« Les Oscars sont là pour nous rappeler combien on s’est aimé et on s’aimera toujours ! »

Par Philippe OUSTRIC
  • Chaque année, les Oscars sont une belle occasion de réunir un parterre de stars, du monde du rugby, du sport en général, du business et du showbiz. C’est également un moment d’échanges inoubliables. Ici en 2019, pour la 66e édition.
    Chaque année, les Oscars sont une belle occasion de réunir un parterre de stars, du monde du rugby, du sport en général, du business et du showbiz. C’est également un moment d’échanges inoubliables. Ici en 2019, pour la 66e édition. - Jean Bibard
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Des années de soirées magiques, de moments rares partagés et d’anecdotes croustillantes : les Oscars du Rugby Midi Olympique sont devenus le repère des grands noms de ce jeu. Dans l’attente de revivre cette exception, les Oscars du Rugby célébreront le 15 février à 20 heures sur Rugbyrama et midi-olympique.fr. les meilleurs joueurs de la saison 2019-2020. Invités et stars de ce jeu seront bien là. Branchées !

Les plus grandes stars mondiales ont pour habitude de se retrouver à Paris le temps d’une soirée. Les Oscars du Rugby Midi Olympique offrent ainsi l’originalité de permettre à ceux qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire de ce sport de côtoyer ceux qui magnifient la suite de leurs aventures… C’est qu’une légende demeure toujours une légende ! Antoine Dupont, le phénomène français considéré comme le meilleur demi de mêlée au monde garde encore en mémoire la soirée formidable vécue l’an passé : «Je me suis senti tellement tout petit entre Gareth Edwards et Georges Gregan. J’ai adoré échanger avec eux: c’est la grande classe dans la vie, comme jadis sur le terrain…» Ces grands noms gardent une tendresse particulière pour ces retrouvailles, des moments rares souvent partagés.

1 Lomu = 2 Gachassin

Sans plus tarder, ouvrons ce beau livre de souvenirs et d’anecdotes plus croustillantes les unes que les autres : l’émotion d’abord avec Dan Carter, grand habitué des Oscars : «Quand j’ai dit à mon père que je partais à Paris et que j’allais passer ma soirée avec Gareth Edwards, j’ai pu mesurer son émotion, celle d’un Néo-Zélandais pour qui le rugby représente tout : «Demande-lui de te faire une passe mon fils, demande-lui de te faire une passe de Gareth Edwards, tu comprendras…» Alors Dan s’est exécuté à peine arrivée à la cérémonie et l’instant fut magique : Gareth a tombé la veste, adopté sa légendaire position et adressé une passe vissée, magnifique de précision et tonicité à un certain… Dan Carter ! «Voilà pourquoi, on aimera toujours être ici…»

Jean Gachassin, invité permanent des Oscars, conserve l’enthousiasme communicatif. Un journal ne suffirait pas à narrer l’ensemble de ses exploits, sur le terrain comme en dehors.

Gachassin et Lomu entretenaient une affection toute particulière. Lors de sa première rencontre avec le grand Jonah, Jean avait eu ces bons mots : «Fais gaffe toi, ça peut aller très vite entre nous…» ; Et Jonah rieur de l’engloutir dans ses bras... «Tu te rends compte avec Boni, on aurait eu à le servir à hauteur et, après, tu comptes les morts et transformes l’essai ! On a bien fait de choisir notre époque !» Fou rire général.

Lomu a toujours pris sous son aile Gachassin ; à moins que ce soit le contraire ! Le meilleur mot revenant d’ailleurs à Dan Carter : «Un Lomu (1,98 m pour 127 kg au sommet, N.D.L.R.) ça vaut bien deux Gachassin (1,62 m pour 70 kg) ! Ne serait-ce qu’une fois dans ma vie, j’aurais aimé être dans la peau du grand Jonah, il était tellement puissant, vite, doué, agile et puis le regard, la peur des autres…»

Lomu adorait Paris et prenait régulièrement ses quartiers au Fouquet’s. L’établissement avait d’ailleurs créé pour Lomu, le "Big Jonah" : Big Mac XXXL uniquement servis à son excellence All Black lors de ses passages à Paris pour les Oscars. Il avait pour habitude de descendre les Champs-Élysées et d’aller rendre une visite à son partenaire, Adidas. Fin 2011, nous avions d’ailleurs eu le privilège d’assister à une scène pour le moins cocasse : Richie McCaw et Dan Carter venaient d’être sacré champions du monde face à la France. Mais ils s’étaient écartés pour laisser Jonah faire face aux chasseurs d’autographes et de photos qui les attendaient à la sortie de la boutique Adidas. Le respect est éternel !

Cinq capitaines All Blacks réunis !

Cette année-là, les retrouvailles furent poignantes : Michael Jones, Sean Fitzpatrick, Taine Randell, Richie McCaw et Dan Carter se sont retrouvés autour de Lomu. «Je ne pense pas que de telles retrouvailles aient existé dans l’histoire du rugby néo-zélandais, assurait à l’époque Sean Fitzpatrick. C’était d’une force inouïe, un moment incroyable de nous avoir là, tous à Paris, et d’être honorés de la sorte. Il y avait comme une magie noire… Nous n’oublierons jamais cette nuit passée à se remémorer nos plus grands exploits et à partager les souvenirs de nos plus beaux combats…»

C’est bien là toute la magie des retrouvailles. Prenez la fameuse équipe de France de 1999, qui reste à jamais ancrée dans l’inconscient collectif français pour son exploit réalisé à Twickenham en demi-finale de Coupe du monde devant la bande à Jonah. Nous avions eu le bonheur de réunir la troupe l’an dernier, pour marquer l’anniversaire ces 20 ans ! «On est trop con pour se dire qu’on s’aime encore et qu’on s’aimera toujours…» avait lâché, ému, Cédric Soulette avant de se souvenir : «C’était tellement bon, sympa, vrai, de se retrouver le temps d’une journée entre nous. On oublie trop souvent ces retrouvailles de la vie, simples, directes, sincères…» Des mots qui résonnent tellement aujourd’hui…

Un pack de seigneurs

«Ces soirées des Oscars sont toujours des moments privilégies, bien à nous. C’est un plaisir qui se répète d’année en année», assure Fred Michalak. Il fut l’homme d’une troisième mi-temps : intronisé batteur dans un orchestre de d’anthologie où avaient pris place Nyanga, Rougerie, Clerc à la guitare à la trompette et au saxo pour enflammer la soirée !

En 2007, c’est une flotte de taxis qui avait descendu les champions du monde sud-africains jusqu’au Pavillon Gabriel : Gachassin s’était retrouvé coincé entre Matfield et Botha au milieu de taxi. «Le chauffeur n’arrêtait pas de les regarder, Victor et Bakkies avaient l’œil noir… Même avec les motards, on n‘a jamais descendu les "Champs" aussi vite ! J’avais trouvé mes gardes du corps», assure, goguenard, Gachassin.

Le grand Walter, lui, garde un souvenir émerveillé de faire partie de l’équipe du pack de légendes que nous avions réuni en 2014. Il était accompagné par Michael Jones, Richie McCaw, Bakkies Botha, Sean Fitzpatrick avec son pote Benoît Dauga : «À chaque soirée, tu en reprends pour vingt ans de plus ! Au début, tu cherches une excuse pour ne pas venir à Paris et ensuite tu es le dernier à partir… Je n’ai qu’un seul regret : ne pas mieux maîtriser l’anglais pour profiter au mieux de chaque seconde.» Des Seigneurs…

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