L'avenir d'un sport

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L'édito du lundi par Léo Faure... À grands coups de confinements et de réunions convoquées en urgence pour blinder la survie financière des clubs, les élections à la LNR, qui devaient initialement se tenir en cette fin d’année 2020, sont passées à l’as. Quand se tiendront-elles finalement : au printemps ou à l’été 2021, après un nouveau report ? Là n’est pas question.

Bien au-delà de l’identité de celui qui enfilera demain le costume de Paul Goze et prendra la succession d’un double mandat facilement décrié, mais dont on appréciera avec le temps la justesse diplomatique, dans un contexte de guerre perpétuelle dont il n’a jamais pu (et su) s’extraire ; c’est le projet porté qu’il faut scruter avec précision.

C’est le rugby de 2030 qui sera choisi. L’enjeu est de taille, central dans l’évolution de ce sport et sa capacité à se réinventer et à s’affirmer comme un spectacle de premier rang, face aux nouvelles offres culturelles toujours plus pléthoriques et concurrentielles. Le rugby doit coller à l’air de son temps, digital et dynamique, au-delà du simple rectangle vert. Il devra se moderniser, renouveler son socle de passionnés qui souffre aujourd’hui de la pyramide des âges.

Le temps de l’entre-soi a vécu. Il est l’heure de modernité, sans sacrifier le respect des traditions qui font le parfum et la spécificité de ce sport. Cette partition de funambule incombera au futur président. Une mission à longue-vue.

À plus court terme, le choix du nouveau président de la LNR impactera directement sur un autre enjeu majeur : le XV de France et la réussite du Mondial 2023, sur lesquels les clubs peuvent exercer un pouvoir prééminent.

Là encore, sur ce sujet central, le point d’équilibre est mince. D’un côté, les clubs doivent porter ces Bleus qu’ils emploient, et tout faire pour que cette équipe de France en renaissance décroche le Graal mondial dans moins de mille jours, désormais. Il y va de leur intérêt direct : un sacre planétaire en 2023 rejaillira positivement sur toutes les strates du rugby français et les clubs, structures professionnelles d’un jeu qui porte l’amateurisme en son ADN, seraient parmi les premiers gâtés.

D’un autre côté, dans un contexte bicéphale qui n’a jamais trouvé sa paix intérieure, l’élu devra préserver l’intérêt direct des clubs face à l’appétit de la FFR. Le rugby français est condamné à faire fonctionner de concert ses deux têtes dirigeantes, de gré ou de force.

Alors, faut-il à la tête de la Ligue un « Laportiste » convaincu pour arrondir les angles, ou un « anti-Laporte » motivé à l’idée de protéger les clubs coûte que coûte ? D’ailleurs, faut-il un vent de jeunesse ou un homme d’expérience, en pleine maîtrise des jeux de coulisses qui tiraillent l’institution ? La question n’est pas là et on s’en fout finalement pas mal. L’important : il faut un homme de projets et d’actions, de consensus sans compromission, d’ambitions et de tact sans verser dans la servilité. Subtil, on vous dit…

Ce défi d’envergure, ils sont déjà quatre à y penser, sollicités ou de leur propre initiative : Pierre-Yves Revol, Bernard Pontneau, Jean-François Fonteneau et Alain Tingaud. Certains s’effaceront, très vite ou avec le temps et un éventuel manque de soutien. D’autres se dévoileront peut-être. Mais la tâche, elle, restera inchangée : immense et vitale.

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