’engagement de l’état. Ce lundi au palais Brongniart, le président de la République Emmanuel Macron sera parmi nous avec entre autres, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, et la maire de Paris, Anne Hidalgo. Je remercie d’ailleurs les pouvoirs publics pour leur soutien. Nous sommes heureux que le président nous fasse l’honneur de sa présence. Et nous en sommes très fiers.

Quand seront en vente les billets pour les matchs de cette Coupe du monde ?

À partir de ce lundi, on va connaître les confrontations et du coup, dès le mois de mars, on pourra lancer la commercialisation des premières places. La vente sera d’abord destinée aux licenciés. La vente au grand public se déroulera en suivant. Nous avons voulu rendre ce Mondial abordable au plus grand nombre : Il y aura des places à 15 euros et il sera possible de voir les Bleus pour 30 euros. Avec cette vente et le tirage au sort, on aura vraiment l’impression que le Mondial a démarré. Il deviendra concret.

Êtes-vous impatient d’y être ?

C’est un événement que vous avez envie de vivre. J’ai eu la chance de vivre deux Coupes du monde comme sélectionneur, d’en commenter deux comme consultant, d’en vivre une comme président. C’est à chaque fois et quel que soit le rôle, un moment terriblement excitant. Pendant sept semaines, toute la vie tourne à l’ovale ! Pour l’avoir connu à divers postes de responsabilités, je peux témoigner : c’est toujours quelque chose qui génère des émotions très fortes.

En quoi le fait que la Coupe du monde se déroulera en France, est-il stratégique pour notre sport ?

Pour la notoriété qu’elle amène. On va avoir automatiquement entre 20 et 30 % de licenciés en plus. Le rugby va entrer dans toutes les familles. En 2007, dès le premier match nous étions chez tous les Français.

Est-ce un frein pour l’équipe du pays hôte, une source de pression négative ?

Absolument pas ! Quand vous êtes au cœur du réacteur, permettez-moi l’expression, vous êtes un peu isolé, coupé du monde. Sur le coup, vous ne vous rendez pas compte de l’engouement. Bien sûr que quand vous arrivez au stade, vous apercevez les supporters mais la compétition reste une aventure humaine vécue par le groupe. Et quand vous en êtes acteur, vous êtes "focus" sur votre destin.

On a l’impression que vous avez choisi de faire vivre très tôt cette Coupe du monde, de ne pas attendre 2023...

Oui, nous sommes partis tôt et tout le mérite en revient à Claude Atcher qui a décidé de marquer la France de l’empreinte de la Coupe du monde de rugby le plus rapidement possible. En raison des conditions sanitaires, tout n’a pas été possible mais effectivement on souhaite que ce Mondial s’inscrive dès maintenant dans les territoires. Le train du rugby a été une vraie réussite, à chaque fois la signature des conventions avec les villes fut un événement. Et tout doit aller crescendo.

L’ancien sélectionneur que vous êtes pense-t-il au Mondial chaque matin en se rasant ?

Non, car je ne suis plus entraîneur et pas dans l’équipe opérationnelle au quotidien. Je ne suis pas en train de construire mon équipe, ni de préparer l’événement. Mais en tant que président de fédération, j’ai régulièrement des rendez-vous autour de cette organisation, des conseils d’administration ou des points de passages avec l’équipe de Claude Atcher. En revanche, très clairement, il me tarde d’être à lundi midi et de connaître les différentes poules. On va pouvoir se projeter. C’est le point de départ de France 2023. On va enfin savoir contre qui les Bleus vont jouer.

Qu’avez-vous pensé de la campagne automnale du XV de France ?

Que du bien. Le staff du XV de France travaille très bien, y compris quand il est mis dans la difficulté. Je l’en félicite. Bravo aux joueurs, aussi ! Nous avons retrouvé un esprit dans cette équipe de France. On sent de la fierté chez les joueurs de porter ce maillot. De le défendre corps et âme. Le dernier match en Angleterre en est un formidable symbole. On découvre aussi que nous avons un réservoir de joueurs assez large. Je le dis et je le répète : je me félicite d’avoir pris la décision de supprimer le pôle France, il y a quatre ans. Les jeunes, plutôt que de monter à Marcoussis, travaillent dans leur club avec des professionnels et ils s’aguerrissent. Ils ont acquis une vraie maturité, gagnent du temps de jeu et cela profite au XV de France. Aujourd’hui, il y a plus de jeunes joueurs qui ont du temps de jeu en Top 14 que dans le championnat anglais ! Cela n’existait pas avant et cela porte ses fruits. Finalement, cette année aura été un excellent cru ! L’équipe de France a remporté sept de ses neuf matchs ! Maintenant, il reste des étapes avant le Mondial, qu’il ne faut pas brûler. Il doit être dans la ligne de mire mais l’équipe de France doit gagner sans attendre. Elle reste la vitrine de notre sport.

À vos yeux, qu’est-ce qui ferait figure de bon tirage pour les Bleus ?

Une Coupe du monde, si tu veux l’emporter, il faut être capable de battre tout le monde et gagner trois matchs couperets en suivant. Après, les comptes d’apothicaire… ça ne marche pas... Dans les faits, tu t’aperçois qu’il n’y a pas de règles ou de scenario idéal... Certains ont été champions du monde avec une poule dite difficile, d’autres avec une prétendue poule facile. Il n’en reste pas moins une vérité : si tu veux être champion du monde, il faut être le meilleur. C’est cela la vérité.

De quel match d’ouverture rêvez-vous ?

Je rêve plutôt d’une finale avec une équipe de France qui l’emporte.

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