Ménigoz (Président de Trélissac) : "Les budgets plus durs à tenir"

Par Propos recueillis par Jérôme Prévôt
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    Ménigoz - Président de Trélissac
Publié le Mis à jour
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La DNACG a relégué un premier club de Fédérale 1 : Trélissac. Est-ce un effet de la Covid 19 ? Réponse du président Vincent Ménigoz.

Quelle est la première raison à cette sanction (relégation en Fédérale 3) qui vous est infligée ?

C’est surtout une question de non-respect des règlements fédéraux au sujet du ratio entre le budget et la "masse salariale-IK (indemnités kilométriques)". Il ne faut pas que ça dépasse le seuil des 45 % et nous dépassions ce seuil de 30 %. Je précise que je ne suis arrivé à la présidence que fin octobre (il succède à Jean-Jacques Trapy qui n’est resté que trois mois après avoir lui-même succédé à Pierre Laurent, N.D.L.R.), je ne fais qu’assumer une situation qui a débuté avant ma présidence. Le club avait déjà reçu un rappel à l’ordre la saison passée. Compte tenu de la situation financière du club, on avait demandé l’assistance de la DNACG.

Y a-t-il un lien entre votre rétrogradation et la pandémie de la Covid 19 ?

Non, il n’y a pas de lien direct, même si cette crise a amplifié la bascule des ratios car il y a eu forcément moins de recettes pour le club. Mais les ratios n’étaient déjà pas bons au début de l’épidémie, clairement. Après, la pandémie n’a pas arrangé les choses.

On a l’impression que le club a été un peu gourmand dans le passé…

Disons qu’il a été un peu grisé par l’euphorie de la Fédérale 1, les joueurs, tout ça…

On imagine un recrutement trop ambitieux…

Oui, je pense…

À combien s’est élevé le déficit du SA Trélissacois ?

Je vais communiquer bientôt là-dessus, mais je peux vous dire qu’il est moins important que les chiffres qui ont circulé. On a parlé de 360 000 euros, c’est inférieur à ça. (l’ancien président Pierre Laurent estime qu’en réalité le déficit est plus proche des 100 000 euros. Jean-Jacques Trapy qui lui a succédé assez furtivement avant de laisser la place à Vincent Ménigoz avait parlé de 360 000 euros, N.D.L.R).

Trélissac a connu une ascension rapide. Était-elle due à un contexte particulier ? Un mécène, des partenaires spéciaux ?

Il y a eu un mélange de tout. Mais surtout des bons joueurs qui nous ont amenés à une place de vice-champion en Jean-Prat 2018-2019.

La relégation a-t-elle été la seule sanction qui a frappé votre club ?

Non, elle a été assortie d’une sanction financière avec sursis. On s’y attendait, pas comme ça, mais on s’y attendait.

La Fédérale 3 ne serait-elle pas le niveau naturel de Trélissac ?

Non, je pense que nous pouvons revenir en Fédérale 1, en repartant d’une page blanche.

On imagine que c’est la consternation après une telle sanction. Les gens l’accepte-t-elle ?

C’est mitigé. Mais il y a la volonté de bâtir ici un nouveau projet humain, plus sociétal.

Avec quel budget allez vous repartir en Fédérale 3 ?

Je ne peux pas le dire encore. En Fédérale 1, nous avions 900 000 euros.

Peut-on imaginer un rapprochement avec le voisin Périgueux également en Fédérale 1 ?

Non, même s’il y a toujours eu des rumeurs en ce sens. Il n’y a pas de volonté de rapprochement entre Périgueux et nous, même si nous avons un rassemblement au niveau des jeunes. Mais c’est tout.

D’une façon plus générale, êtes-vous inquiets pour les clubs de Fédérale 1 ?

Je pense que beaucoup vont avoir des difficultés. Avec la Covid, il n’y a plus d’entrées au stade, les partenaires sont moins généreux. Mais on aura toujours besoin d’avoir de gros budgets. Et ils seront de plus en plus durs à tenir, aussi bien du point de vue financier, sponsoring et mécénat que des normes à respecter imposées par la FFR.

Quid des licenciés ?

Notre école de rugby a continué à tourner malgré tout. Mais c’est vrai je sens que tous les sports collectifs vont payer un lourd tribut à la Covid avec tous ces pratiquants qui s’en vont et qu’on n’est pas sûr de récupérer. Mais je reste assez optimiste.

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