N'Diaye : « L’Angleterre a plus d’expérience »

Tout d’abord comment allez-vous ? On a vu beaucoup de grosses percussions, notamment de votre part…

Physiquement, ça va, mais c’était très intense. ça s’est vraiment envoyé des deux côtés. On travaillait très fort aux entraînements pour être prêtes pour cette intensité-là. On a mis en place une grosse défense et on y a laissé du jus.

Sur quels aspects la rencontre s’est-elle jouée ?

Elles nous ont vraiment perturbé dans les rucks, elles ralentissaient tous nos ballons et on n’a pas réussi à envoyer du jeu. Il faut qu’on progresse là-dessus mais on a quand même fait un gros match de rugby. On voulait une excellente conquête, ça a fonctionné; on voulait une énorme défense, ça a fonctionné. Pour l’instant on va se satisfaire de ça, avant d’analyser plus en profondeur ce qu’il faut améliorer.

En contre-partie, ce qui n’a pas fonctionné c’est votre réalisme offensif. Vous avez mis un point d’honneur à faire une bonne entame, vous avez campé dans les 22m anglais, mais sans scorer…

Contre l’Angleterre, c’est déjà difficile d’entrer dans la zone de marque. Quand on y est, il faut absolument marquer au moins trois points. Il fallait scorer sur nos temps forts et conserver le ballon plus longtemps.

Avez-vous des regrets à l’issue de cette rencontre ?

À chaud, pas vraiment. Pour le moment, je préfère vraiment regarder la rencontre et l’analyser en profondeur, pour avoir un avis.

En revanche, ce que l’on peut  facilement analyser, c’est la belle prestation de votre pack !

On a dominé en mêlée mais par-dessus tout, la grande satisfaction, c’est de ne pas avoir encaissé d’essai sur ballon porté. C’était un peu notre point faible la semaine passée face à l’Irlande où on prend deux essais sur maul. Il s’agit de la meilleure arme offensive des Anglaises et on a très bien défendu dans ce secteur. Si bien qu’elles n’ont pas inscrit d’essai ainsi. On l’a travaillé toute la semaine et ça a payé.

Vous échouez à quatre points des numéros unes mondiales, en leur tenant tête. À moyen terme, la France peut-elle être la meilleure nation du monde ?

On veut être l’équipe qui joue le mieux au rugby. Aujourd’hui, on voit qu’on a encore beaucoup de travail. On a une très bonne défense, mais il faut qu’on puisse envoyer beaucoup plus de jeu si on veut faire partie des meilleures. Aujourd’hui ce n’est pas le cas. Pourtant, on sait le faire contre des nations plus faibles. Désormais, il faut réussir à mettre en place notre jeu contre toutes les équipes si on veut être au sommet.

L’équipe de France manque-t-elle d’expérience pour s’imposer dans ces grands rendez-vous ?

L’Angleterre a une expérience collective supérieure à la nôtre, c’est évident. Nous sommes encore dans le travail, dans l’intégration de jeunes joueuses. Étant donné que la Coupe du monde a été reportée d’un an, on prend le temps de mettre en place notre projet. On est en train de créer notre jeu, notre ADN. Le but, c’est de leur tenir tête à la Coupe du monde.

Pour finir sur une note plus légère: l’expérience de Safi N’Diaye, c’est aussi de suivre le ballon sur les pénalités, au cas où il heurte le poteau, par exemple ?

(Rires) Oui, j’étais au bon endroit au bon moment. On avait à cœur de les oppresser et ça passe par tous ces détails-là. Pour cette fois, ça m’a souri !